Présentation
EnglishRÉSUMÉ
Le bois découvert dans les sites de fouilles archéologiques présente souvent une structure très altérée en raison de la réduction drastique de ses constituants biodégradables que sont les hémicelluloses et la cellulose en milieu subaquatique ou terrestre. La structure poreuse avec des parois cellulaires très amincies se sature en eau après des siècles d’immersion, d’où le terme bois gorgé d’eau. Dans un but de conservation, il est indispensable de consolider ces objets afin de pouvoir les manipuler pour les étudier, ou les exposer dans un musée. Cet article décrit le comportement de ce matériau particulier, ainsi que l’ensemble des opérations nécessaires à sa stabilisation et à sa restauration.
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Lire l’articleAuteur(s)
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Gilles CHAUMAT : Ingénieur-chercheur - ARC-Nucléart, Grenoble, France
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Khoi Quoc TRAN : Ingénieur-chercheur - ARC-Nucléart, Grenoble, France
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Floriane HELIAS : Conservateur-restaurateur - ARC-Nucléart, Grenoble, France
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Sophie FIERRO-MIRKOVICH : Conservateur-restaurateur - ARC-Nucléart, Grenoble, France
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Stéphane GARRIVIER : Régisseur des collections - ARC-Nucléart, Grenoble, France
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Henri BERNARD-MAUGIRON : Conservateur-restaurateur - ARC-Nucléart, Grenoble, France
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Karine FROMENT : Ingénieur-chercheur - ARC-Nucléart, Grenoble, France
INTRODUCTION
Les objets archéologiques découverts lors de fouilles peuvent devoir être conservés, pour permettre de les étudier puis de les exposer dans un musée à titre de témoignage de notre histoire.
En revanche, une fois extraits de leur milieu (subaquatique ou terrestre), certains d’entre eux, en particulier le bois mais aussi d’autres matériaux organiques non traités dans cet article (cuir, fibres végétales…), présentent une structure souvent très altérée en raison de la réduction drastique, durant leur immersion de plusieurs siècles, de leurs constituants biodégradables que sont les hémicelluloses et la cellulose.
Un nouveau matériau dénommé « bois gorgé d’eau », dont les propriétés mécaniques ont été complètement modifiées par rapport à un bois « moderne », peut être caractérisé et décrit. Sa manipulation future à des fins d’étude et d’exposition nécessite qu’il soit d’abord consolidé : après un bref historique des traitements utilisés depuis le XIX e siècle, les différentes techniques rencontrées de nos jours sont exposées dans cet article. À la suite de ces traitements, la conservation-restauration des objets archéologiques, qui doit respecter une certaine déontologie, se traduit toujours par des compromis dans les gestes de conservation curative et de restauration : ceux-ci sont décrits et illustrés. Enfin, l’exposition de ces objets, voire même leur stockage en réserve, demande en général que soit conçu et fabriqué un support ou un conditionnement adapté.
Les différentes étapes de conservation-restauration doivent s’adapter en permanence à chaque objet très particulier, mais rencontrent souvent certaines difficultés communes qui sont évoquées dans l’article (présence de sels instables de soufre pouvant engendrer une production d’acide in situ dans l’objet, fluage des objets traités au cours du temps).
Une fois toutes les opérations terminées, l’objet, prêt à être stocké ou exposé, est encore susceptible d’évoluer selon les conditions climatiques du milieu : c’est le rôle de la conservation préventive de donner les recommandations nécessaires à la bonne santé future de l’objet restauré.
Enfin, quelques compléments pour des cas particuliers, comme les objets dits « composites » (formés de matériaux de natures différentes) ou de très grande taille (épaves de bateaux), figurent en fin d’article.
Si les techniques de conservation-restauration décrites sont utilisées avec un certain succès, des progrès sont attendus à la fois dans le domaine des traitements eux-mêmes, mais aussi de la caractérisation de ces objets qu’il est difficile de manipuler et découper ! La recherche et la collaboration dans ces domaines sont internationales.
