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EnglishRÉSUMÉ
Interconnectées aux autres composantes des télécommunications militaires, les télécommunications embarquées d’un système naval évoluent autour d’un réseau unique ou en s’agrégeant aux réseaux d’autres bâtiments. Cet article décrit tout d’abord le contexte opérationnel et les missions d’un système de télécommunications internes embarqué. Puis, il aborde les contraintes d’interopérabilité, de sécurité et d’environnement auxquels doivent répondre ces systèmes, et l’importance du réseau fédérateur. Sont listés ensuite les applicatifs rencontrés usuellement sur les bâtiments. Pour terminer, sont exposés les outils de modélisation permettant de concevoir un système de télécommunications interne performant.
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Lire l’articleAuteur(s)
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Laurent ENEL : Maître de conférences à l’université de Toulon et du Var, La Garde
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Michel DELATTRE : Ingénieur, Centre Technique des Systèmes Navals, DGA, Toulon
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François-Xavier ARQUES : Ingénieur, Gemplus card international, La Ciotat
INTRODUCTION
Les télécommunications constituent un secteur technique en forte expansion et en évolution constante (avènement d’ATM, déploiement d’IPV6, UMTS, réseaux locaux sans fil...) et promettent sans cesse de nouvelles et insoupçonnées possibilités, que ce soit dans le domaine civil ou dans le domaine militaire. Le besoin d’acquérir, de traiter et d’organiser l’information afin d’améliorer les performances du navire de combat a fait que des applications informatiques de plus en plus nombreuses équipent maintenant les bâtiment de la Marine Nationale. Ces applications échangent des flux d’informations sans cesse croissants et ces flux présentent des caractéristiques bien spécifiques en terme de débit, de contraintes temporelles (isochronisme) et de confidentialité. Aux contraintes liées à l’hétérogénéité des flux — contraintes qui se retrouvent dans le monde civil et posent beaucoup de problèmes sur Internet — s’ajoutent pour les réseaux qui les acheminent les contraintes liées aux impératifs de tenue aux conditions d’environnement « Marine ».
Les télécommunications embarquées font partie du « système naval », vaste ensemble comprenant les armes, la coque, l’équipage... et dont la cohérence et les actions synchronisées permettent à un bâtiment de guerre de mener à bien ses missions. Interconnectées aux autres composantes des télécommunications militaires via les transmissions HF, satellite (SYRACUSE II) et les réseaux d’infrastructure à terre, les télécommunications internes évoluent en se fédérant autour d’un réseau unique ou en s’agrégeant aux réseaux des autres bâtiments d’une même flotte. Ce concept permettra bientôt, grâce au partage total et instantané de l’information, de déclencher, par exemple, le système d’arme d’un premier bâtiment contre un ennemi détecté par le radar d’un deuxième bâtiment de cette même flotte de combat. En effet, tributaires d’un cycle de vie relativement long par rapport au monde civil (10 à 20 ans de durée de vie pour les infrastructures filaires et antennaires), les télécommunications embarquées doivent absolument opter, lors de leur conception, pour les concepts les plus novateurs.
L’article présente la composante embarquée interne des télécommunications navales (réseaux et systèmes d’information et de commandement), les autres composantes (liaisons navire-terre) ayant été traitées par ailleurs au niveau des télécommunications militaires (article Réseaux de télécommunication militaires).
On examine ici les particularités d’un grand système de télécommunications internes embarqué et sécurisé et les réponses apportées pour satisfaire les exigences demandées. Au travers de trois exemples est illustrée la problématique de l’intégration des applications sur un réseau fédérateur et l’utilisation de techniques spécifiques lorsque les solutions purement civiles (ou Commercial Off-The-Shelf) ne sont pas satisfaisantes.
Sont ensuite décrites de manière exhaustive les applications informatiques embarquées à bord des plus grandes unités ainsi que les différents flux de données inter-applications qui justifient la mise en œuvre d’un réseau embarqué performant.
Enfin, la dernière partie aborde la démarche du concepteur qui utilise des techniques et outils de modélisation pour s’assurer d’une tenue optimale des performances d’un futur système de télécommunications intérieures.
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2. Spécificités des télécommunications internes des bâtiments
2.1 Contraintes d’interopérabilité, de sécurité et d’environnement
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Comme tout système d’information, les systèmes de télécommunication embarqués se doivent d’être fortement interopérables, c’est-à-dire qu’à l’intérieur d’un même bâtiment les divers applicatifs, tactiques ou non tactiques, doivent pouvoir échanger des informations pour obtenir l’efficacité maximale dans l’accomplissement d’une mission donnée. Bien sûr, cette interopérabilité sera d’autant plus aisée à obtenir que les piles de protocoles (protocol stacks) utilisées par chacun des applicatifs seront proches l’une de l’autre.
ExemplePrenons comme exemple le problème de la datation qui concerne pratiquement tous les applicatifs. Si l’on souhaite éviter que chaque applicatif ne génère et n’utilise sa propre gestion de l’heure, tous devront être « abonnés » à un applicatif de « distribution de l’heure » constitué d’une horloge de haute précision (horloge mère) et de réceptrices (affichage de l’heure dans les locaux). Si cette heure de référence est codée sur 24 bits et distribuée via TCP/IP sur Ethernet, des applicatifs datant leurs événements sur 32 bits et travaillant en X25 ne seront pas considérés comme interopérables de manière simple avec l’applicatif (ou sous-système) de distribution de l’heure.
De nombreux autres cas de figure de ce type existent et le problème de l’interopérabilité a pris toute son importance avec le développement des réseaux locaux et de leur interconnexion. De nombreux applicatifs qui utilisent et traitent des cartes météo, des plannings d’activité aérienne d’aéronefs embarqués et qui ont pu être développés dans le passé sans ce souci d’interopérabilité se privent mutuellement d’informations et effectuent parfois pour leurs comptes respectifs des traitements identiques (donc redondants) ou très proches.
Ce souci d’interopérabilité se retrouve à l’heure actuelle à plusieurs niveaux. Les applicatifs des bâtiments se doivent d’être interopérables au sein du bâtiment lui-même mais aussi au sein d’une flotte de combat spécifiquement française...
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BIBLIOGRAPHIE
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(1) - LAGOUTTE (P.) - Réseaux de télécommunications militaires. - Réseaux de télécommunication militaires, mai 2000.
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(2) - PUJOLLE (G.) - Protocoles de transmission de données. - Protocoles de transmission de données, fév. 1997.
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(3) - COUDREUSE (J.-P.) - Réseaux ATM. - E 7 810, nov. 1998.
-
(4) - JOINDOT (M.), JOINDOT (I.) - Fibres optiques pour télécommunications. - Fibres optiques pour télécommunications, mai 1999.
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