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NOTE DE L'ÉDITEUR
Le règlement REACH (n° 348/2013 du 17 avril 2013) prévoit que l’utilisation du trioxyde de chrome (chrome hexavalent) sera interdite en Europe à partir de septembre 2017, sauf si une autorisation spécifique a été accordée par les autorités européennes. Le trioxyde de chrome peut être autorisé pour des utilisations bien définies, sur une durée limitée (12 ans au maximum) et seulement s’il n’existe aucune alternative.
Septembre 2017 est donc la date d’expiration (« sunset date ») après laquelle la mise sur le marché et l’utilisation du trioxyde de chrome seront interdites sauf si une autorisation est octroyée :
- Quel est le but de l’autorisation ?
Le but de l’autorisation est de garantir que les risques résultant de la substance sont valablement maîtrisés et que cette substance sera progressivement remplacée par d’autres substances ou technologies appropriées, lorsque celles-ci sont économiquement et techniquement viables (article 55 du règlement).
- Qui peut demander l’autorisation ?
Les fabricants, importateurs, représentants exclusifs ou utilisateurs en aval peuvent demander une autorisation de mise sur le marché ou d'utilisation d'une substance. Les demandes d'autorisation peuvent être des demandes groupées entre plusieurs acteurs, qui se réunissent en consortium.
Concrètement, cela signifie qu’après septembre 2017, un utilisateur en aval (donc un traiteur de surfaces) pourra utiliser le trioxyde de chrome sans avoir à déposer lui-même une demande d'autorisation, si et seulement si :
- il s’approvisionne auprès d’un fournisseur qui a lui-même obtenu une autorisation à cette date ;
- son utilisation respecte les conditions de l'autorisation octroyée à son fournisseur.
En résumé, un utilisateur en aval ne doit déposer une demande d’autorisation que si son usage ou ses conditions d’utilisation du trioxyde de chrome ne sont pas couverts par une autorisation obtenue par son ou ses fournisseurs.
(Sources : FIM et UITS)
RÉSUMÉ
Cet article est consacré au chromage, procédé bien connu de dépôt par électrolyse de chrome métallique sur une surface à traiter afin de lui conférer les propriétés de ce métal. Sont distinguées deux applications importantes, qui ne diffèrent essentiellement que par l’épaisseur de la couche déposée : le chromage décoratif et le chromage dur. Le chromage décoratif permet de doter le revêtement d’un aspect brillant durable. Le chromage dur, plus épais, confère au matériau des propriétés de résistance à l’usure et à la corrosion.
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Lire l’articleAuteur(s)
-
Patrick BENABEN : Docteur ingénieur - Responsable du service Traitements de surface. Centre SMSÉcole nationale supérieure des mines de Saint-Étienne
INTRODUCTION
Le chromage est un procédé de revêtement par électrolyse permettant de déposer du chrome métallique sur les surfaces à traiter pour leur conférer les propriétés de ce métal. Ce traitement bien connu est effectué pour deux applications importantes : le chromage décoratif et le chromage dur, pour lesquelles, la couche déposée ne diffère essentiellement que par son épaisseur.
Le chromage décoratif s’effectue sur des surfaces généralement revêtues au préalable d’une couche de nickel (ou éventuellement de couches de cuivre et de nickel) et il a pour but essentiel de donner au revêtement les caractéristiques de brillance du chrome. La résistance au ternissement de ce métal, associée à sa dureté, font que cette couche décorative de l’ordre du micromètre permet de donner un aspect brillant qui peut être entretenu pendant de longues années. Les chromes brillants des automobiles d’antan (toujours visibles à l’heure actuelle) et des motos de maintenant en sont un témoignage.