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Accueil > Ressources documentaires > Matériaux > Bois et papiers > Sciences et technologies du bois > Conservation-restauration du bois archéologique gorgé d’eau > Restauration
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3. Restauration
3.1 Déontologie de la conservation-restauration
Les biens archéologiques sont, au sens le plus commun, les objets trouvés en fouilles. Ils ont un rôle de document historique et contribuent à suggérer l’histoire, le passé de l’homme ainsi qu’une vision subjective de ces aspects, ce qui pose le problème de l’authenticité. Le choix des interventions de conservation modifie l’objet, sa compréhension et sa perception, mais aussi sa matérialité.
La notion de conservation-restauration a beaucoup évolué au fil du temps. Auparavant, la différence entre réparation et restauration n’existait pas. Les premières règles sont apparues au XVIII e siècle. Au XIX e siècle, avec E. Viollet Le Duc, J. Ruskin, A. Riegl, de nombreux débats ont lieu, surtout sur le degré de restitution possible et la notion d’authenticité. Au même siècle, les chimistes et physiciens prennent de l’importance et c’est F. Rathgen, un chimiste, directeur du laboratoire de chimie des Musées royaux de Berlin de 1888 à 1927, qui écrit le premier manuel de conservation-restauration.
La Charte internationale de 1964 sur la conservation et la restauration des monuments et des sites, dite « charte de Venise », fournit un cadre international pour la préservation et la restauration des objets et des bâtiments anciens. Son article 9 définit que la restauration s’achève là où commence l’hypothèse.
La notion de respect des matériaux d’origine, formulée par C. Brandi en 1977 ou par P. Philippot en 1990, a fait l’objet de compléments et de précisions. La conception moderne est basée sur la notion de pérennité et d’intégrité. Le respect des matériaux d’origine est essentiel : « il n’y a pas d’état originel, il n’y a que l’état actuel des matériaux originaux. Cet état et ces matériaux doivent être respectés, ils sont notre seul moyen d’accéder au temps interne de l’œuvre » .
En conséquence, les...
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Restauration
BIBLIOGRAPHIE
-
(1) - NILSON (T.), BJÖRDAL (C.G.) - Culturing wood degrading erosion bacteria. - International Biodeterioration and Biodegradation, 6(1), p. 3-10 (2008).
-
(2) - TAMBURINI (D.) et al - Characterisation of archaeological waterlogged wood from Herculaneum by pyrolysis and mass spectrometry. - International Biodeterioration and Biodegradation, 86, Part B, p. 142-149 (2014).
-
(3) - BARDET (M.), GERBAUD (G.), QUOC TRAN (K.), HEDIGER (S.) - Suty of intereactions between polyethylene glycol and archaeological wood component by C13 high-resolution solid-state CP-MAS NMR. - Journal of Archaeological Science, n° 34, p. 1670-1676 (2007).
-
(4) - GRATTAN (D.W.), CLARKE (R.W.) - Conservation of waterlogged wood. - Conservation of Marine Archaeological Objects, Butterworths & Co. (Publishers) Ltd., p. 164-206 (1987).
-
(5) - Proceedings of the 10th ICOM-CC Group on Wet organic Archaeological Materials Conference, Amsterdam. - Editors STRAETKVERN (K.) and HUISMAN (D.J.) ICOM-CC WOAM Working Group, p. 589-614 (2007).
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DANS NOS BASES DOCUMENTAIRES
Site Epaves Lyon Saint-Georges : http://archeofluviale.e-monsite.com/pages/la-navigation/operation- lyon-saint-georges-4/
Site ARC-Nucléart : http://www.arc-nucleart.fr
Arc’Antique : https://grand-patrimoine.loire-atlantique.fr/jcms/les-services/ arc-antique-fr-p2_145019
Site UTICA St Denis : http://www.saint-denis.culture.fr/fr/4_2b_utica.htm
Site York Archaeological Trust : http://www.yorkarchaeology.co.uk/
Site Musée national du Danemark : http://en.natmus.dk/organisation/conservation-and-science/
Site du musée de Leibniz : https://www.leibniz-gemeinschaft.de/
Site du musée Vasa, Stockholm, Suède : http://www.vasamuseet.se/fr
Site du bateau d’Osberg : https://www.khm.uio.no/english/visit-us/viking-ship-museum/index.html
Site du western Australia museum : http://museum.wa.gov.au/
Site de Conservation On Line : http://www.cool.conservation-us.org/...
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