Article de référence | Réf : R1814 v2

Types de mesures. Réseaux de bases
Mesure du champ de pesanteur terrestre

Auteur(s) : Michel DIAMENT

Date de publication : 10 juin 2005

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RÉSUMÉ

Cet article fait le point sur les avancées récentes de la mesure de la pesanteur terrestre, mesure essentielle pour la connaissance de la forme de la Terre, mais également en géophysique, en géodésie, en physique fondamentale et en métrologie. Sont présentées les mesures disponibles, absolues et relatives, ainsi que les mesures particulières (puits, fond de mer, en avion, depuis l’espace) effectuées dernièrement. L’évolution des instruments de mesure, des techniques spatiales et l’utilisation des satellites ont énormément contribué à ces nouvelles connaissances.

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Auteur(s)

  • Michel DIAMENT : Physicien à l’Institut de physique du globe de Paris (IPGP) - Laboratoire de gravimétrie et géodynamique, département de géophysique spatiale et planétaire (UMR CNRS/IPGP/Paris-7 7096)

INTRODUCTION

La mesure de la pesanteur terrestre est utile pour de nombreuses applications : en géophysique, en géodésie en passant par la navigation, la physique fondamentale et la métrologie. En géophysique [R 2 345] [C 224], l’analyse et la modélisation des variations spatiales ou temporelles du champ de pesanteur permettent d’avoir accès à la structure en densité du globe terrestre et à ses éventuelles variations. Les applications vont de la physique du globe au génie civil en passant par la volcanologie, l’étude des ressources naturelles, l’océanographie et l’hydrologie. En géodésie [C 5 010], la connaissance des anomalies de pesanteur permet de déterminer l’altitude du géoïde (surface équipotentielle du champ de pesanteur terrestre qui se confond avec le niveau moyen des mers) par rapport à un ellipsoïde de référence. Il s’agit donc d’une mesure fondamentale pour la connaissance de la forme de la Terre. La connaissance de l’altitude du géoïde par rapport à un ellipsoïde de référence est également indispensable pour pouvoir comparer des résultats de mesures de nivellement utilisant des techniques spatiales (GPS : Global Positioning System) avec ceux de mesures classiques [1].

Depuis quelques années, nos connaissances sur le champ de pesanteur terrestre ont énormément progressé du fait, d’une part, des évolutions des instruments de mesure et, d’autre part, de l’apport des techniques spatiales. Les satellites ont permis de réaliser à la fois des mesures complémentaires comme l’orbitographie, l’altimétrie satellitaire [E 4 140], les méthodes de positionnement (GPS) [TE 6 715], la connaissance de la topographie que des mesures directes de la gravité terrestre à partir de missions dédiées.

On mesure désormais le module g du vecteur pesanteur g mais également ses gradients spatiaux (les éléments du tenseur dit de gradiométrie Txy ) à terre, en mer, en fond de mer, en avion, depuis l’espace.

On connaît également le champ de gravité d’autres corps du système solaire (planètes comme Mars et Vénus, satellites comme la Lune et même de certains « petits corps »).

Une partie de ce texte est adaptée du chapitre « Forme de la Terre et mesure de la pesanteur » de l’ouvrage Géophysique [19].

Nota :

Cette étude a bénéficié des informations ou documents que Nicole Debéglia (Bureau de recherches géologiques et minières – BRGM), Sébastien Déroussi (Bureau FROG – French Resources Organization on GOCE), Arnaud Landragin (CNRS-BNM-SYRTE), Guillaume Martelet (BRGM) et Michel Sarrailh (Bureau gravimétrique international – BGI) m’ont communiqués ainsi que des commentaires de Marc Priel sur une version préliminaire. Je les en remercie. Je tiens à exprimer ma gratitude à Anne-Marie Gaulier pour sa patience.

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VERSIONS

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DOI (Digital Object Identifier)

https://doi.org/10.51257/a-v2-r1814


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2. Types de mesures. Réseaux de bases

On distingue les instruments qui donnent accès à une mesure absolue de la pesanteur et ceux, relatifs, qui ne vont pas permettre de mesurer la valeur de l’accélération de la pesanteur, mais une variation de celle-ci. Par exemple, si on considère deux points de mesure A et B, et que l’on connaît la valeur absolue de la pesanteur g A en A, la mesure de la variation de la pesanteur entre A et B, g AB , permet de connaître la valeur de la pesanteur en B.