Le chromage dur se distingue du précédent par le fait que son épaisseur est plus importante (de quelques micromètres à quelques dixièmes de millimètres). Ce revêtement procure au matériau sur lequel il est effectué un bon coefficient de frottement et lui assure de bonnes propriétés de résistance à l’usure et à la corrosion. Il est très visible par exemple sur les vérins des appareillages mécaniques (appareils de levage ou engins de travaux publics...). Ce type de traitement est le revêtement privilégié dans le domaine de la mécanique pour les pièces en rotation ou en translation qui ont à résister à l’usure et à avoir de bonnes qualités de frottement, et pour les domaines où l’adhérence pourrait être un handicap (plasturgie, cylindres de laminoir...).
VERSIONS
- Version archivée 1 de juil. 1987 par Yves BADÉ
DOI (Digital Object Identifier)
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3. Chromage avec électrolyte au chrome trivalent
3.1 Généralités
3.1.1 Complexes du chrome trivalent
Le chrome, par ces degrés d’oxydation divers présente une chimie des plus complexes. Il existe, d’après la littérature, des milliers de composés qui, mis à part quelques rares exceptions, sont des complexes hexacoordonnées.
L’ion de chrome trivalent, avec six molécules d’eau , de forme bipyramidale, est un des complexes de ce type les plus stables. Classiquement, les complexes aqueux formés avec les métaux ont une cinétique d’échange rapide entre une molécule d’eau de la sphère de coordination et de la solution. Cet échange est beaucoup plus lent pour les complexes du chrome. Une étude [48] a montré que la constante de vitesse d’échange pour une molécule d’eau dans le cas du complexe était 11 fois plus rapide que pour le complexe .
Le chrome métallique a été obtenu pour la première fois par électrolyse, grâce à une solution de chrome trivalent. Cette réalisation est le fait d’un Français, Junot de Bussy (1848) [41] dans un travail beaucoup plus général d’obtention d’un certain nombre de dépôts par voie électrolytique. Il confirmait ainsi les travaux d’Antoine Becquerel [42] prédisant qu’il était possible d’obtenir du chrome par électrolyse en utilisant du chlorure de chrome ou éventuellement du sulfate ou nitrate. Dans un brevet français suivant [43], Junot de Bussy (1855) décrivit plus en détail le procédé en indiquant en particulier la méthode d’obtention du chlorure de chrome qu’il avait utilisé en 1848, par dissolution d’un oxyde de chrome hydraté dans l’acide chlorhydrique.
Dans le même temps, Bunsen (1854) étudia...
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Chromage avec électrolyte au chrome trivalent
BIBLIOGRAPHIE
-
(1) - Fiches toxicologiques de l’INRS - no 1. Le trioxyde de chrome. - Cahiers de notes documentaires no 130, 1er trimestre 1988.
-
(2) - TOMKINSON (P.) - Chromic acid : molecules, manufacturing and markets. - Congrès Chromage dur, Saint-Étienne, Recueil des Conférences, 10-12 mai 1995.
-
(3) - MARTINS (A.), CARPENI (G.) - * - J. Chim. Phys., 60, p. 534 (1963).
-
(4) - PLACET (J.), BONNET (R.) - * - Brevet français 209 459 (1890).
-
(5) - SARGENT (G.J.) - * - Trans. Amer. Electrochem. Soc., 7, p. 115 (1920).
-
(6) - FINK (C.G.) - * - US Patent 1 581 188 (1925), US Patent 1 802 463 (1931).
-
...
DANS NOS BASES DOCUMENTAIRES
ANNEXES
GASQUÈRES (C.) - Évaluation de couches minces originales à base de chrome déposées par MOCVD comme barrière à la diffusion du cuivre. - 2003.
ROUSSEAU (A.) - Élaboration et caractérisation de dépôts chrome-nickel réalisés à partir d’un bain de chrome trivalent. - 2001.
GAUTIER-PICARD (C.) - Étude du revêtement de chrome dopé au carbon sur pièces mécaniques : contrôle de la microstructure, des textures et des contraintes : optimisation du procédé de pulvérisation cathodique magnétron. - 2000.
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