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Article

1 - PRINCIPE GÉNÉRAL DE LA FILTRATION MEMBRANAIRE

2 - DESSALEMENT DES EAUX DE MER ET DES EAUX SAUMÂTRES

3 - PRODUCTION D’EAU DESTINÉE À LA CONSOMMATION HUMAINE À PARTIR DES EAUX DOUCES

4 - TRAITEMENT DES EFFLUENTS ET DES EAUX RÉSIDUAIRES

5 - DIFFÉRENTS CONCEPTS DE COUPLAGE

6 - CONCLUSION

7 - GLOSSAIRE

Article de référence | Réf : J2794 v2

Dessalement des eaux de mer et des eaux saumâtres
Filtration membranaire (OI, NF, UF, MF) - Applications en traitement des eaux

Auteur(s) : Christel CAUSSERAND, Claire ALBASI, Hélène ROUX de BALMANN

Date de publication : 10 août 2017

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RÉSUMÉ

Les membranes de filtration, connues depuis le début du XXème siècle, connaissent un essor en traitement de l’eau depuis les années 1980.Par le large éventail de seuils de coupure qu’elles offrent, les opérations de microfiltration, d'ultrafiltration, de nanofiltration et d'osmose Inverse, se placent comme des technologies de choix dans la palette du traitement des eaux. Cet article propose un aperçu des potentialités de ces technologies, illustrées de quelques exemples dans les domaines du dessalement de l’eau de mer, de la production d’eau destinée à la consommation humaine à partir des eaux douces et du traitement des eaux usées en vue de leur réutilisation.

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ABSTRACT

Membrane filtration (RO, NF, UF, MF) Application to water treatment

Filtration membranes have been known since the beginning of the 20th century. They have seen a strong development in water treatment since the early 1980s. Microfiltration, ultrafiltration, nanofiltration, and reverse osmosis offer a wide range of molecular weight cutoff values, and so are technologies of choice in various water treatments. This article gives an overview of the potential of membrane technologies, illustrated with some examples from seawater desalination, drinking water production and wastewater treatment for reuse.

Auteur(s)

  • Christel CAUSSERAND : Professeure UPS Laboratoire de génie chimique, Université de Toulouse, CNRS, INPT, UPS, Toulouse, France

  • Claire ALBASI : Directrice de recherche CNRS Laboratoire de génie chimique, Université de Toulouse, CNRS, INPT, UPS, Toulouse, France

  • Hélène ROUX de BALMANN : Directrice de recherche CNRS Laboratoire de génie chimique, Université de Toulouse, CNRS, INPT, UPS, Toulouse, France

INTRODUCTION

Le programme phare des Nations unies pour l’eau, World Water Assessment Program (WWAP), réunissant l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et l’UNICEF, estime que chaque être humain a besoin d’au minimum 20 à 50 L d’eau propre chaque jour pour satisfaire ses besoins. Près de 2 personnes sur 10 sont encore privées d’eau potable et plus d’un milliard d’êtres humains sont réduits à consommer de l’eau potentiellement contaminée. La pollution des eaux par les rejets issus de l’industrie, de l’agriculture et des eaux usées domestiques a des conséquences dramatiques. La plus préoccupante est la propagation de maladies, au premier rang desquelles le choléra, la typhoïde ou la dysenterie. On estime que 80 % des maladies prévalant dans les pays en développement seraient directement liées à un accès défaillant à l’eau potable et aux équipements sanitaires.

Les ressources en eau douce sont limitées : l’accroissement prévisible de la population et le développement industriel font craindre une rupture des ressources en eau aux conséquences bien plus graves que celles qui résulteront de la fin des réserves pétrolières. Il y a des substituts au pétrole, pas à l’eau. Ainsi, 47 % de la population devrait connaitre un stress hydrique à l’horizon 2030, contre 40 % actuellement (source UNESCO).

Qualité de l’eau distribuée et quantité suffisante sont donc les critères à concilier pour le traitement des eaux. Les opérations de séparation par membranes (osmose inverse OI, nanofiltration NF, ultrafiltration UF, microfiltration MF) sont bien placées pour atteindre ces objectifs. En effet, comme les membranes jouent le rôle de barrière physique, elles produisent avec une grande fiabilité une eau de qualité pour la consommation humaine et l’industrie, que ce soit à partir d’eaux douces ou d’eaux salées. Introduites dans le traitement des eaux usées, ces opérations de séparation permettent un recyclage ou/et une réutilisation de l’eau réglant ainsi, potentiellement, le problème de la quantité.

