Présentation

Article

1 - CONTEXTE

2 - PROCÉDÉ HABER-BOSCH ET SYSTÈMES CATALYTIQUES USUELS ET ÉMERGENTS

3 - CONCLUSION ET PERSPECTIVES

4 - GLOSSAIRE

Article de référence | Réf : J6137 v1

Procédé Haber-Bosch et systèmes catalytiques usuels et émergents
Production d’ammoniac en conditions modérées - Développement de nouveaux systèmes catalytiques

Auteur(s) : Nicolas BION, Fabien CAN, Xavier COURTOIS

Date de publication : 10 déc. 2024

Pour explorer cet article
Télécharger l'extrait gratuit

Vous êtes déjà abonné ?Connectez-vous !

Sommaire

Présentation

RÉSUMÉ

La synthèse de l'ammoniac, 180 Mt/an, est responsable de 2 % de la consommation énergétique mondiale et de 1,6 % des émissions de CO2. La décarbonation de cette production via l'usage d’hydrogène vert nécessite de faire évoluer le procédé Haber-Bosch actuel vers de petites unités capables de s'adapter à l'intermittence des énergies renouvelables et fonctionnant en conditions de synthèse modérées, T = 300-350 °C et P = 10-50 bar par exemple, ce qui requiert le développement de nouveaux systèmes catalytiques. Cet article dresse un état des lieux des récents développements des matériaux catalytiques, dont certaines familles pourraient aussi permettre la synthèse de NH3 selon d'autres procédés, tels que la boucle thermochimique qui permet de s'affranchir de certaines limites thermodynamiques.

Lire cet article issu d'une ressource documentaire complète, actualisée et validée par des comités scientifiques.

Lire l’article

Auteur(s)

  • Nicolas BION : Directeur de recherche CNRS - Institut de chimie des milieux et des matériaux de Poitiers (IC2MP), université de Poitiers-CNRS

  • Fabien CAN : Professeur des universités - Institut de chimie des milieux et des matériaux de Poitiers (IC2MP), université de Poitiers-CNRS

  • Xavier COURTOIS : Maître de conférences - Institut de chimie des milieux et des matériaux de Poitiers (IC2MP), université de Poitiers-CNRS

INTRODUCTION

En 1913, la compagnie BASF développait la synthèse industrielle de l’ammoniac sur la base de la découverte du chimiste allemand Fritz Haber qui, cinq ans auparavant, réussissait à démontrer la possibilité de fixer l’azote de l’air grâce à l’apport de la catalyse hétérogène : c’est l’invention du procédé Haber-Bosch. La production, à partir du diazote atmosphérique, d’ammoniac (NH3), une molécule contenant un atome d’azote pour trois atomes d’hydrogène, est depuis considérée comme le procédé industriel ayant eu le plus d’impact sur la société avec des applications dans les domaines militaire (explosifs), économique (industries chimique et textile) et agricole (fertilisants). En particulier, il est admis que 40 à 50 % de la population mondiale ne pourrait se nourrir sans l’apport d’engrais azotés issus de la synthèse d’ammoniac. Le procédé Haber-Bosch a ainsi eu pour conséquence depuis son développement la sauvegarde de milliards de vies humaines. Paradoxalement, il a eu aussi des effets néfastes non négligeables sur la biodiversité et le climat puisque ce procédé très énergivore a été conçu et optimisé grâce aux ressources fossiles. Car, si le diazote de la réaction (N2 + 3H2 → NH3) provient de l’atmosphère, le dihydrogène est quant à lui généré à partir de charbon, de pétrole ou plus généralement aujourd’hui de gaz naturel, avec comme coproduit le dioxyde de carbone (CO2), connu pour ses propriétés de gaz à effet de serre. Les besoins du procédé en chaleur et en électricité sont également très élevés pour atteindre une température supérieure à 500 °C et une pression supérieure à 200 bar dans la plupart des unités pour obtenir un rendement en ammoniac suffisant et rendre la production économiquement viable. La quantité de CO2 émise par tonne d’ammoniac produite est ainsi estimée actuellement à 2,4 tonnes. Il est pourtant prévu dans certains scenarii de transition énergétique que la production d’ammoniac pourrait tripler d’ici 2050 pour des besoins additionnels en particulier comme carburant pour décarboner le secteur maritime. Cette croissance ne peut logiquement se faire que sur la base d’une production elle aussi décarbonée d’ammoniac, ce qui change en profondeur le procédé tel que conçu il y a plus d’un siècle. L’un des enjeux consiste à découvrir des nouvelles formulations catalytiques permettant de synthétiser l’ammoniac dans des conditions de températures et de pressions plus douces. Cet article propose un état de l’art des travaux de recherche récents qui ont conduit à ouvrir la voie vers le design de nouveaux catalyseurs prometteurs à l’échelle du laboratoire.

Cet article est réservé aux abonnés.
Il vous reste 95% à découvrir.

Pour explorer cet article
Téléchargez l'extrait gratuit

Vous êtes déjà abonné ?Connectez-vous !


L'expertise technique et scientifique de référence

La plus importante ressource documentaire technique et scientifique en langue française, avec + de 1 200 auteurs et 100 conseillers scientifiques.
+ de 10 000 articles et 1 000 fiches pratiques opérationnelles, + de 800 articles nouveaux ou mis à jours chaque année.
De la conception au prototypage, jusqu'à l'industrialisation, la référence pour sécuriser le développement de vos projets industriels.

