Présentation
RÉSUMÉ
La technologie des capteurs de gaz a considérablement progressé ces dernières années, notamment pour un meilleur contrôle de l’impact environnemental des procédés industriels. Deux types d’appareillage peuvent prétendre répondre à ce besoin : les analyseurs, coûteux et complexes, et les capteurs chimiques, plus simples, constitué d’une couche sensible. Dans le cas des capteurs semi-conducteurs, cette couche est semi-conductrice et sa conductivité est fonction du milieu environnant. Les performances de ces capteurs de gaz sont nombreuses, citons la sensibilité, la sélectivité, le temps de réponse, le temps de récupération.
Lire cet article issu d'une ressource documentaire complète, actualisée et validée par des comités scientifiques.
Lire l’articleAuteur(s)
-
Marc DEBLIQUY : Responsable de la cellule de recherche capteurs du centre Materia Nova à Mons (Belgique) - Conseiller scientifique à la faculté polytechnique de Mons
INTRODUCTION
Ces dernières années, la demande en méthodes de détection de gaz et de mesure de leur concentration a considérablement augmenté. Cet intérêt est essentiellement dû aux considérations environnementales, de sécurité ou de contrôle de procédé.
Dans le domaine de la détection des gaz, il convient de distinguer les analyseurs (instruments d’analyse) et les capteurs chimiques.
Les analyseurs sont généralement des systèmes relativement complexes associant différents éléments mécaniques, chimiques et électriques. L’ensemble est souvent coûteux, encombrant et énergivore, ce qui le rend peu apte à des mesures sur site. De plus, ces instruments sont souvent affligés d’un temps de réponse long soit par la technique de détection elle-même, soit par la nécessité de manipulation des échantillons. On retrouve dans cette catégorie d’instrument les chromatographes et les divers spectromètres. Les avantages principaux de ces instruments sont la possibilité d’une analyse complète et précise de l’échantillon de gaz.
Les capteurs chimiques quant à eux sont généralement des systèmes simples constitués d’une couche sensible permettant la reconnaissance du gaz avec lequel elle interagit et d’un système transducteur transformant l’interaction chimique en un signal électrique. Souvent, les deux fonctions sont intimement liées.
Les avantages principaux des capteurs sont : leur faible encombrement, leur faible consommation énergétique, leur faible coût, les temps de réponse relativement courts. Tous ces avantages en font des instruments idéaux pour les mesures sur site et le contrôle de procédé en ligne. En revanche, l’analyse de mélanges complexes nécessite l’emploi d’un grand nombre de capteurs sensibles à l’une ou l’autre espèce gazeuse. L’exploitation du signal de plusieurs capteurs différents à l’aide d’un traitement du signal adéquat constitue ce qu’on appelle un « nez électronique ». Ces dernières années, ce domaine a fait l’objet d’une activité intense.
Il existe plusieurs familles de capteurs chimiques qui se distinguent par le type de couche sensible et le principe de transduction. Le lecteur intéressé trouvera une description des ces capteurs dans le dossier [P 360] et dans l’ouvrage [1].
Une famille particulière de capteurs a retenu notre attention ici : les capteurs à semi-conducteur.
Ces capteurs sont constitués d’une couche sensible semi-conductrice dont la conductivité dépend de la composition de l’atmosphère qui l’entoure. Le signal est donc une simple résistance variable. Ces capteurs s’insèrent facilement dans des circuits électroniques classiques. De plus, ce type de capteur se prête particulièrement bien à l’emploi des technologies de fabrication de la microélectronique actuelle. Citons par exemple les microcapteurs à base de SnO2 développés par la société MiCS.
Les performances des capteurs sont caractérisées par différents paramètres. Les principaux sont les suivants :
-
sensibilité : lien entre les variations de signal du capteur et la concentration en gaz cible ;
-
limite de sensibilité : concentration minimale détectable en gaz cible ;
-
sélectivité : aptitude à détecter le gaz cible à l’exclusion de tout autre ;
-
interférents : gaz autres conduisant à une réponse indésirable du capteur ;
-
temps de réponse : temps requis pour atteindre 90 % de la réponse en régime après mise en contact avec le gaz à détecter ;
-
temps de récupération : temps requis pour revenir à la valeur de base du signal après évacuation du gaz ;
-
durée de vie : période pendant laquelle les caractéristiques du capteur permettent son utilisation avec un degré de précision suffisant (dépend de l’exigence de l’application) ;
-
dérive : évolution de la ligne de base du capteur en l’absence du gaz cible ;
-
consommation : puissance absorbée par le capteur en fonctionnement.
Les couches sensibles exploitées peuvent être constituées d’un semi-conducteur minéral, essentiellement des oxydes métalliques, ou d’un semi-conducteur organique. Nous nous limitons à la présentation des capteurs à base d’oxydes semi-conducteurs. Ceux-ci ont connu une diffusion et un succès commercial beaucoup plus importants. Sur les capteurs chimiques à semi-conducteurs organiques, le lecteur est invité à consulter le dossier Capteurs chimiques à semi-conducteurs organiques : les phtalocyanines[RE 9].
