Article de référence | Réf : M3070 v1

Rails modernes
Rails de chemins de fer - Aspects métallurgiques

Auteur(s) : Raymond DEROCHE

Date de publication : 10 juin 2013

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RÉSUMÉ

Le transport ferroviaire est un moyen de transport basique dans le monde entier : transport journalier de personnes, transport à grande distance ainsi que transport de fret de toute nature, et particulièrement de minerais dans les pays miniers. Les rails, dont le but est de porter les essieux des trains et de les guider en alignement comme en courbe constituent un élément majeur de sécurité pour les personnes et les biens transportés. Cet article décrit les moyens de fabrication et les principales contraintes que subit le rail en voie, ainsi que la surveillance nécessaire pour éviter tout déraillement.

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Auteur(s)

  • Raymond DEROCHE : Ingénieur des Mines de Nancy - Ex chef de Produit Rail à Sacilor-Unimetal

INTRODUCTION

Les rails, dont le but est de porter les essieux des trains et de les guider en alignement comme en courbe (parfois serrée avec un rayon inférieur à 200 mètres), constituent un élément majeur de sécurité pour les personnes et les biens transportés.

Les rails sont supportés par des traverses soit en bois créosoté sur les anciennes voies, soit en béton sur les voies modernes ; les voies européennes comptent 1 700 traverses par kilomètre (2 000 pour les voies lourdement chargées). Les rails reposent sur les traverses, elles-mêmes supportées par une épaisse couche de ballast de pierres calibrées, par l’intermédiaire de semelles en caoutchouc, fixées par des attaches en ressort d’acier élastique.

Ils sont soumis à l’usure et à des défauts de fatigue internes et de surface, susceptibles de dégénérer en ruptures fragiles, pouvant provoquer un déraillement d’autant plus grave que l’accident vient à survenir en courbe.

Il s’agit donc d’un produit extrêmement noble qui doit être réalisé dans un acier de grande pureté et présenter une microstructure adaptée (perlitique jusqu’à nos jours).

Ce produit, outre les contrôles finaux de fabrication, doit être vérifié en voie par ultrasons et visuellement, à une fréquence adaptée à la voie et à la nature des circulations ferroviaires.

Le rail est fabriqué à partir d’acierie à l’oxygène ou d’aciérie électrique, en utilisant la coulée continue et un dégazage sous vide de l’hydrogène ; il est ensuite laminé à chaud dans sa section définitive sur laminoir dit « universel », qui lamine à la fois le champignon et le patin, ainsi que les deux faces de l’âme.

Le contact rail-roue en acier exige peu de coefficient de roulement et l’usure, même bien mesurable, reste modérée. En conséquence, les changements de rails ou de roues sont limités et la consommation d’énergie reste la plus faible de tous les moyens de transport ; le procédé est donc d’un coût économique intéressant, qui peut être étendu aux voies TGV à grande vitesse et aux trains les plus lourds. L’article présente les divers types de rails et leurs conditions d’utilisation, puis décrit les procédés de fabrication.

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DOI (Digital Object Identifier)

https://doi.org/10.51257/a-v1-m3070


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3. Rails modernes

Les rails évoluent dans trois directions principales :

  • afin de réduire le nombre de soudures (et d’augmenter également la productivité des laminoirs), les rails, livrés longtemps en longueur 36 m par train aux clients européens, sont désormais livrés en longueur de 100 à 110 m, ce qui élimine 2 soudures électriques sur 4. Ce choix représente un avantage pour les ateliers soudeurs et garantit une meilleure rectitude de la voie, en particulier pour les voies TGV, où les vitesses atteignent 300 km/h et plus. Pour des raisons propres aux navires, les rails d’exportation outre-mer restent limités à 25 m en cale ou 50 m en pontée ;

  • les trains lourds (35 à 40 tonnes/essieu) produisent des écaillages sur la surface des rails perlitiques. L’idée est donc venue d’augmenter la dureté à 400 HB en réduisant la proportion de ferrite et en augmentant la teneur en carbone jusqu’au (voire même au-delà) du seuil hypoeutectoide. Cependant, les résultats au TTCI de Pueblo aux USA (Track Test Center) ne semblent pas encourageants. Une autre possibilité consiste à durcir l’acier par addition de molybdène, chrome et vanadium. Des essais sont en cours, mais aucun résultat fiable n’a été diffusé. Quoiqu’il en soit, il faut s’attendre à une remontée de la dureté des rails de voies lourdes avec ajustement, via les courbes TRC, des vitesses de refroidissement tant sur les refroidissoirs d’usine qu’après les opérations de soudure (électrique ou aluminothermique) ;

  • enfin, il faut citer le début des rails bainitiques à bas carbone et teneurs en éléments d’alliages élevées qui auraient, en particulier dans les aiguilles, un meilleur comportement en usure et en fatigue (SNCF, Suisse).

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BIBLIOGRAPHIE

  • (1) - TIMOSHENKO (S.) -   Théorie de l'élasticité  -  Librairie Polytechnique CH. BÉRANGER (1948).

  • (2) - GRASSIE (S.L.) -   Mechanics and Fatigue in Wheel Rail Contact  -  Elsevier (1991).

  • (3) - KALKER (J.J.) -   *  -  . – Three Dimensional Elastic Bodies In Rolling Contact (1990).

  • (4) - L. A. E. H -   New York Treatise of Mathematical Theory Of Elasticity  -  Cambridge University (1944).

  • (5) - TIMOSHENKO (S.), LANGER (B.F.) -   *  -  . – Stresses in Railroad Track. Applied Mechanics Division. American Society of Mechanical Engineers (1973).

  • (6) - de LEIRIS (H.) -   La mécanique de la rupture : Journées d’études  -  Paris, 111 p. (1970).

  • ...

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