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Hervé BILLARD : Ingénieur - Directeur de la formation technique, groupe SITA
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Depuis le milieu des années 1970, la réglementation s’est intéressée aux modes d’élimination des déchets, afin d’en contrôler les effets sur l’environnement. Les sites de confinement, de « décharges » à leur début, sont devenus des « centres d’enfouissement technique ». Depuis le début des années 1990, d’importantes dispositions techniques ont été prises, aussi bien pour la conception que l’exploitation des nouveaux « centres de stockage des déchets ». Après avoir exposé le contexte économique, social et environnemental dans lequel ils s’inscrivent dans l’article Centres de stockage des déchets- Impacts et prospective et nous être intéressés au premier volet de ces dispositions techniques, c’est-à-dire le choix du site d’implantation et l’ingénierie des centres de stockage des déchets, dans un deuxième article Centres de stockage des déchets- Conception, nous présentons ici plus spécifiquement leur fonctionnement.
Dans un premier temps, il convient de définir les conditions d’admission des déchets, ce qui est le préalable à l’exploitation du centre de stockage. Selon la nature des déchets admis, les centres sont répartis en trois classes : classe I pour les déchets dangereux et spéciaux, classe II pour les déchets ménagers et assimilés, classe III pour les déchets inertes. L’exploitation du centre consiste alors à collecter et traiter les effluents produits par les déchets stockés : les lixiviats et le biogaz. Certains modèles de prévision de leurs qualité et quantité sont proposés pour aider au dimensionnement des installations de drainage et d’évacuation. La valorisation du biogaz est également envisagée.
Enfin, les centres de stockage s’insèrent dans un environnement qu’ils doivent perturber et polluer le moins possible. Ils doivent être des sources d’émissions maîtrisées. Il convient donc de surveiller les transferts de flux qui se produisent dans le milieu naturel environnant (eau, air, êtres vivants). Les moyens mis en œuvre aussi bien « in situ » qu’en laboratoire sont ici décrits.
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2. Collecte et traitement des lixiviats
La problématique « eau » des installations de stockage est la préoccupation majeure pour l'aménagement et l'exploitation des sites. En effet, l'eau constitue le principal vecteur de migration des polluants stockés (eaux souterraines et superficielles). La gestion de l'eau et donc des lixiviats consiste d'une part à éviter la production de pollution, et d'autre part à supprimer la pollution induite.
Les flux générés par les centres de stockage sont extrêmement différents selon les différentes classes de stockage. Pour ce qui concerne les centres de classe I, l'obligation de stabilisation préalable au stockage des déchets industriels à dominante minérale induit un risque de génération de lixiviats de très faible production, compte tenu de la faible perméabilité du matériau stabilisé lui-même (K = 10 –11 m/s), et d'une qualité composée essentiellement de sels et de métaux en faibles concentrations.
Pour ce qui concerne les centres de classe III, l'objectif assigné à ces stockages, traduit réglementairement dans la définition même des déchets classés « inertes » et dans les aménagements de couverture, est de limiter la génération de lixiviats, qui n'auront pas besoin d'être collectés et qui, après « transfert » dans la barrière géologique seront « écocompatibles » vis-à-vis des eaux souterraines (niveau de contamination « supportable » par les milieux récepteurs).
Pour les stockages de classe I, les techniques d’exploitation (couverture, surfaces réduites, stabilisation préalable de déchets) font que les lixiviats éventuels sont peu chargés et sont généralement réintroduits dans le processus de stabilisation. La question des rejets à l’extérieur du site de lixiviats excédentaires ne se pose pratiquement pas. Pour les stockages de classe III, la collecte et le traitement des éventuels lixiviats produits ne s’imposent pas. La question de la collecte et du traitement des lixiviats se pose donc essentiellement pour les stockages de classe II. C’est pourquoi nous développerons dans ce paragraphe les divers aspects de cette problématique.
2.1 Connaissance des lixiviats
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BIBLIOGRAPHIE
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