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EnglishRÉSUMÉ
La cindynique est définie comme l'ensemble des sciences et des techniques qui étudient les risques naturels et technologiques, ainsi que leurs préventions. Pour ce faire, elle utilise une démarche d'étude systémique, multidimensionnelle et pluridisciplinaire intégrant les sources de dangers intangibles existant dans les dimensions organisationnelles et humaines des organisations.
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Guy PLANCHETTE : Président d'honneur de l'Institut pour la maîtrise des risques Gentilly, France
INTRODUCTION
La cindynique regroupe l'ensemble des sciences et des techniques qui visent à rendre perceptibles, donc identifiables, les dangers et les risques endogènes et exogènes (naturels, technologiques...). Elle permet de mettre en évidence des risques intangibles à l'image de ceux relevant de facteurs comportementaux (refoulement, valeurs, croyances, etc.) des différentes parties prenantes de l'organisation. Une fois ces risques identifiés, ils peuvent être évalués, puis traités.
C'est au cours d'un colloque interindustries, en décembre 1987, que le terme cindynique prend naissance à partir de la racine grecque signifiant danger.
Les concepts qui supportent la démarche cindynique découlent des nombreuses leçons tirées de l'analyse de grandes catastrophes telles que Bhopal, Challenger, Tchernobyl, ainsi que de la multitude de risques diffus comme les accidents de la route et les activités domestiques. Ils se sont ensuite développés à partir du terrain constitué par l'exercice quotidien de la fonction Risk Manager dans les entreprises.
La cindynique représente une démarche d'étude systémique de l'évolution des situations auxquelles se trouvent confrontées les organisations dans le but d'évaluer si cette évolution présente un caractère favorable ou défavorable à l'atteinte des objectifs. Le terme de situation « concept fondateur des cindyniques » doit être compris au sens du dictionnaire Larousse comme « l'ensemble des événements, des circonstances, des relations concrètes au milieu desquels se trouve quelqu'un, un groupe ».
La démarche cindynique est particulièrement bien adaptée à la compréhension des dysfonctionnements de nos systèmes complexes, que ces derniers soient techniques, organisationnels, humains, financiers, judiciaires, écosystémiques, car elle permet actuellement d'apporter les réponses les mieux appropriées aux dérives insidieuses de ces systèmes.
En effet, pour tout système complexe, nous devons, à la fois tenir compte du deuxième principe de la thermodynamique qui explicite que « Tout système isolé livré à lui-même augmente son désordre » et de l'enseignement de James Reason « Tous les systèmes construits par l'homme comportent des agents potentiellement destructeurs, à l'instar des agents pathogènes du corps humain. À tout moment, tout système complexe présente un certain nombre de défaillances latentes, dont les effets ne sont pas immédiatement apparents, mais peuvent amener à des actions dangereuses et affaiblir les mécanismes de défense du système. Pour la plus grande part, elles sont tolérées, détectées et corrigées ou sous surveillance grâce à des mesures de protection comparables à nos systèmes immunitaires ».
La raison d'être des démarches cindyniques consiste alors principalement à :
-
expliciter la nature des « agents pathogènes internes ou externes » des systèmes, en particulier ceux dont les effets ne sont pas immédiatement apparents ;
-
identifier et apprécier le niveau de tolérance aux variations d'un système complexe qui, lorsqu'il est dépassé, conduit à des désordres.
La qualité de ce raisonnement permet alors de caractériser les phénomènes dangereux pouvant être créés lors des évolutions inéluctables existant au sein des organisations afin de les réduire dès leur source.
La cindynique s'insère complètement dans l'esprit de la norme NF ISO 31000:2010 car elle facilite l'établissement des contextes externes et internes des organisations et permet l'étude de leur potentiel de dangerosité.
Il convient de mentionner que l'approche cindynique étant récente, elle ne bénéficie pas encore de la maturité et des développements des approches traditionnelles de gestion du risque. De plus, en fonction des attentes et du nombre de parties prenantes choisies au cours de l'étude, elle peut nécessiter du temps et des moyens importants.
Dans cet article, nous chercherons à faire comprendre ce que revêtent les concepts ainsi que leur intérêt et la puissance de leur utilisation dans le domaine de la maîtrise des dangers et des risques.
Le contenu de cet article précisera en premier lieu les définitions des notions de danger et de risque permettant d'illustrer les insuffisances des démarches actuelles de gestion du risque.
Puis développera :
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les leçons des lectures approfondies des accidents ;
les notions de situations ;
-
les apports des nouveaux concepts ;
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l'efficacité du processus cindynique.
En conclusion, seront abordés les travaux engagés pour la vulgarisation de la cindynique, ainsi que les perspectives de son développement.
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5. Processus cindynique
Les incidents, accidents et catastrophes sont révélateurs de l'importance des dysfonctionnements structurels et des déficits et dissonances constatés.
Il s'agit alors de procéder à l'étude de ces dysfonctionnements imperceptibles à nos sens en effectuant :
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la description du système ou de l'organisation dans lequel s'insère la situation à étudier ;
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la définition du contexte de la situation (§ 4.1) par l'intermédiaire d'un espace géographique, temporel ou chronologique, d'un ensemble d'éléments caractéristiques et de parties prenantes ;
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la description structurée des dangers pouvant affecter le système, en repérant les déficits systémiques DSC, puis les déficits et les dissonances au sein des parties prenantes (§ 4.1.2 et 4.1.3) ;
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l'établissement de matrices de déficits puis de dissonances (tableaux 1 et 2) ;
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la définition des mesures permettant de réduire les déficits et dissonances dès leur source.
L'établissement de la matrice des déficits consiste à reporter l'ensemble des déficits enregistrés sur un tableau...
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Processus cindynique
BIBLIOGRAPHIE
-
(1) - REASON (J.) - L'erreur humaine. - Presse des Mines, Collection Économie et gestion, Paris (2013).
-
(2) - KERMISCH (C.) - Le concept du risque. De l'épistémologie à l'éthique. - Lavoisier, Paris (2011).
-
(3) - MAGNE (L.) - Histoire sémantique du risque et de ses corrélats. - 15e Journées d'histoire de la comptabilité et du management (2010).
-
(4) - AFNOR - Norme NF ISO 31000 - (2010).
-
(5) - DESROCHES (A.), BAUDRIN (D.), DADOUN (M.) - L'analyse préliminaire des risques. Principes et pratiques. - Lavoisier (2009).
-
(6) - ASSAILLY (J.-P.) - La psychologie du risque. - Lavoisier, Paris (2010).
-
...
DANS NOS BASES DOCUMENTAIRES
ANNEXES
AFPCN – Association française pour la prévention des catastrophes naturelles http://www.afpcn.org
BARPI – Bureau http://www.aria.developpement-durable.gouv.fr/qui-sommes-nous/le-barpi
Base ARIA http://www.aria.developpement-durable.gouv.fr
CNPP – Centre nationale de prévention et protection http://www.cnpp.com
IESF – Ingénieurs et scientifiques de France http://www.iesf.fr
ICSI – Institut pour une culture de sécurité industrielle http://www.icsi-eu.org/fr/
IFREI – Institut de formation et recherche sur l'environnement informationnel http://www.ifrei.org
IMdR – Institut pour la maîtrise des risques http://www.imdr.eu
IMC – Institut méditerranéen des cindyniques http://www.imc-cindyniques.fr/
INERIS – Institut national de l'environnement industriel et des risques http://www.ineris.fr
INRS...
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