Présentation
En anglaisRÉSUMÉ
Les analyses sur micropolluants requièrent souvent des étapes préalables de traitement pour préconcentrer les polluants ou pour purifier l'échantillon. L'extraction sur phase solide est un procédé intéressant et performant, qui permet d’extraire des micropolluants dans une large gamme de propriétés physico-chimiques. Son évolution, la microextraction sur phase solide, a une mise en oeuvre plus simple avec des performances comparables. Toutefois quelques limites dans son utilisation ont conduit à des recherches et au développement de nouvelles techniques.
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Valérie DESAUZIERS : Docteur ès sciences - Maître-assistant à l’École des Mines d’Alès
INTRODUCTION
Bien que les techniques de séparation et de détection soient de plus en plus performantes, l’analyse d’échantillons environnementaux nécessite généralement une étape de prétraitement. Celle-ci peut avoir différents objectifs comme la préconcentration des polluants en trop faibles teneurs pour être détectés directement, ou encore la purification de l’échantillon lorsque la matrice est trop complexe ou présente des interférents.
Les méthodes utilisées mettent en jeu des principes très différents selon les propriétés physico-chimiques des composés à extraire et la matrice de l’échantillon (eau, air, sols...). À titre d’exemple, la figure 1 présente un classement de micropolluants en fonction de leur polarité et volatilité ainsi que plusieurs techniques d’extraction/concentration en phase aqueuse relatives aux propriétés physico-chimiques des composés.
Bon nombre de ces méthodes sont basées sur des technologies anciennes comme l’extraction liquide/liquide par solvant. Cette technique est pourtant encore très utilisée car elle fait l’objet de nombreuses normes. Cependant, elle présente certains inconvénients comme l’entretien de la verrerie, l’utilisation de solvants parfois toxiques et le nombre d’étapes d’extraction qui peuvent conduire à des pertes. Ces caractéristiques contribuent à rendre difficile l’automatisation de l’analyse en raison des difficultés de couplage avec les techniques de séparation et de détection.
Actuellement, la tendance est plutôt de s’orienter vers des protocoles rapides, peu coûteux et automatisables. Cela permettrait d’évoluer plus facilement vers des méthodes de routine mais aussi d’envisager des systèmes de mesure sur site pour le contrôle d’effluents industriels.
Un point important est également de réduire le volume de solvants utilisés afin de minimiser les risques liés à la santé et à l’environnement.
Étant donné ces différents objectifs, l’extraction sur phase solide (SPE), qui s’est beaucoup développée à partir des années 1980, est apparue comme une alternative intéressante. Elle est, depuis, très largement utilisée pour la préconcentration de traces dans des milieux très dilués comme les eaux naturelles ou la purification d’échantillons. Une grande variété de phases, souvent de même nature que celles utilisées en chromatographie liquide, est actuellement disponible et, à condition de faire un choix approprié de l’adsorbant, il est possible d’extraire des micropolluants dans une large gamme de propriétés physico-chimiques (molécules non ionisées de différentes volatilités, molécules ionisées...).
Au début des années 1990, un nouveau développement de la SPE, la microextraction sur phase solide (SPME), créée par Pawliszyn [1] apparaissait sur le marché. Ce nouvel outil présente l’avantage d’être plus simple à mettre en œuvre que la SPE et de ne pas nécessiter de solvant ou d’appareillage spécifique pour la récupération par thermo-désorption des composés extraits.
Comme l’extraction sur phase solide, la SPME offre de nombreuses applications en environnement. Elle est notamment très utilisée pour le criblage de micropolluants organiques dans les eaux, domaine où les sensibilités obtenues permettent d’atteindre les seuils imposés par la réglementation.
Un autre domaine d’application de la SPME, moins étudié que l’analyse de l’eau, est la surveillance de la qualité de l’air. Dans ce contexte, cette technique permettrait de simplifier le prélèvement et l’analyse en comparaison avec les méthodes actuellement utilisées, tout en conservant des performances comparables.
Même si la SPME présente de nombreux avantages par rapport aux techniques couramment mises en œuvre pour la préconcentration de micropolluants dans l’eau et l’air, quelques limitations à son utilisation ont été observées et sont présentées ici. Des recherches complémentaires sont donc nécessaires pour mieux définir le cadre d’application de cette technique mais aussi, de façon plus générale, pour tenter de faire évoluer les méthodes d’extraction sur phase solide. Dans ce contexte, de nouvelles techniques apparaissent sur le marché comme la « Stir-Bar Extraction » (SBE), le « SnifProbe », etc. Les objectifs sont de toujours améliorer les performances, notamment en terme de sensibilité, mais aussi de simplifier les protocoles d’extraction afin de mieux répondre aux besoins actuels en matière de métrologie.
