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EnglishRÉSUMÉ
Cet article porte sur la gestion des matières premières secondaires. L'approche innovante qu'offre l'écologie industrielle et territoriale élargit le périmètre de l'ingénierie en intégrant dans la conception des procédés industriels, le fonctionnement global et systémique des activités auxquelles ils participent. S'appliquant à l'ensemble des activités, l'écologie industrielle établit des bilans des flux et stocks d'énergie et de matières disponibles, proposant une analogie avec les cycles des écosystèmes naturels. Un bref historique des notions d'écologie industrielle et territoriale sera suivi d'un rappel des principes scientifiques puis des conditions d'application d'un écosystème industriel et territorial.
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Cyrille HARPET : Professeur associé de l’Institut National des Sciences Appliquées de Lyon (INSA Lyon) - Diplômé de l’INSA de Lyon (management environnemental) - Centre des Humanités, laboratoire STOICA - Éthique et développement durable pour les ingénieurs
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Christophe BLAVOT : Gérant-cofondateur d’Écologie Industrielle Conseil (EIC) - Ingénieur et MBA IMD (Lausanne) - Entrepreneur en écologie industrielle
INTRODUCTION
L’écologie industrielle et territoriale (EIT) s’applique à l’ensemble des activités humaines : il s’agit d’une approche globale et systémique. En s’appuyant sur les principes de compréhension du fonctionnement des écosystèmes naturels, l’écologie industrielle et territoriale a pour ambition de transposer ces principes par analogie au fonctionnement des systèmes artificiels. Par « écologie industrielle », il faut entendre au préalable une application spécifiquement orientée sur la sphère d’activité industrielle conçue et établie depuis l’ère industrielle de la fin du XVIIIe siècle, dans le sens d’une concentration des moyens d’exploitation de ressources, de leur transformation à hauts rendements de production. La conséquence en est la production massive de déchets, d’effluents et plus généralement de polluants affectant l’ensemble des milieux naturels récepteurs (atmosphère, aquifère, lithosphère, biosphère), sur des échelles de temps et d’espaces élargis (processus de mondialisation). Le processus d’industrialisation est orienté essentiellement vers l’expansion d’une société de consommation et de démultiplication des échanges économiques, couvert par la notion de « croissance » (dont l’indicateur principal est le PIB, produit intérieur brut), en négligeant les limites propres aux écosystèmes naturels, tant sur le versant « ressources » que celui des milieux dits « récepteurs ». L’écologie industrielle et territoriale se prononce d’abord au titre d’une nécessaire adéquation entre « écologie scientifique » et « activités économiques et industrielles », de façon à rétablir les niveaux de dépendance dans les capacités de gestion de ces ressources, à la fois sur le plan matériel et immatériel. Le rapprochement entre « écologie » et « industrie » procède de cette volonté d’intégrer, d’une part, l’économie à l’échelle de l’écosystème global et, d’autre part, les paramètres écologiques dans la conception des systèmes industriels.
Le présent article propose donc de situer l’écologie industrielle et territoriale dans l’ingénierie de l’environnement en tant que domaine de conception et d’application en vue d’optimiser la gestion des ressources énergétiques et de matières premières, de réduire la production de déchets à la source, de rendre systématique la valorisation des rejets en tant que matières premières secondaires dans d’autres processus de production.
La limite de l’exercice tient à la fois à la nouveauté de cette approche, du fait de travaux au demeurant récents (depuis les années 1990), de la complexité des systèmes industriels et territoriaux existants, lesquels n’ont, somme toute, pas eu cette vision intégrative dès leur conception, enfin du nombre encore restreint d’expériences réelles à l’échelle des territoires.
Il faut toutefois souligner que, dès à présent, ce domaine de recherche et d’application trouve des développements conséquents, du fait des tensions actuelles sur les coûts des matières premières, des risques écologiques globaux et majeurs (émissions de gaz à effet de serre, pollution des eaux, des sols, érosion de la biodiversité), voire des risques sanitaires liés aux dégradations des milieux.
