Présentation
EnglishAuteur(s)
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Guy BOSTBARGE : Ingénieur des Arts et Métiers - Directeur Général de la Société Amis
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Henri FAURE : Ingénieur des Arts et Métiers et de l’École Supérieure de Soudure Autogène - Administrateur de la Société Amis
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Yann GOBARD : Ingénieur de l’École Supérieure de l’Énergie et des Matériaux et diplômé du Centre de Mise en Forme de l’École des Mines de Paris Directeur Adjoint de Production et Responsable du Bureau d’Études et des Méthodes de la Société Amis
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Lire l’articleINTRODUCTION
Le forgeage à chaud (forgeage libre ou forgeage en matrice, dit estampage) est bien connu de tous. D’aucuns pourraient penser que le forgeage à froid de l’acier consiste à effectuer des travaux similaires, sans chauffage préalable. Mais les efforts nécessaires seraient tels que les outillages analogues n’y résisteraient pas, et l’estampage à froid de l’acier (forgeage dans un outillage ayant un plan de joint) n’a finalement que peu d’applications industrielles.
Le forgeage à froid, ou extrusion, consiste à réaliser des pièces en forçant, à l’aide d’outils, le métal à s’écouler dans une ou plusieurs directions. Les pressions sur les outils peuvent dépasser 2 GPa et les efforts latéraux résultant d’une dissymétrie notable condamneraient les outillages dont la résistance n’est pas suffisante, ce qui constitue la principale limite d’utilisation.
À part quelques rares exceptions, les pièces concernées présentent au moins deux plans de symétrie dont l’intersection constitue l’axe de forgeage. Les formes polygonales diverses et cylindriques de révolution peuvent être combinées sur une même pièce si elles conservent soit le même axe, soit une symétrie dans la distribution de leurs axes (figure 1).
La deuxième limite est celle de la déformabilité du métal mis en œuvre. La ductilité de l’acier varie beaucoup en fonction de la température (figure 2).
Pour certaines applications limites (nuances très chargées en carbone – –, taux de déformation élevés liés à des géométries complexes, etc.), il peut être nécessaire de chauffer à une température intermédiaire, 550 à 800 oC : le forgeage est dit à mi-chaud.
À une température T < 0,2 à 0,5 Tf , Tf étant la température absolue de fusion (cf. article Métallurgie en mise en forme), les mécanismes de déformation des matériaux restent les mêmes (glissement des dislocations) et la vitesse de déformation intervient peu (contrairement au forgeage à chaud). Bien que dépassant cette limite de température en extrusion à mi-chaud de l’acier, les types de déformation exploités actuellement sont plus proches de ceux du forgeage à froid que de l’estampage à chaud quoique, à notre avis, cette dernière possibilité doive présenter des applications.
La fabrication d’une pièce forgée à froid nécessite la mise en œuvre des facteurs suivants :
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un acier dont l’élaboration et la transformation garantissent une bonne déformabilité ;
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des outillages en acier à haute résistance (ou en carbure) dans lesquels les inserts les plus sollicités sont précontraints par frettage ;
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la réalisation, entre opérations, de recuits de régénération de la structure écrouie par les déformations précédentes ;
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l’utilisation d’un lubrifiant solide déposé sur la pièce, servant d’interface entre elle et l’outil et évitant les adhérences métalliques en minimisant les efforts de frottement.
L’extrusion ne cesse d’accroître ses domaines d’application à des réalisations de plus en plus complexes par leurs formes, leurs tolérances et les matières mises en œuvre, en particulier les aciers. Il existe, dans les éléments statistiques de production, des divergences notables dues, entre autres, aux difficultés de distinction avec certains procédés très voisins tels que la frappe à froid de l’acier . Ces techniques, très proches actuellement, se distinguent essentiellement par le matériel utilisé :
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le forgeage à froid (ou extrusion) dérive de réalisations de pièces généralement creuses sur des machines utilisant des lopins comme produit de départ ;
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la frappe à froid a pour origine les travaux de boulonnerie utilisant des machines à plusieurs stations partant de fil et fut orientée au début vers la production de pièces pleines.
Cette distinction n’est pas formelle et, du fait de l’extension du domaine d’application de la frappe et de l’évolution des matériels employés en forgeage à froid, il s’est produit un recouvrement des champs d’application de ces techniques.
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2. Aciers forgés à froid
2.1 Choix de l’acier
2.1.1 Point de vue de l’utilisateur
Le choix de l’acier est fait par l’utilisateur de la pièce extrudée, qui prend en compte les sollicitations mécaniques, la résistance à l’usure, à la corrosion, etc. Ces exigences fonctionnelles orientent le choix dans une gamme de nuances économiquement déformables à froid.
L’obtention de géométries complexes ou de forts taux de déformation peut conduire à des restrictions d’utilisation de la gamme des nuances proposées dans le tableau 1. Pour chacune d’elles existent des applications connues. Cette liste n’est cependant pas limitative.
Le concepteur doit tenir compte de l’amélioration du comportement mécanique de la pièce forgée du fait de son fibrage continu pour l’alléger ou pour envisager l’emploi d’un acier moins chargé en carbone ou en éléments d’alliages. Cette prise en compte des caractéristiques des pièces extrudées peut encore conduire à supprimer un traitement thermique de masse (voire de surface), la dureté obtenue par écrouissage pouvant être suffisante.
Le tableau 2 donne quelques ordres de grandeur des résistances à la traction avant et après déformation couramment obtenues de façon homogène dans les zones déformées.
Si une résistance à la corrosion est nécessaire, il faut penser aux aciers inoxydables qui se classent en trois catégories : ferritiques, austénitiques, martensitiques (cf. articles spécialisés dans le présent traité).
Nous pouvons considérer comme déformables à froid les aciers ferritiques et martensitiques.
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acier X 12 Cr 13 : martensitique ;
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acier X 8 Cr 17 : ferritique.
Les phénomènes d’écrouissage sur les aciers austénitiques sont très marqués et conduiraient à limiter les déformations à un bas niveau, de l’ordre de 30 %. Par ailleurs, leur résistance chimique est telle qu’une gamme simple de lubrification (oxalatation)...
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