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RÉSUMÉ
La renaturation des milieux urbains représente un défi majeur, que ce soit pour mettre en œuvre une stratégie zéro artificialisation nette sur son territoire ou rendre nos villes plus perméables aux espèces, plus végétalisées et plus agréables à vivre. Fondée sur la compréhension du vivant et de ses mécanismes complexes, la renaturation fait appel à des pratiques et savoirs différents du paysagisme traditionnel qui a longtemps été la norme en ville. Elle se pense à plusieurs échelles, allant du projet jusqu’au territoire, et nous invite à améliorer la prise en compte des sols dans les projets dédiés à la nature en zone urbaine, c’est-à-dire à retrouver des sols fonctionnels et vivants.
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Marc BARRA : Écologue - Agence régionale de la biodiversité en Île-de-France, Institut Paris Region, France
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Gwendoline GRANDIN : Écologue - Agence régionale de la biodiversité en Île-de-France, Institut Paris Region, France
INTRODUCTION
Le terme de renaturation renvoie à l’idée générale d’un « retour à l’état naturel ou semi-naturel des écosystèmes qui ont été dégradés, endommagés ou détruits par les activités humaines » . Historiquement associé à la remise en état des espaces naturels dégradés, ce concept a gagné du terrain en milieu urbain depuis 2018, avec l’introduction de l’objectif « zéro artificialisation nette » (ZAN). Malgré sa montée en puissance dans les discours et objectifs politiques, il reste encore sujet à différentes interprétations en fonction des acteurs (écologues, aménageurs, urbanistes, paysagistes, etc.). Tout d’abord, la renaturation ne doit pas s’entendre qu’au titre comptable du ZAN, comme une simple stratégie de compensation de l’artificialisation, elle peut être déployée de manière volontaire pour freiner l’érosion de la biodiversité en milieu urbain ou dans le cadre de stratégie d’adaptation au changement climatique. De plus, renaturer la ville n’est pas une simple mise au vert ! C’est s’engager dans une nouvelle relation avec le monde qui nous entoure, radicalement différente de celle qui a prévalu jusqu’à présent. Renaturer, c’est bien sûr restaurer les sols, replanter, recréer des habitats, accueillir des espèces…, mais c’est aussi renforcer les trames vertes et bleues, rétablir des écosystèmes et retrouver des fonctions écologiques.
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4. Étapes essentielles d’un projet de renaturation
Réussir un projet de renaturation demande avant tout de constituer une équipe pluridisciplinaire pour concevoir et suivre les opérations. Elle doit se composer a minima de spécialistes de la renaturation (écologues, naturalistes) et impliquer idéalement différents services de la collectivité. Elle peut aussi faire appel aux compétences des organismes de recherche, des associations locales et si possible associer les habitants et habitantes concernés par le projet. Réunir plusieurs acteurs dès l’origine du projet permet de prendre en compte la diversité de points de vue.
4.1 Analyses amont et diagnostics écologiques
Avant de commencer un projet de renaturation, des recherches historiques peuvent s’avérer utiles pour déterminer l’état antérieur du milieu, c’est-à-dire quels étaient les habitats et les espèces présents avant dégradation ou disparition de l’écosystème. Les sources mobilisables lors de cette enquête géohistorique et environnementale sont multiples : archives de la collectivité, témoignages des habitants, photographies aériennes, toponymie des lieux (étude des noms de rue, cartes anciennes), etc.
À titre d’exemple, l’Institut national de l’information géographique et forestière (IGN) permet d’observer les évolutions du territoire au cours du temps depuis des photographies aériennes grâce à son portail https://remonterletemps.ign.fr/. En Seine-Saint-Denis, le Géoportail départemental https://geoportail93.fr/ permet également d’effectuer ce type de recherches historiques et de redécouvrir les rivières enterrées et oubliées.
L’étude historique d’un site permet également d’identifier les sources potentielles de pollution actuelle ou historique et les polluants suspectés. Elle a pour objectif de recenser et de localiser les activités et les usages potentiellement polluants ayant lieu ou ayant eu lieu sur le site ou à proximité : pollution accidentelle, activité industrielle, utilisation de phytosanitaires, apports de remblais...
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Étapes essentielles d’un projet de renaturation
BIBLIOGRAPHIE
-
(1) - ARONSON (M.F.J.), LA SORTE (F.A.), NILON (C.H.), KATTI (M.), GODDARD (M.A.), LEPCZYK (C.A.) et al - A global analysis of the impacts of urbanization on bird and plant diversity reveals key anthropogenic drivers. - Proc. Biol. Sci., 281, p. 20133330 (2014).
-
(2) - GRIFFITH (J.J.), SILVA (E.), WILLIAMS (D.), ROSSI (R.L.), ARDINGHI (N.), CENNI (M.) - * - . – SER International primer on ecological restoration (2013).
-
(3) - ABBADIE (L.), BASTIEN-VENTURA (C.), FRASCARIA-LACOSTE (N.) - Bilan et enjeux du programme interdisciplinaire Ingeco du CNRS (2007-2011) : un tournant pour l’ingénierie écologique en France ? - Natures Sciences Sociétés, 23, p. 389-396 (2015).
-
(4) - * - https://www.genieecologique.fr/
-
(5) - PRACH (K.), MORAL (R.D.) - Passive restoration is often quite effective : response to Zahawi et al (2014). - Restoration Ecology, 23, p. 344-346 (2015).
-
...
DANS NOS BASES DOCUMENTAIRES
ANNEXES
Liste non exhaustive
Loi n° 2021-1104 du 22 août 2021 portant lutte contre le dérèglement climatique et renforcement de la résilience face à ses effets (JORF n° 0196 du 24 août 2021).
Décret n° 2022-763 du 29 avril 2022 relatif à la nomenclature de I'artificialisation des sols pour la fixation et le suivi des objectifs dans les documents de planification et d'urbanisme (JORF n° 0101 du 30 avril 2022).
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2/ Test de validation
Lorsque vous êtes prêt, vous passez le test de validation. Vous avez deux passages possibles dans un laps de temps de 30 jours.
Entre les deux essais, vous pouvez consulter l’article et réutiliser les quiz d'entraînement pour progresser. L’attestation vous est délivrée pour un score minimum de 70 %.
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