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En anglaisRÉSUMÉ
L'aérogel, sommairement décrit comme une fumée figée, est issu d'un mode singulier de synthèse de solide. Il est également le produit d’un mode inusuel de séchage. Cet article décrit le principes de la formation des gels, les différents types de gel, puis il présente les procédés d'obtention des aérogels. Enfin la problématique de la monolithicité de l'aérogel est abordée.
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Jean PHALIPPOU : Professeur à l’École polytechnique universitaire de Montpellier Laboratoire des verres-UMR 5587 – Montpellier
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Laurent KOCON : Ingénieur de l’École nationale supérieure de physique de Grenoble - Ingénieur au Commissariat à l’énergie atomique (CEA)
INTRODUCTION
La diffusion de la lumière par les poussières contenues dans l’atmosphère permet de visualiser le trajet d’un rayon lumineux, que l’on ne peut cependant pas matérialiser. Par contre, si un faisceau lumineux traverse un aérogel très transparent, son trajet est parfaitement délimité et observé d’une manière analogue à celle qui vient d’être décrite, mais les centres de diffusion sont maintenant situés dans un objet matériel très léger.
Une image souvent utilisée consiste à décrire l’aérogel comme une fumée figée. Il faut dire que la fraction volumique de matière contenue dans l’aérogel ayant la plus faible densité est inférieure à 0,14 %. Cela signifie que l’air occupe 99,8 % du volume de l’aérogel. Le plus léger d’entre eux a une masse volumique environ trois fois plus élevée que celle de l’air. De ce fait, ce solide présente des propriétés singulières qui sont exposées dans cet article. Signalons que sa texture peut être modifiée à l’aide de traitements chimiques, thermiques ou même mécaniques.
Il va de soi que, pour obtenir des matériaux aussi légers mais rigides, il faut synthétiser un réseau solide hautement réticulé avec un minimum de matière. De ce point de vue, les gels organiques et minéraux sont les meilleurs candidats. Le réseau solide est formé de liens fins interconnectés entre lesquels le solvant est localisé. Si le solvant s’évapore, le solide restant occupe alors un volume incomparablement plus faible que le gel de départ. Ces gels perdent au moins 90 % de leur volume lors de cette étape de séchage. Le séchage a induit un affaissement irréversible du réseau de matière.
Un aérogel, lui, est un gel qui a été séché d’une manière très particulière qui permet de conserver la délicate structure du solide telle qu’elle était établie dans le gel de départ. Le séchage est réalisé à l’aide d’un autoclave. Une élévation de température et de pression permet de dépasser le point critique du liquide. Pour cette raison, ce mode de séchage est appelé supercritique. En résumé, l’aérogel est issu d’un mode singulier de synthèse de solide ; c’est aussi le produit d’un mode inusuel de séchage.
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4. Méthodes d’obtention des aérogels
Rappelons que le mot aérogel désigne la partie solide d’un gel dont la structure n’a pas été modifiée grâce à un mode de séchage spécial qui évite la formation des contraintes capillaires.
4.1 Principe général
Ce séchage spécial peut être un séchage supercritique (cf. § 3.2.2) qui nécessite de mettre le gel sous des pressions et températures supérieures aux conditions ambiantes. Un schéma de principe d’un montage de l’appareillage nécessaire est représenté figure 14. L’autoclave comporte généralement un manomètre et un thermocouple permettant un suivi en temps réel de la pression et de la température.
Il est quelquefois muni de fenêtres en saphir pour l’observation et la mesure dimensionnelle de l’échantillon. L’autoclave est connecté à une bouteille contenant un gaz neutre (azote ou argon). Puis le gel est introduit directement dans l’autoclave après démoulage ou avec son moule si ce dernier est de nature à résister aux pressions et températures du traitement supercritique choisi. Il est chauffé et le liquide décrit le chemin MN (figure 15). Arrivé en N, le fluide contenu dans l’autoclave est un fluide supercritique. À cet instant, à température constante, l’autoclave est lentement dépressurisé par ouverture d’une vanne. Le fluide supercritique décrit le chemin NP et acquiert alors des propriétés physiques voisines de la vapeur. Le fluide supercritique extrait est condensé sous forme de liquide, lequel est ultérieurement analysé.
Lorsque la pression dans l’autoclave est ramenée à la pression atmosphérique, le refroidissement peut s’effectuer. Cependant, lors de ce refroidissement, la vapeur pourrait se condenser sous forme de liquide au passage de la courbe de vaporisation (courbe...
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BIBLIOGRAPHIE
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