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André DELWASSE : Ingénieur Civil Métallurgiste, Diplômé de l’Université de Liège - Directeur du Centre d’Information de l’Étain
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Lire l’articleINTRODUCTION
L’étain (stannum ; symbole : Sn) est un métal déjà connu dans l’Antiquité, sous la forme d’un alliage avec le cuivre, à l’époque dénommée âge du bronze. Les Phéniciens le connaissaient aussi à l’état pur plus de dix siècles avant notre ère. Vers 300 avant J.-C., Théophraste mentionne son utilisation en couche protectrice du fer contre la corrosion, et Hérodote a relaté, 100 ans plus tôt, l’existence des îles Cassitérides – actuellement Scilly Islands – à la pointe des Cornouailles, où l’on allait chercher le minerai. Les Chinois, qui ont aussi exploité des gisements stannifères depuis des temps immémoriaux, connaissaient également le procédé de réduction du minerai par le charbon de bois.
Ce métal, relativement rare et cher, est malléable et ductile ; il est plus dur mais moins lourd que le plomb, et sa brillance argentée persiste longtemps quand il est exposé à l’air sec aussi bien à l’extérieur qu’à l’intérieur. Un bruit caractéristique du métal solidifié sous la forme d’un bâtonnet, et qui se manifeste chaque fois qu’on le plie, est dû au frottement des cristaux entre eux et est appelé le cri de l’étain.
Les applications multiples de l’étain, à l’époque contemporaine, se répartissent entre les divers domaines d’utilisation où sa présence est indispensable soit comme constituant d’alliages à usages bien déterminés (bronzes, brasures, régules, etc.), soit comme revêtement d’autres métaux, ou encore sous forme de composés chimiques (article Métallurgie et recyclage de l’étain [M 2 314], dans ce traité). Il n’est cependant quasi jamais utilisé à l’état pur, si ce n’est à un stade intermédiaire comme, par exemple, pour le trempage de pièces dans un bain fondu ou pour la coulée des anodes en vue d’un dépôt électrolytique subséquent dont celui sur acier pour obtenir le fer-blanc (article Aciers pour emballage [M 7 960], dans ce traité).
Les lingots d’étain raffiné mis sur le marché alimentent ainsi toute une série d’industries dont la plupart des produits finis ne laissent même pas soupçonner la présence de l’étain, que ce soit en sidérurgie (produits plats en acier ou moulages en fonte perlitique), en construction mécanique (paliers, pièces frittées, outillages, pompes), dans l’industrie automobile (radiateurs, réservoirs, sièges, coussinets, blocs-moteurs), en électronique (circuits imprimés, connexions), en verrerie (verre flotté ou float-glass, bouteilles), en céramique (carrelages), en chimie organique (réactifs, catalyseurs, PVC), en agrochimie (fongicides, insecticides, pesticides), en électrotechnique (contacteurs, bobinages, bus-bars). Il en est bien d’autres impossibles à détailler, sauf les métiers d’art dont les poteries d’étain (en alliage riche) révèlent de façon patente l’existence de ce métal qui, par son éclat ou sa patine lustrée, retient forcément l’attention de très nombreux amateurs.
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2. Propriétés chimiques de l’étain
Étant donné la différence entre les applications nécessitant de faire appel aux propriétés résultant d’une combinaison chimique de l’étain, et les applications où ce métal est utilisé tel ou allié à d’autres, il y a lieu de faire la distinction entre les propriétés chimiques des sels et les autres propriétés précitées 1.
2.1 Valences et généralités
L’étain, élément du groupe IV de la classification périodique des éléments, possède deux valences, donnant lieu soit à la formation de composés stanneux (Sn2+) quand il est bivalent, soit à celle de composés stanniques (Sn4+) quand il est tétravalent.
L’étain est attaqué, en milieu fortement alcalin et à chaud, en formant un stannate avec dégagement de H2 . Les halogènes se combinent avec Sn et leurs acides le dissolvent. Le soufre réagit avec Sn par échauffement d’un mélange des deux éléments, et l’hydrogène sulfuré forme un sulfure d’étain.
L’étain poli ne se ternit pratiquement pas à l’air ambiant sec, sauf en atmosphère marine ou industrielle chargée.
Sa toxicité propre est considérée comme nulle, et les tolérances admises dans les conserves alimentaires vont jusqu’à une teneur de 250 µg /g pour ne pas affecter les qualités organoleptiques du contenu des boîtes.
L’étain peut aussi former des dérivés organostanniques, dénommés organoétains, qui se caractérisent par le nombre de liaisons directes entre l’étain et le carbone. Les propriétés de ces organoétains leur ouvrent un vaste champ d’applications, en agriculture notamment, comme biocides, pesticides, fongicides, ou en chimie industrielle comme catalyseurs, stabilisants du PVC, etc.
Les sels minéraux d’étain, dont plusieurs parmi...
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BIBLIOGRAPHIE
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