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1 - CONTEXTE ET ÉVOLUTION

2 - DESCRIPTION DE L'USINE INTÉGRÉE MODERNE

3 - ASPECTS ÉCONOMIQUES

4 - IMPACT DES USINES SIDÉRURGIQUES INTÉGRÉES SUR L'ENVIRONNEMENT

5 - PERSPECTIVES D'AVENIR

6 - CONCLUSIONS

Article de référence | Réf : M7090 v2

Aspects économiques
Grandes usines sidérurgiques intégrées classiques

Auteur(s) : Jacques ASTIER

Date de publication : 10 déc. 2009

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RÉSUMÉ

Les usines sidérurgiques intégrées sont pour la plupart basées sur la production de fonte à partir des minerais de fer, au haut-fourneau et sur la conversion à l'oxygène de cette fonte en acier. La forte croissance en nombre et en capacité qu’ont connue ces usines leur permet actuellement l’élaboration des deux tiers de la production mondiale d'acier. En concurrence maintenant aves des ensembles de taille plus réduite, les mini-usines, la rentabilité de ces entreprises sidérurgiques classiques tente d’être repensée. A ces fins, de très gros efforts sont portés sur la diminution des besoins en main d’œuvre et les possibilités de revente d’énergie électrique. De même, les principales sources de pollution des usines intégrées sont examinées afin de réduire l’impact sur l’environnement.

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ABSTRACT

Integrated steel plants are mostly based upon the production of cast iron from iron ores in the blast furnace and on the conversion of oxygen in cast iron. At the moment the strong increase in the number and capacity of these plants has enabled them to produce two thirds of the global steel production. Now in competition with mini-factories the profitability of these traditional steel plants is being rethought. Greats efforts are thus being made in order to decrease the need for a work force and improve the possibilities for reselling electric energy. Similarly, the main sources of pollution for integrated plants are examined in order to reduce the impact on the environment.

Auteur(s)

  • Jacques ASTIER : Ingénieur-conseil - Ancien Directeur à l'Institut de recherches de la sidérurgie française (IRSID)

INTRODUCTION

La quasi-totalité de la production mondiale d'acier a été faite, depuis la fin du XIXe siècle jusqu'au milieu du XXe siècle, dans des usines intégrées qui ont crû tant en nombre qu'en capacité de production unitaire. Ces usines sidérurgiques sont pratiquement toujours basées sur la production de fonte à partir des minerais de fer, au haut-fourneau, et, depuis une quarantaine d'années, la conversion à l'oxygène de cette fonte en acier.

Actuellement, on assiste à la concurrence avec l'autre filière de production de l'acier basée sur la fusion des ferrailles (avec, souvent l'emploi de fonte et, de plus en plus, des minerais de fer directement réduits, les « DRI ») au four électrique à arc. C'est la base de ce que l'on appelle les « mini usines » (voir les articles [M 7 110] et [M 7 130]).

Les usines intégrées, qui font l'objet de cet article, élaborent les deux tiers de la production mondiale d'acier. Ces usines, après une évolution vers le gigantisme et la construction d'ensemble de 15, voire 20 Mt/an d'acier (tendance qui se perpétue en Asie), tendent dans les « vieux pays industriels » à se restructurer vers des entreprises plus compactes dans la zone de 2 à 10 Mt/an. De fait, les 185 usines recensées dans cette étude, pour le monde entier, ont produit, en 2007 (année record, avec 2008, pour la sidérurgie mondiale) 933 Mt (en incluant les quelques usines encore basées sur les fours Martin qui représentaient 33 Mt), soit en moyenne environ 5 Mt/an et par entreprise.

Les besoins en énergie ont été beaucoup diminué depuis une trentaine d'années et se situent, maintenant aux environs de 24 GJ/t d'acier (en brut et sans ferrailles). Ces besoins sont essentiellement couverts par le charbon. Mais, si le niveau des prix s'y prête, ce charbon peut être en partie remplacé par du gaz naturel ou du fioul, ce qui peut abaisser les besoins nets aux environs de 17 GJ/t, voire encore moins avec les additions de ferrailles.

Quoi qu'il en soit, de telles usines dégagent environ 8 GJ/t d'acier laminé à chaud de gaz résiduaires qui peuvent, par exemple, servir à produire de l'énergie électrique non seulement pour les besoins de l'entreprise, mais aussi pour la vente à l'extérieur si cela est rentable dans le contexte local.

Un autre très gros effort a été fait pour améliorer la rentabilité de ces entreprises en diminuant les besoins en main-d'œuvre ce qui permet, maintenant, d'arriver à :

  • moins de 1,5 h/t d'acier laminé à chaud, en visant 1 h/t ;

  • soit plus de 1 000 t, voire 1 500 t d'acier (toujours laminé à chaud) par personne et par an.

