Présentation
RÉSUMÉ
Les nanomédecines sont des médicaments issus des nanotechnologies. Leurs caractéristiques sont très diverses et influencent leur devenir dans l’organisme. Cet article propose de décrire, pour les principales voies d’administration (intraveineuse, orale, cutanée, pulmonaire), les interactions entre les nanoparticules et leur environnement biologique ainsi que les modèles permettant d’étudier les performances de ces nanomédicaments afin de faciliter leur passage en clinique. Les caractéristiques des nanoparticules importantes à maîtriser sont listées, et leur influence sur leur devenir et leur efficacité est résumée.
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Frédéric LAGARCE : Professeur de biopharmacie - Faculté de santé, Angers - Inserm, U 1066 MINT, CNRS 6021, université d’Angers, Angers, France
INTRODUCTION
Les médicaments utilisés en santé humaine comportent une activité pharmacologique principale, mais aussi des effets annexes indésirables. Améliorer les performances du médicament en limitant ses potentiels effets toxiques revient à augmenter sa balance bénéfices/risques. Les nanotechnologies apportent des moyens d'augmenter la balance bénéfices/risques en changeant le devenir du médicament dans l'organisme. L’idée est d’augmenter la quantité de molécules actives dans les tissus ou sur les cellules d’intérêt et de diminuer cette quantité dans les tissus où cette molécule pourrait être toxique. Ceci revêt un caractère très important dans le domaine des traitements anticancéreux, où l'on recherche un ciblage très fin sur les cellules tumorales et non sur les cellules saines. Dans d’autres domaines, comme l’infectiologie, le but des nanomédecines est de protéger la molécule active de la dégradation rapide lorsqu’elle est fragile (cas des vaccins contre la Covid-19). L'idée sous-tendue par l’encapsulation de molécules au sein de nanoparticules consiste à associer la molécule active à un vecteur qui possède des propriétés physico-chimiques (taille, charges électrostatiques de surface, hydrophilie, etc.) qui détermineront ses lieux de diffusion dans l'organisme et son élimination. Ainsi, le devenir de la molécule active, médicament, dans l'organisme, ne dépendra plus de ses propriétés chimiques propres mais de celles du vecteur. Ce concept est appelé vectorisation. Une vectorisation réussie consiste ainsi à améliorer le ciblage des molécules médicamenteuses vers les tissus de l'organisme où l'on désire qu'elles soient actives tout en limitant leur diffusion vers les tissus pour lesquels elles pourraient être toxiques, ceci en allongeant leur durée de résidence dans les tissus d'intérêt pour prolonger l'effet pharmacologique et augmenter l’efficacité. La mise au point d'un vecteur efficace et peu toxique repose sur la maîtrise des procédés de fabrication et de caractérisation, parfois difficiles à l'échelle nanométrique, mais aussi sur la connaissance des structures physiologiques, histologiques, biologiques et biochimiques des tissus de l'organisme. En effet, le devenir dans l'organisme du vecteur que l'on désire contrôler, pour maîtriser de fait l'action du médicament, dépendra de l'interaction entre le vecteur et le milieu vivant. Ainsi, en fonction de la voie d'administration du médicament, le vecteur sera en contact avec différents tissus et son trajet dans l'organisme pourra être différent. La discipline qui permet d'étudier le comportement d'un médicament en fonction des structures biologiques qu'il rencontre s'appelle la biopharmacie. Cet article a pour objectif de décrire les concepts particuliers de biopharmacie lorsqu'ils sont appliqués aux vecteurs de nanomédicaments, appelés aussi nanomédecines. Une analyse du devenir des nanomédecines par voie d'administration sera proposée dans cet article afin d'éclairer le formulateur sur les structures cellulaires et tissulaires à prendre en compte pour un design rationnel et efficace des nanomédicaments.
VERSIONS
- Version archivée 1 de oct. 2014 par Frédéric LAGARCE
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4. Devenir après administration cutanée
4.1 Rappel de physiologie de la peau
La peau est constituée de trois tissus superposés (figure 7). Le plus externe, l’épiderme, est formé du stratum corneum, épithélium pavimenteux stratifié kératinisé en perpétuel renouvellement, et du stratum germinativum, plus profond, qui contient les cellules qui formeront à terme le stratum corneum. L’épiderme permet une protection mécanique et biochimique et constitue la première barrière à franchir pour les médicaments administrés sur la peau. Le second, plus lâche, est le derme. Ce tissu contient des vaisseaux sanguins et du tissu conjonctif, et la diffusion des molécules y est facilitée. Le plus profond, l’hypoderme, contient du tissu conjonctif mais aussi de la graisse dans laquelle peuvent se nicher des molécules lipophiles. À la surface de la peau, on trouve aussi la terminaison des canaux sudoripares et les follicules pilo-sébacés qui peuvent être des portes d’entrée du médicament dans l’organisme. La surface de la peau est très faible comparativement à la surface de l’épithélium digestif (2 m2 contre 200 m2), ce qui limite les possibilités d’absorption de principe actif avec un fort débit d’entrée dans l’organisme.
HAUT DE PAGE4.2 Mécanismes de passage des nanoparticules au travers de la peau
Très peu de nanoparticules ont montré une bonne pénétration cutanée jusqu'aux tissus les plus profonds. En effet, l'épiderme avec ses couches cellulaires, peu riches en eau, superposées, est difficile à traverser pour les nanoparticules. Elles pénètrent dans la peau par des phénomènes diffusifs qui dépendent de leur concentration à la surface de la peau, mais aussi de leur taille , de leurs charges...
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Devenir après administration cutanée
BIBLIOGRAPHIE
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DANS NOS BASES DOCUMENTAIRES
ANNEXES
European technology platform on nanomedicine : ETP – Nanomedicine
http://www.etp-nanomedicine.eu/public
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