Article de référence | Réf : P3266 v1

Conclusion
Analyses de contrôle de la décontamination chimique

Auteur(s) : Jean-Ulrich MULLOT, Frédéric DORANDEU, Anne BOSSÉE

Date de publication : 10 déc. 2014

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RÉSUMÉ

La contamination représente le dépôt de particules solides ou de liquide sur une surface, inerte ou vivante. Lorsque la contamination est le fait de produits chimiques toxiques et persistants, afin de limiter les risques sanitaires, il devient nécessaire de la déplacer et/ou de la neutraliser : c’est la décontamination. Cependant, si les techniques de décontamination sont nombreuses et relativement décrites dans la littérature, la question cruciale « jusqu’à quels niveaux décontaminer ?» n’est que partiellement abordée. Cet article apporte des éléments de réponse en détaillant différentes dimensions de réflexion sous-jacente : les différentes formes de contamination, la prise en compte des données toxiques et d’exposition et enfin la faisabilité analytique.

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Auteur(s)

  • Jean-Ulrich MULLOT : Professeur agrégé du Val-de-Grâce - Chef du laboratoire de chimie analytique - Laboratoire d'analyses de surveillance et d'expertise de la marine, Toulon, France

  • Frédéric DORANDEU : Professeur agrégé du Val-de-Grâce - Chef du département de toxicologie et risques chimiques - Institut de recherche biomédicale des armées, Brétigny-sur-Orge, France

  • Anne BOSSÉE : Ingénieur d'études et de recherches, Paris, France

INTRODUCTION

L'intérêt grandissant pour une certification de l'absence de danger résiduel impose que l'on puisse faire un point très précis sur ce que cela implique. C'est l'objectif que nous nous sommes fixé dans cet article.

Traiter du contrôle de la décontamination chimique nécessite de rappeler dans un premier temps ce que l'on entend par contamination et décontamination. Sans prétendre à l'exhaustivité, quelques exemples particulièrement significatifs pris dans le cadre des dangers associés à différentes situations rencontrées par les militaires (toxiques de guerre essentiellement) sont évoqués. Les exemples choisis sont dans le domaine de la menace NRBC (nucléaire, radiologique, biologique, chimique) mais les éléments présentés peuvent dans une certaine mesure être étendus à de nombreuses autres situations du monde civil, particulièrement les situations accidentelles du type attentat avec utilisation de produits chimiques.

Dans un second temps, les conditions suffisantes et nécessaires pour fixer des seuils réputés acceptables de décontamination sont détaillées en faisant appel à deux exercices scientifiques complémentaires : la fixation de valeurs toxicologiques de référence et l'élaboration de scénarios d'exposition. Ces deux exercices sont par essence pluridisciplinaires et nécessitent un dialogue soutenu et compréhensible entre les décideurs d'une part et les équipes scientifiques d'autre part. Des exemples chiffrés, essentiellement issus de la littérature nord-américaine, sont donnés afin d'illustrer à la fois la complexité de cet exercice, les prérequis et les limites mais aussi la sensibilité du résultat final aux choix effectués préalablement aux calculs numériques (scénario d'exposition, acceptabilité d'effets sanitaires mineurs, etc.).

Enfin, dans un troisième temps, les outils analytiques utilisables aujourd'hui pour vérifier, lors de simulation, sur le terrain ou dans des laboratoires spécialisés, le respect des niveaux de décontamination préalablement calculés sont détaillés.

Cet article illustre qu'en filigrane d'une question en apparence simple « jusqu'à quelle valeur décontaminer après une contamination chimique » se cachent en réalité des raisonnements complexes et nécessitant du temps pour aboutir à un consensus des parties prenantes. Il nous semble indispensable de conseiller que ces raisonnements soient effectués avant la survenue d'un incident/accident : une fois survenu l'incident ou l'accident le temps et l'énergie doivent être consacrés à la décontamination et à son contrôle et non plus aux calculs.

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DOI (Digital Object Identifier)

https://doi.org/10.51257/a-v1-p3266


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5. Conclusion

Comme l'illustre cet article, derrière une question en apparence simple « jusqu'à quelle valeur décontaminer après une contamination chimique » se cachent en réalité des raisonnements multiples et complexes dont on peut résumer le cheminement ainsi :

  • pour quels toxiques chimiques la décontamination est-elle pertinente et dans quels milieux ?

  • quel type de décontamination est souhaité (opérationnelle vs. certifiée) ?

  • quelles sont les populations que l'on cherche à protéger et leurs conditions d'exposition aux contaminations résiduelles ?

  • quels sont les risques toxicologiques considérés comme acceptables ?

  • est-il possible de mesurer analytiquement les seuils considérés comme acceptables ?

  • quelle est la capacité des laboratoires de référence en termes d'accueil d'échantillons et les délais associés ?

La réponse à toutes ces questions est nécessairement pluridisciplinaire car elle mobilise des connaissances scientifiques (toxicologie, chimie analytique) mais aussi des décisions pratiquement politiques sur ce qui est acceptable ou non comme risque résiduel pour une population cible dans une situation donnée. Ces réponses sont complexes et sont donc le fruit d'un consensus entre les parties, nécessairement long. En raison de ce délai important pour apporter tous les éléments de réponse, il nous semble indispensable de conseiller que ces raisonnements et calculs soient effectués « à froid », posément, avant la survenue d'un incident/accident : une fois survenu l'incident ou l'accident le temps et l'énergie doivent être consacrés à la décontamination et à son contrôle et non plus aux calculs. De la même manière, le raisonnement sur les capacités de laboratoire nécessaires pour aboutir rapidement à une décontamination certifiée doit être anticipé en même temps que le raisonnement sur les capacités techniques pour effectuer cette décontamination. Cette nécessaire anticipation est indispensable enfin pour supporter le concept de résilience inscrit au cœur de nombreuses politiques de gestion des risques ...

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BIBLIOGRAPHIE

  • (1) - NATO -   Nato glossary of chemical, biological, radiological and nuclear terms and definitions English and French.  -  AAP-21 (b), 111 p., juil. 2006.

  • (2) - BREVETT (C.), NICKOL (R.), SUMPTER (K.), WAGNER (G.) -   Degradation of the blister agent bis(2-chloroethyl) sulfide and simulant 2-chloroethyl phenyl sulfide on concrete.  -  Rapport ECBC-TR-535, Edgewood Chemical Biological Center, 29 p., avr. 2007.

  • (3) - MUNRO (N.), TALMAGE (S.), GRIFFIN (G.), WATERS (L.), WATSON (A.), KING (J.), HAUSCHILD (V.) -   The sources, fate, and toxicity of chemical warfare agent degradation products.  -  Environmental Health Perspective, 107(12), p. 933-974 (1999).

  • (4) - ANSES -   Valeurs sanitaires de référence (VR)  -  . Guide des pratiques d'analyse et de choix, 43 p., juil. 2012.

  • (5) - MULLER (V.), SORENSEN (J.H.) -   How clean is safe ? Improving the effectiveness of decontamination of structures and people following chemical and biological incidents.  -  Rapport ORNL/TM-2002/178, 115 p., oct. 2002.

  • ...

1 Supports numériques

Base de données européenne Expofacts https://ec.europa.eu/jrc/en/expofacts

Valeurs toxicologiques AEGL http://www.epa.gov/oppt/aegl/

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2 Outils logiciels

Logiciel EPISUITE https://www.epa.gov/tsca-screening-tools/epi-suitetm-estimation-program-interface

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3 Normes et standards

NF EN ISO/CEI 17025Prescriptions générales concernant la compétence des laboratoires...

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