Cela devrait permettre de produire actuellement (mi 2009) des bobines à chaud avec des frais de fabrication (cash costs) de l'ordre de 350 à 400 dollars américains par tonne. Probablement un peu plus dans les « vieux pays industriels ». Mais, ce niveau de prix de revient peut s'abaisser sensiblement dans les régions en développement où, en dehors des faibles coûts de la main d'œuvre, on pourra trouver des approvisionnements en minerais de fer et en charbons à des prix inférieurs. Ces valeurs augmentent beaucoup quand on tient compte des amortissements et des retours sur les investissements, très lourds pour de telles entreprises.

Comme pour l'énergie et la main-d'œuvre, de gros efforts sont faits pour diminuer l'impact sur l'environnement de telles usines.

Pour tous ces aspects, environnement, investissements, personnel et énergie, une des voies d'avenir est la simplification avec la mise en continu des diverses unités de ces usines :

  • en reportant à l'extérieur certaines activités (agglomération des minerais de fer, cokerie...) ;

  • en sous-traitant d'autres activités, comme les travaux d'entretien.

L'autre voie envisagée pour l'avenir est de remplacer le haut fourneau par l'un des nouveaux procédés d'élaboration de fonte comme Corex (voir l'expansion de Bao Steel en Chine), ou Finex (voir l'expansion de Posco à Pohang en Corée et ses projets en Asie) ou, encore, d'éventuelles autres voies...

Si l'on poussait ces raisonnements à la limite, on pourrait envisager d'acheter à l'extérieur le métal primaire (la fonte ou tout autre DRI, c'est-à-dire un minerai de fer métallisé) et l'on retrouverait le schéma des mini-usines...

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VERSIONS

Il existe d'autres versions de cet article :

DOI (Digital Object Identifier)

https://doi.org/10.51257/a-v2-m7090


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3. Aspects économiques

Pour de telles usines, les aspects économiques se subdivisent, naturellement en quatre rubriques qui concernent, respectivement :

  • le personnel nécessaire et son coût ;

  • les frais des opérations ;

  • les investissements ;

  • et, en conclusion, la compétitivité de ces grandes usines intégrées.

3.1 Le personnel

C'est un des aspects pour lequel les grandes usines intégrées se sont le plus transformées au cours des dernières années : ces usines avaient, en effet, la réputation d'exiger une main-d'œuvre abondante et c'était, en particulier, une des caractéristiques des grands « combinats soviétiques » ou des ensembles similaires du « tiers-monde » ; c'était moins vrai dans les grands pays industrialisés depuis plus longtemps mais, de toutes façons, les besoins en personnel paraissaient élevés spécialement si on les comparait à ceux des mini usines. L'explication vient de deux causes tout à fait différentes.

  • Tout d'abord, comme il a été indiqué à plusieurs reprises, ces usines avaient tendance à incorporer de nombreuses activités annexes, notamment pour :

    • la maintenance des équipements ;

    • les fournitures de divers produits tels que les fondants (castine, dolomie, etc.) et leur préparation (four à chaux, par exemple), ou les réfractaires, voire les ferroalliages ;

    • l'énergie (centrale électrique, par exemple) et les fournitures de gaz, notamment de l'oxygène.

    Tandis que beaucoup de ces activités apparaissent indispensables dans des régions peu ou pas industrialisées et en voie de développement, elles sont, maintenant, en général sous-traitées à des entreprises spécialisées dans les pays industriels ce qui conduit à une diminution très importante des besoins en personnel.

  • Ensuite, les économies d'échelle et les efforts de productivité sur les équipements de base n'ont été mis en œuvre que lentement, mais leur effet est impressionnant. Si l'on passe de la batterie de 10 hauts-fourneaux de 0,5 Mt fonte par an chacun (situation des années 1940 à 1950), à une unité de 5 Mt fonte par an (maximum actuel), la productivité pourrait être multipliée par 10 et, toutes choses...

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BIBLIOGRAPHIE

  • (1) - IISI -   Steel Statistical Yearbook  -  Publié annuellement, Bruxelles, rue Colonel Bourg 120 [B 1 140].

  • (2) - Metal Bulletin -   Iron and Steelworks of the World  -  La dernière édition (11e) est de 1977.

  • (3) - Nations Unies -   Impact du développement de la récupération et de la préparation des ferrailles sur l'évolution de la sidérurgie  -  Nations Unies Genève, Série Acier EC/Steel/84 (1993).

  • (4) -   Nations Unies et Institut National Polytechnique de Lorraine  -  Séminaire sur « Métallurgie et écologie ». Nancy, France (10-14 mai 1993).

  • (5) - Nations Unies (CEE) -   Séminaire sur Sidérurgie et recyclage  -  Dusseldorf, Allemagne (24-26 avr. 1995).

  • (6) - Nations Unies (CEE) -   Séminaire sur le « traitement,...

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