Le glossaire en fin d’article récapitule les définitions de l’article et celles nécessaires à sa compréhension.

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KEYWORDS

seawater desalination   |   reverse osmosis   |   nanofiltration   |   ultrafiltration   |   microfiltration

VERSIONS

Il existe d'autres versions de cet article :

DOI (Digital Object Identifier)

https://doi.org/10.51257/a-v2-j2794


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2. Dessalement des eaux de mer et des eaux saumâtres

Selon l’UNESCO, environ 40 % de la population mondiale connait un stress hydrique et l’évolution démographique va porter ce chiffre à 47 % en 2030. Pourtant les mers et océans couvrent ¾ de la planète et 80 % de la population mondiale habite à moins de 80 km d’une côte. Le dessalement de l’eau de mer est donc une des possibilités permettant l’alimentation en eau douce. Les premières installations sont apparues dans les années 1980 avec une croissance significative à partir des années 2000 (figure 4 ). Fin 2014, les Nations unies comptabilisaient près de 16 000 usines de dessalement, d’une capacité totale de production de 70 millions de m3 d’eau par jour. Au total, le dessalement absorberait près de 75 TWh/an, soit l’équivalent d’environ 0,4 % de la consommation électrique mondiale.

La figure 5 donne les pays leaders dans le domaine du dessalement et les capacités installées ( http://www.energie.sia-partners.com). L’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis sont les principaux producteurs d’eau dessalée, tandis que des pays comme l’Inde, le Mexique ou l’Afrique du sud connaissent la plus forte croissance.

2.1 Place de l’osmose inverse par rapport aux autres procédés de dessalement

Les procédés de dessalement les plus largement utilisés pour produire de l’eau, potable en particulier, à partir d’eaux « salées », eaux de mer ou eaux saumâtres, sont la distillation, principalement distillation flash et distillation à multiples effets, et l’osmose inverse (OI) qui sont décrits dans l’article concernant le dessalement de l’eau de mer [W 5 700].

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BIBLIOGRAPHIE

  • (1) -   *  -  Global Water intelligence/water desalination report (GWI/WDR) (2015).

  • (2) - CABASSUD (C.), ROUX-DE BALMANN (H.) -   Dessalement de l’eau de mer.  -  Dans « L’eau à découvert » CNRS Éditions, ISBN : 978-2-271-08829-1, 19 nov. 2015.

  • (3) - AMY (G.), GHAFFOUR (N.), LI (Z.), LIJO (F.), LINARES (R.), MISSIMER (T.), LATTEMAN (S.) -   Membrane-based seawater desalination: present and future prospects.  -  Desalination, 401, p. 16-21 (2017).

  • (4) - ALBASI (C.), APTEL (P.) -   Les technologies membranaires.  -  Dans « L’eau découvert » CNRS Éditions, ISBN : 978-2-271-08829-1, 19 nov. 2015.

  • (5) - GIJSBERTSEN-ABRAHAMSE (A.J.), CORNELISSEN (E.R.), HOFMAN (J.A.M.H.) -   Fiber failure frequency and causes of hollow fiber integrity loss.  -  Desalination, 194, p. 251-258 (2006).

  • ...

1 Sites Internet

Dessalement de l’eau de mer : les évolutions nécessaires pour accompagner l’essor du secteur/Énergies et environnement http://www.energie.sia-partners.com http://www.lenntech.fr/

ANSES « Réutilisation des eaux grises pour des usages domestiques : une pratique à encadrer », publié le 29 avr. 2015 https://www.anses.fr

EPFL http://memento.epfl.ch

Fiche technique CEMAGREF « Les bioréacteurs à membrane pour le traitement des effluents urbains » https://epnac.irstea.fr

Projet NEOPHIL, site Pole EAU http://www.pole-eau.com

Université de Toulouse, CNRS-LGC, INSA-LISBP, Aquasource, Polymem, ABC Membranes et Ederna http://www.dailymotion.com

Agence de l’eau RMC (Rhône Méditerranée Corse) https://www.eaurmc.fr

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