Présentation
En anglaisRÉSUMÉ
Le système Linky de comptage communicant mis en œuvre par Enedis sur le réseau basse tension, la technologie CPL G3 et les maillons de la chaîne communicante sont ici présentés. Cet article illustre la façon dont le comptage communicant des consommations d’électricité répond aux nouvelles attentes des clients, en leur donnant accès à des nouveaux services, des plus simples (téléopérations à distance, accès à de nouvelles offres fournisseurs) aux plus avancés (suivi en temps réel de ses consommations, pilotage des usages électriques). Il est la première brique des réseaux électriques intelligents, en facilitant l’intégration des énergies renouvelables et des nouveaux usages (véhicule électrique, autoconsommation) tout en préservant l’équilibre du réseau, et en permettant au distributeur de mieux connaître et exploiter le réseau.
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This article presents the communication system of the Linky smart meter, the G3-CPL technology used and the different links of the communicating chain. It will illustrate how the new smart meter fulfils clients’ expectations by giving them access to new services. These new services may be simple (remote interventions, access to new energy deals) but also more advanced (real-time monitoring of energy consumption, usage steering). Linky is the first brick of tomorrow’s smart grids, as it facilitates the integration of renewable energy sources and the uptake of new uses (electric vehicles, self-consumption), whilst maintaining grid equilibrium. It also enables the distribution system operator to increase his knowledge of the grid and operate it more efficiently.
Auteur(s)
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Jacques CHERON : Directeur adjoint du Pôle Nex’Us en charge des chaînes communicantes Enedis, Nanterre, France
INTRODUCTION
Depuis le début des années 2000, la transformation du secteur de l’énergie s’est accélérée en France sous l’effet de deux facteurs. Le premier est l’ouverture à la concurrence des marchés de l’énergie sous l’impulsion du droit européen, qui s’est parachevée en 2007 avec l’ouverture des marchés pour le secteur résidentiel. Dans le domaine de l’électricité, les clients ayant un abonnement inférieur à 36 kVA peuvent depuis cette date souscrire une offre de marché. Le second facteur de transformation est la transition énergétique, qui doit conduire à décarboner notre économie, notamment à travers le développement des énergies renouvelables et de la mobilité électrique. La modernisation du comptage de l’électricité – à travers le déploiement de compteurs « communicants » – résulte de ce double contexte et s’inscrit dans le cadre général d’émergence des « réseaux électriques intelligents » ou smart grids.
Déjà mentionné dans la directive 2006/32/CE relative à l’efficacité énergétique, le déploiement des compteurs « nouvelle génération » en Europe est précisé par la directive n° 2009/72/CE du 13 juillet 2009 concernant des règles communes pour le marché intérieur de l’électricité : « Les États membres veillent à la mise en place de systèmes intelligents de mesure qui favorisent la participation active des consommateurs au marché de la fourniture d’électricité ».
Au niveau national, les prémices de la modernisation du comptage de l’électricité remontent à la loi de modernisation et de développement du service public de l’électricité de 2000 qui visait notamment à « proposer (aux) clients des prix différents suivant les périodes de l’année ou de la journée et incitant les utilisateurs de réseaux à limiter leur consommation pendant les périodes où la consommation de l’ensemble des consommateurs est la plus élevée ». La loi « Grenelle de l’environnement » de 2009 prévoit également que les « objectifs d’efficacité et de sobriété énergétiques exigent (...) la généralisation des compteurs intelligents afin de permettre aux occupants de logements de mieux connaître leur consommation d’énergie en temps réel et ainsi de la maîtriser ». Les attendus portant sur le comptage communicant au service des clients ont enfin été précisés par la loi de transition énergétique pour une croissance verte en 2015 (article L341-4 du code de l’énergie) :
« Les gestionnaires des réseaux publics de distribution d’électricité mettent à la disposition des consommateurs leurs données de comptage, des systèmes d’alerte liés au niveau de leur consommation, ainsi que des éléments de comparaison issus de moyennes statistiques basées sur les données de consommation locales et nationales ».
Dans sa délibération du 7 juin 2011, la Commission de régulation de l’énergie (CRE) rappelle les objectifs assignés à la modernisation du parc de compteurs électriques : l’amélioration de l’information du consommateur ; l’amélioration des conditions de fonctionnement du marché ; la maîtrise des coûts des opérateurs ; la maîtrise de l’énergie et des émissions de CO2.
Un compteur « communicant » permet, outre le comptage de l’électricité, de transmettre à distance des informations – index de consommation, informations sur la qualité de l’approvisionnement... – et de recevoir des données téléopérées, par exemple pour modifier une puissance d’abonnement ou mettre en service une habitation dont l’alimentation électrique aurait été coupée.