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2. Bilan et cartographie des flux matières-énergie
Une fois définis les niveaux d’échelle d’application de la démarche d’écologie industrielle et territoriale, la seconde étape consiste à établir un bilan et une cartographie des flux de matières et d’énergies. L’étude dite du « métabolisme industriel » constitue une étape décisive. En effet, l’inventaire détaillé de l’ensemble des composantes biophysiques du système industriel permet de dresser la « cartographie des flux physiques ».
Cette phase spécifiquement analytique et descriptive consiste à appliquer le principe d’un bilan des flux et stocks de matières et d’énergies transitant par le système considéré.
Les spécialistes invoqueront le terme de « métabolisme industriel » en référence à la terminologie des écologues, et recourent à ce qu’il est communément admis d’appeler une analyse des flux matières énergie (AFME).
La finalité visée est de comprendre la dynamique du fonctionnement du système, depuis l’origine des ressources matérielles (matières premières), de leur extraction à leur transformation en produits finis, jusqu’à leur retour et dissipation dans les processus biogéochimiques ou les milieux récepteurs.
Le bilan dit « AFME » s’établit en cinq étapes majeures :
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inventorier les acteurs du territoire dans le périmètre prédéfini ;
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conduire une série d’entretiens individualisés avec les représentants des activités du territoire (sur site industriel, auprès des collectivités locales) ;
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dresser la liste des rubriques de matières et de ressources énergétiques potentielles ;
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identifier les usages des ressources matérielles et énergétiques ;
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établir la synthèse des flux et stocks des activités.
La pertinence d’une analyse des flux de matière et d’énergie est augmentée quand la liste des flux pris en compte est la plus exhaustive possible. Cependant, au regard du caractère diffus, imprécis et souvent confidentiel des données existantes, il est impératif de fixer des priorités dans le choix des catégories de flux et le niveau de détail requis en amont du projet. Les informations seront recueillies auprès des acteurs interrogés sur...
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BIBLIOGRAPHIE
-
(1) - FROSCH (R.), GALLOPOULOS (N.) - Strategies for manufacturing - Scientific American, 1991, Volume 3, n° 261, p. 144-152 ; article traduit dans la revue Pour la Science (novembre 1989).
-
(2) - * - Massachusetts of Technology Press, Cambridge, USA, publié aujourd’hui par la YALE SCHOOL OF FORESTRY AND ENVIRONMENTAL STUDIES, http://www.yale.edu/jie.
-
(3) - ISENMANN (R.) - Industrial ecology : shedding more light on its perspective of understanding nature as a model - Sustainable Development, Volume 11, p. 143 (2003).
-
(4) - ERKMAN (S.) - Vers une écologie industrielle - 1ère édition, Éditions Charles Léopold Mayer, Paris, p. 15 (1997).
-
(5) - AURIAC (F.), BRUNET (R.) - Espaces, jeux et enjeux - Fayard-Fondation Diderot, Nouvelle encyclopédie des sciences et techniques, Paris, 343 p. (1986) ; BRUNET Roger, DOLFUS Olivier, Nouvelle géographie des mondes nouveaux, Études de Lettres in Annales de Géographie, volume 100, n° 558, pp. 225-226 (1991) ; LEBERRE Michel, « Territoires »,...
Bases de données :
Base Eurostat : direction générale de la Commission européenne chargée de l'information statistique à l'échelle communautaire, l’Office statistique des Communautés européennes
Base IREP : inventaire des émissions polluantes en France, ce registre est tenu par les services de l’état, suite à l’arrêté du 31 janvier 2008 modifié relatif au registre et à la déclaration annuelle des émissions polluantes et des déchets, obligeant les exploitants des installations industrielles, des stations d'épuration urbaines de plus de 100 000 équivalents habitants et des élevages de déclarer les polluants émis dans l’eau (92 polluants), dans l’air (81 polluants), dans les sols (65 polluants) et les déchets dangereux (400 catégories)
http://www.pollutionsindustrielles.ecologie.gouv.fr/IREP
Logiciels :
SIMAPRO : logiciel qui contient plusieurs méthodes d’évaluation des impacts environnementaux et plusieurs bases de données. Il permet de comparer et d’analyser plusieurs produits
PRESTEO : outil logiciel développé par la société LGCD, fruit de 5 années de recherches et de développement avec la collaboration,...
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