DOI (Digital Object Identifier)
Cet article fait partie de l’offre
Mesures physiques
(119 articles en ce moment)
Cette offre vous donne accès à :
Une base complète d’articles
Actualisée et enrichie d’articles validés par nos comités scientifiques
Des services
Un ensemble d'outils exclusifs en complément des ressources
Un Parcours Pratique
Opérationnel et didactique, pour garantir l'acquisition des compétences transverses
Doc & Quiz
Des articles interactifs avec des quiz, pour une lecture constructive
Présentation
2. Détection des gaz par des oxydes semi-conducteurs
2.1 Principe
Le principe de fonctionnement des capteurs chimiques à base d’oxydes semi-conducteurs se base sur les variations de la conductivité due au dopage par l’adsorption de différents gaz présents dans l’atmosphère avoisinante [15] [16].
Si on part de l’exemple de SnO2, semi-conducteur de type n largement utilisé pour la détection de gaz, la détection dans l’air repose sur les variations de concentration d’oxygène adsorbé en surface. En effet, celui-ci capte des électrons du solide pour s’y lier. Les ions oxygène formés (O2–, O– ou O2 –) peuvent être de natures différentes selon la température. Il est admis [17] que, dans le domaine de température où les capteurs sont utilisés (> 250 ˚C), l’espèce est principalement formée.
Le plus souvent, les films de semi-conducteurs utilisés en détection de gaz sont constitués de cristallites jointifs. Dans le cas d’un oxyde de type n, la densité de porteurs à la surface diminue. Aux joints de grains, la couche de déplétion et la barrière de potentiel ainsi apparues vont faire en sorte que ces grains soient reliés par une zone de grande résistance (figure 7). Cette résistance en surface va donc dominer celle de masse et conduire à une diminution de la conductivité de l’ensemble de l’agglomérat.
De ce fait, tout phénomène tendant à faire varier le taux d’oxygène adsorbé provoquera un changement de résistance. Par conséquent, une diminution de la quantité adsorbée d’oxygène, soit par diminution de la teneur en oxygène dans l’atmosphère avoisinante, soit par consommation de cet oxygène par réaction hétérogène à la surface, se traduit par une augmentation de la conductivité.
C’est ce principe qui est à l’origine de l’utilisation de ces capteurs pour la détection des gaz combustibles, principale utilisation de ceux-ci [18] [19].
Pour les semi-conducteurs de type n, on écrit généralement que la conductance d’une couche sensible est de la forme [20] [21] :
Cet article fait partie de l’offre
Mesures physiques
(119 articles en ce moment)
Cette offre vous donne accès à :
Une base complète d’articles
Actualisée et enrichie d’articles validés par nos comités scientifiques
Des services
Un ensemble d'outils exclusifs en complément des ressources
Un Parcours Pratique
Opérationnel et didactique, pour garantir l'acquisition des compétences transverses
Doc & Quiz
Des articles interactifs avec des quiz, pour une lecture constructive
Détection des gaz par des oxydes semi-conducteurs
BIBLIOGRAPHIE
-
(1) - ASCH (R.) - Les capteurs en instrumentation industrielle - . p. 779-807, Dunod (1991).
-
(2) - SCACCHI (G.), BOUCHY (M.), FOUCAULT (J.-F.), ZAHRAA (O.) - Cinétique et catalyse - . Génie des Procédés de l’École de Nancy, Lavoisier Tec & Doc (1996).
-
(3) - ALI OMAR (M.) - Elementary Solid State Physics - . Addison-Wesley Publishing (1975).
-
(4) - MATTHIEU (H.) - Physique des Semiconducteurs et des Composants Électroniques - . Masson (1996).
-
(5) - GERL (M.), ISSI (J.-P.) - Physique des matériaux. Traité des Matériaux 8 - . Presses Polytechniques et Universitaires Romandes (1997).
-
(6) - GORDON (R.G.) - * - MRS Bulletin (août 2000).
-
...
DANS NOS BASES DOCUMENTAIRES
-
Structure électronique des solides
-
Capteurs chimiques à semi-conducteurs organiques : les phtalocyanines
-
...
ANNEXES
(Liste non exhaustive)
De nombreuses entreprises réalisent des capteurs à base de semi-conducteurs (tableau ).
Microsens
MiCS (MicroChemical Systems)
Figaro Engineering Inc.
City Technology (et marque Capteur)
Steinel
Sochinor
UST (Umwelt Sensor Technik)
http://www.umweltsensortechnik.de
Vaillant
HAUT DE PAGECet article fait partie de l’offre
Mesures physiques
(119 articles en ce moment)
Cette offre vous donne accès à :
Une base complète d’articles
Actualisée et enrichie d’articles validés par nos comités scientifiques
Des services
Un ensemble d'outils exclusifs en complément des ressources
Un Parcours Pratique
Opérationnel et didactique, pour garantir l'acquisition des compétences transverses
Doc & Quiz
Des articles interactifs avec des quiz, pour une lecture constructive