En France, c’est Enedis qui est en charge de la distribution et du comptage de l’électricité sur 95 % du territoire continental. Les 5 % restants sont couverts par des entreprises locales de distribution qui doivent également déployer des compteurs communicants d’ici 2024 sur leurs zones de desserte, et avec qui Enedis collabore pour partager son retour d’expérience technique, industriel et opérationnel.
Les index de consommation relevés par Enedis sont transmis aux fournisseurs d’énergie, qui gèrent la relation contractuelle avec le client, en particulier la facturation. Le distributeur a mis en place, dès le milieu des années 2000, un projet de modernisation du parc de compteurs pour les clients ayant un abonnement inférieur à 36 kVA. Enedis a développé à cet effet un nouveau compteur communicant « Linky » reposant sur la technologie du courant porteur en ligne (CPL).
Après une phase d’expérimentation en 2010-2011, le déploiement généralisé des compteurs Linky a débuté en décembre 2015, sous le contrôle de la Commission de régulation de l’énergie. Fin 2021, 90 % des compteurs auront été remplacés pour tendre vers un équipement de l’ensemble du parc en 2024.
La solution mise en place permet aux consommateurs et aux producteurs d’électricité d’accéder à de nouveaux services tout en contribuant à la transition énergétique (1). Elle s’appuie sur un système de communication performant et sécurisé (2) qui renforce les capacités opérationnelles de l’entreprise de service public qu’est Enedis (3).
KEYWORDS
smart grids | RES integration | smart meter | CPL
DOI (Digital Object Identifier)
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3. L’infrastructure du système de comptage communicant permet une gestion optimisée du réseau
3.1 Un pilotage du réseau en quasi-temps réel
Le système Linky permet à Enedis de développer de nouveaux services pour piloter le réseau HTA et BT en quasi-temps réel.
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Aide à la localisation des incidents HTA et BT
En cas d’incident sur les réseaux, l’infrastructure remonte des alertes qui permettent d’identifier et de localiser rapidement l’origine du dysfonctionnement, par exemple :
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des ruptures de neutres, ou fusions de fusibles BT ;
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des défauts HTA : agressions atmosphériques (foudre, tempête), chutes d’arbres, travaux de tiers ou encore défaillance des matériels.
Le technicien d’intervention connaît mieux l’origine de la panne, pré-localisée par le service en charge de la supervision du réseau, lui évitant ainsi de remonter des kilomètres de ligne.
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Autoqualification de surtensions BT
Des ingénieurs et data scientists d’Enedis élaborent depuis 2015 un algorithme qui permettra demain d’autoqualifier les événements de surtension pour mettre en place une maintenance préventive. Pour entraîner l’algorithme à reconnaître des « signatures d’incident », des chargés d’exploitation et expérimentateurs qualifient des événements qui se sont passés au cours du mois précédent. Par exemple des phénomènes intermittents, de courtes durées, annonciateurs d’événements susceptibles de s’inscrire dans la durée. Il s’agit d’un apprentissage supervisé afin que l’algorithme, à son tour, sans aide humaine, puisse identifier les besoins d’intervention, quelques jours avant la survenance de l’incident.
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Diagnostic à distance pour les clients raccordés au réseau basse tension
L’infrastructure de communication permet également de réaliser des diagnostics à distance pour le compte de clients. Ces diagnostics passent par l’interrogation du compteur – via les ping (voir ci-dessus) –, réalisée par les conseillers clientèles d’Enedis. Cela permet de préparer au mieux l’éventuelle intervention des techniciens lorsque l’origine de la panne est située sur le réseau de distribution électrique, ou à défaut, d’orienter les clients à distance pour résoudre la panne.
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L’infrastructure du système de comptage communicant permet une gestion optimisée du réseau
BIBLIOGRAPHIE
DANS NOS BASES DOCUMENTAIRES
ANNEXES
Directive 2006/32/CE relative à l’efficacité énergétique
Directive n° 2009/72/CE du 13 juillet 2009 concernant des règles communes pour le marché intérieur de l’électricité
Article L341-4 du code de l’énergie et suivants
HAUT DE PAGE2.1 Organismes – Fédérations – Associations (liste non exhaustive)
Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME) https://www.ademe.fr
Agence nationale des fréquences (ANFR) https://www.anfr.fr
Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) https://www.cnil.fr
Commission de régulation de l’énergie https://www.cre.fr
Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (ANSSI) https://www.ssi.gouv.fr
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