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3. Nouveaux développements de l’extraction sur phase solide
En comparaison avec la SPE classique, la SPME présente une avancée intéressante car elle permet de simplifier la mise en œuvre, d’éviter l’usage de solvants, de disposer d’un outil réutilisable et d’une grande souplesse d’utilisation (application du même dispositif aux échantillons liquides et gazeux). Cependant, un des inconvénients réside dans la difficulté de réaliser la quantification des polluants en raison de compétitions d’adsorption très souvent observées lorsque des matériaux solides sont utilisés.
Une solution possible consisterait à mettre en œuvre des matériaux de type « gel » comme le PDMS (polydiméthylsiloxane) qui permettent de limiter les compétitions et donc de faciliter la quantification. De plus, les températures de désorption pour ces matériaux sont beaucoup plus basses qu’avec les solides poreux, ce qui réduirait le risque de formation de sous-produits à partir de polluants réactifs.
Par contre, ces polymères conduisent, d’une manière générale, à des limites de détection beaucoup plus élevées que certains solides poreux. Par conséquent, pour atteindre des performances comparables, leur mise en œuvre devra être différente de celle de la SPME.
3.1 Stir-Bar Extraction (SBE)
La configuration de la technique « Stir-Bar Extraction » (SBE) semble répondre à ces critères en raison de la plus grande quantité de phase mise en jeu. Le principe consiste à extraire les composés d’intérêt en phase aqueuse ou gazeuse par absorption dans 50 à 200 µL de PDMS recouvrant un barreau aimanté revêtu de verre [50]. Le dispositif est commercialisé par Gerstel sous le nom de Twister™.
Le rendement d’extraction des analytes dans la phase de PDMS est relié à leur coefficient de partage octanol-eau (Ko/w) selon la relation suivante [51]...
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Nouveaux développements de l’extraction sur phase solide
BIBLIOGRAPHIE
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(1) - PAWLISZYN (J.) - Solid-phase micro-extraction : theory and practice - . 247 p., 1997, Wiley, 605, Third Avenue, New York NY 10 158.
-
(2) - HENNION (M.C.) - Solid-phase extraction : method development, sorbents, and coupling with liquid chromatography - . J. Chromatogr. A, 856, p. 3-54 (1999).
-
(3) - BROUWER (E.R.), KOFMAN (S.), BRINKMAN (U.A.Th.) - Selected procedures for the monitoring of polar pesticides and related microcontaminants in aquatic samples - . J. Chromatogr. A, 703, p. 167-190 (1995).
-
(4) - BARCELO (D.), HENNION (M.C.) - in : Determination of pesticides and their degradation products in water - . p. 249-356, 1997, Elsevier Amsterdam.
-
(5) - NIELEN (M.W.F.), FREI (R.W.), BRINKMAN (U.A.Th.) - in : R.W. Frei, K. Zech (Eds), Selective sample handling and detection in high performance liquid chromatography, Part A - . Journal of Chromatography Library, Vol. 39A, p. 5, ch. 1, 1988, Elsevier Amsterdam.
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...
ANNEXES
Dans les Techniques de l’Ingénieur, traité Analyse et Caractérisation
BURGOT (G.) - PELLERIN (F.) - Microextraction en phase solide - . [P 1 430] (2003).
TRANCHANT (J.) - Chromatographie en phase gazeuse - . [P 1 485] (1996).
CAUDE (M.) - JARDY (A.) - Chromatographie en phase liquide - . [P 1 455] et [P 1 456] (1994 et 1995).
MAACK (F.) - SABLIER (M.) - Couplages chromatographiques avec la spectrométrie de masse - . [P 2 614] (1994).
MARTIN-LECUYER (F.) - DONARD (O.) - Techniques de spéciation des métaux traces - . [P 3 870] (1997).
BOEGLIN (J.C.) - Contrôle des eaux douces et de consommation humaine - . [P 4 210] (2000).
BOEGLIN (J.C.) - Analyse des eaux résiduaires. Mesure de la pollution - . [P 4 200] (1997).
HAUT DE PAGE
Cette liste de fournisseurs fait référence au matériel cité dans ce document mais n’est pas exhaustive.
Gerstel (thermodésorbeur TDS-2, Stir-Bar Extraction) Allemagne http://www.gerstel.com
Gilson (automate de SPE) http://www.gilson.com
Macherey-Nagel (cartouches de SPE) http://www.macherey-nagel.com
Supelco (matériel SPE, SPME et chromatographie) http://www.sigma-aldrich.com
Varian (automatisation SPME, appareillage de chromatographie, ChromatoProbe)
Waters (cartouches de SPE, matériel HPLC)
Zymark (automate de SPE) http://www.zymark.com
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