DOI (Digital Object Identifier)

https://doi.org/10.51257/a-v1-j6137


Cet article fait partie de l’offre

Chimie verte

(163 articles en ce moment)

Cette offre vous donne accès à :

Une base complète d’articles

Actualisée et enrichie d’articles validés par nos comités scientifiques

Des services

Un ensemble d'outils exclusifs en complément des ressources

Un Parcours Pratique

Opérationnel et didactique, pour garantir l'acquisition des compétences transverses

Doc & Quiz

Des articles interactifs avec des quiz, pour une lecture constructive

ABONNEZ-VOUS

Lecture en cours
Présentation

2. Procédé Haber-Bosch et systèmes catalytiques usuels et émergents

2.1 Données thermodynamiques

La synthèse de l’ammoniac selon le procédé Haber-Bosch est décrite dans les articles [J 6 135] Ammoniac et [J 4 040] Calcul des réacteurs catalytiques des Techniques de l’Ingénieur. Elle est réalisée à partir de diazote et de dihydrogène selon la réaction donnée en équation (1) :

N2+3 H22NH3 ( 1 )

C’est une réaction réversible et exothermique (ΔH298 K0=92,4kJmol1), qui est donc thermodynamiquement favorisée à basse température, comme présenté en figure 2 ...

Cet article est réservé aux abonnés.
Il vous reste 93% à découvrir.

Pour explorer cet article
Téléchargez l'extrait gratuit

Vous êtes déjà abonné ?Connectez-vous !


L'expertise technique et scientifique de référence

La plus importante ressource documentaire technique et scientifique en langue française, avec + de 1 200 auteurs et 100 conseillers scientifiques.
+ de 10 000 articles et 1 000 fiches pratiques opérationnelles, + de 800 articles nouveaux ou mis à jours chaque année.
De la conception au prototypage, jusqu'à l'industrialisation, la référence pour sécuriser le développement de vos projets industriels.

Cet article fait partie de l’offre

Chimie verte

(163 articles en ce moment)

Cette offre vous donne accès à :

Une base complète d’articles

Actualisée et enrichie d’articles validés par nos comités scientifiques

Des services

Un ensemble d'outils exclusifs en complément des ressources

Un Parcours Pratique

Opérationnel et didactique, pour garantir l'acquisition des compétences transverses

Doc & Quiz

Des articles interactifs avec des quiz, pour une lecture constructive

ABONNEZ-VOUS

Lecture en cours
Procédé Haber-Bosch et systèmes catalytiques usuels et émergents
Sommaire
Sommaire

BIBLIOGRAPHIE

  • (1) - WILMOTH (J.), MENOZZI (C.), BASSARSKY (L.), DIVISION (U.P.) -   Global population growth and sustainable development.  -  <bound method Organization.get_name_with_acronym of <Organization : The United Nations>> (2021).

  • (2) - ERISMAN (J.W.), SUTTON (M.A.), GALLOWAY (J.), KLIMONT (Z.), WINIWARTER (W.) -   How a century of ammonia synthesis changed the world.  -  In : Nature Geoscience, Nature Publishing Group, vol. 1, p. 636-639 – 10.1038/ngeo325 (2008).

  • (3) - AMHAMED (A.I.), SHUIBUL QARNAIN (S.), HEWLETT (S.), SODIQ (A.), ABDELLATIF (Y.), ISAIFAN (R.J.), ALREBEI (O.F.) -   Ammonia Production Plants – A Review.  -  In : Fuels, Multidisciplinary Digital Publishing Institute, vol. 3, p. 408-435 – 10.3390/fuels3030026 (2022).

  • (4) - TORNATORE (C.), MARCHITTO (L.), SABIA (P.), DE JOANNON (M.) -   Ammonia as Green Fuel in Internal Combustion Engines : State-of-the-Art and Future Perspectives.  -  In : Frontiers in Mechanical Engineering, Frontiers, vol. 8 – 10.3389/fmech.2022.944201 (2022).

  • (5) - VALERA-MEDINA (A.), XIAO (H.), OWEN-JONES (M.), DAVID (W.I.F.), BOWEN (P.J.) -   Ammonia...

Cet article est réservé aux abonnés.
Il vous reste 92% à découvrir.

Pour explorer cet article
Téléchargez l'extrait gratuit

Vous êtes déjà abonné ?Connectez-vous !


L'expertise technique et scientifique de référence

La plus importante ressource documentaire technique et scientifique en langue française, avec + de 1 200 auteurs et 100 conseillers scientifiques.
+ de 10 000 articles et 1 000 fiches pratiques opérationnelles, + de 800 articles nouveaux ou mis à jours chaque année.
De la conception au prototypage, jusqu'à l'industrialisation, la référence pour sécuriser le développement de vos projets industriels.

Cet article fait partie de l’offre

Chimie verte

(163 articles en ce moment)

Cette offre vous donne accès à :

Une base complète d’articles

Actualisée et enrichie d’articles validés par nos comités scientifiques

Des services

Un ensemble d'outils exclusifs en complément des ressources

Un Parcours Pratique

Opérationnel et didactique, pour garantir l'acquisition des compétences transverses

Doc & Quiz

Des articles interactifs avec des quiz, pour une lecture constructive

ABONNEZ-VOUS