On a vu 1 que la variation de la pesanteur sur la Terre entre l’équateur et les pôles est de l’ordre de 5 Gal en tenant compte uniquement de la rotation et des variations du rayon terrestre entre l’équateur et le pôle. C’est un peu plus si l’on va du sommet de l’Everest au fond de la fosse des Mariannes (~ 8 Gal). Par conséquent, pour obtenir une précision relative de l’ordre de quelques microgals en tout point du globe, il « suffit » de faire des mesures relatives à 10–6 ou 10–7 près. Si les variations de la pesanteur auxquelles on s’intéresse sont plus petites, par exemple en dessous de quelques dizaines de milligals, on peut plus facilement obtenir des résultats très précis. Il s’agit là du domaine de la microgravimétrie qui est une méthode appliquée pour la prospection de la subsurface (notamment pour des recherches de cavités) ou mise en œuvre dans des domaines bien particuliers comme la volcanologie.

Ainsi, on peut connaître la valeur de la pesanteur en tout point de mesure à la condition de connaître la valeur absolue en un point. Ce point particulier est ce que l’on appelle une base. On distingue plusieurs « ordres » de bases. Celles où des mesures absolues ont été réalisées sont évidemment les plus précises, puis il existe d’autres bases qui ont été « rattachées » grâce à des mesures relatives aux premières, et ainsi de suite. Bien évidemment, plus l’ordre de la base est élevé, moins précise...

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BIBLIOGRAPHIE

  • (1) - DUQUENNE (H.) -   QGF98, a new solution for the quasigeoid in France.  -  Finnish Geodetic Institute, Report 98:4, pp. 251-255. Proceedings of the 2nd Continental Workshop on the Geoid in Europe, Budapest, mars 10-14, 1998.

  • (2) - LONGMAN (I.M.) -   Formulas for computing the tidal accelerations due to the moon and the sun.  -  Journal of Geophysical Research, 64, no 12, 2351-2355 (1959).

  • (3) - MERRIAM (J.B.) -   Atmospheric pressure and gravity.  -  Geophysical Journal International, 109, 488-500 (1992).

  • (4) - NIEBAUER (T.M.), SASAGAWA (G.S.), FALLER (J.E.), HILT (R.), KLOPPING (F.) -   A new generation of absolute gravimeters.  -  Metrologia, 32, 159-180 (1995).

  • (5) - BROWN (J.M.), NIEBAUER (T.M.), RICHTER (B.), KLOPPING (F.J.), VALENTINE (J.G.), BUXTON (W.K.) -   A New Miniaturized Absolute Gravimeter Developed for Dynamic Applications.  -  Eos Trans. AGU, 80(32), 10 août 1999.

  • (6)...

1 Thèses

JOUSSET (P.) - Études microgravimétriques sur les volcans. Applications sur le Merapi (Java Central) : implications pour sa structure et son dynamisme éruptif. - Université Paris-7 et IPGP (1996).

MARTELET (G.) - Modélisation de la structure crustale et du comportement mécanique de la lithosphère à partir des anomalies gravimétriques. Applications à l’Himalaya et au massif granitique du Mont-Lozère, Cévennes. - Université Paris-7 et IPGP (1999).

VERDUN (J.) - La gravimétrie aéroportée en région montagneuse. Exemple du levé franco-suisse sur les Alpes occidentales. - Université de Montpellier-2 (2000).

BOY (J.P.) - Effets des surcharges atmosphériques sur les variations de gravité et les déplacements de surface de la Terre. - Université de Strasbourg-1 (2000).

ROSAT (S.) - Variations temporelles de la gravité en relation avec la dynamique interne de la Terre. - Université de Strasbourg-1 (2004).

HAUT DE PAGE

2 Normalisation

Association française de normalisation AFNOR http://www.afnor.fr

NF X02-011 (11-1974), Valeur de la pesanteur terrestre

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