Article de référence | Réf : GE1018 v1

Perception des acteurs de l’eau face au projet de restauration
Restauration écologique de barres de tuf en ruisseau karstique

Auteur(s) : Pauline LE GALL, Laurent FRIDRICK, Sylvain PIOCH

Date de publication : 10 oct. 2016

Pour explorer cet article
Télécharger l'extrait gratuit

Vous êtes déjà abonné ?Connectez-vous !

Sommaire

Présentation

Version en anglais En anglais

RÉSUMÉ

Les tufs calcaires constituent des seuils naturels créant des mosaïques d'habitats d'une grande qualité. Parallèlement, l’édification spontanée de ces seuils naturels soutient le niveau d’étiage en s’opposant à l’incision du lit et en permettant la création de zones refuges à l’abri des assèchements estivaux. Affluent en rive gauche de la Dordogne, le ruisseau du Céou a fait l’objet d’une restauration de barres tufeuses sur quatre secteurs tests. Après deux années d’observation et de suivi, les premiers effets des aménagements ont été observés et décrits. Cependant dans le cas de ce cours d’eau sujet à des assèchements réguliers, de longues séries de suivi semblent nécessaires pour s’affranchir, au moins en partie, des effets négatifs liés aux variations hydrologiques.

Lire cet article issu d'une ressource documentaire complète, actualisée et validée par des comités scientifiques.

Lire l’article

ABSTRACT

Ecological restoration of tufa ridges on a karst stream

Calcareous tufa forms natural ridges, creating a high quality environment. In parallel, spontaneous construction of these natural thresholds supports low water level by opposing the incision of the waterbed and enabling creation of refuge areas sheltered from summer drainings. A left bank tributary of the Dordogne River, the Céou Stream, underwent restoration with tufa ridges on four test areas. After two years of observations and monitoring, the first effects of the construction were observed and described. However, in the case of this waterway subject to regular drainings, long monitoring chronicles appear necessary to overcome, at least in part, the negative effects linked to hydrological variations.

Auteur(s)

  • Pauline LE GALL : Technicienne environnement - Société coopérative d’intérêt collectif Initiatives Environnement, Gourdon, France

  • Laurent FRIDRICK : Chargé d’études - Fédération du Lot pour la pêche et la protection du milieu aquatique, Cahors, France

  • Sylvain PIOCH : Laboratoire CEFE UMR 5175, CNRS, université Paul-Valéry Montpellier, EPHE, route de Mende, Montpellier, France

INTRODUCTION

La prévention des inondations et la politique agricole ont conduit à la modification physique des cours d’eau par des travaux de recalibrage et de rectification. Ces techniques ont été utilisées de manière très fréquente dans les zones rurales et péri-urbaines, particulièrement au cours des années 1950 à 1980, pour diminuer la fréquence de submersion des terres. Ces travaux ont été effectués, le plus souvent, sans diagnostic environnemental et sans prendre en compte la dynamique naturelle de la rivière et les impacts potentiels sur l’écosystème aquatique. Il en résulte aujourd’hui une altération profonde de l’ensemble des fonctionnalités et des services écosystémiques rendus par le milieu. Ces travaux sont à l’origine d’une homogénéisation générale du lit, des écoulements et donc des habitats aquatiques. Ils ont également contribué à l’incision importante du lit des cours d’eau et à l’accentuation des étiages estivaux défavorables à la vie aquatique.

Affluent en rive gauche de la Dordogne, le ruisseau du Céou n’échappe pas à cette tendance. Cette rivière s’écoulant sur 50 km au sein d’un bassin versant karstique est soumise à de fortes perturbations liées à ces travaux passés. Pour améliorer l’état et le fonctionnement de ce cours d’eau, le Programme pluri-annuel de gestion du Céou (PPG., 2007) a permis la restauration d’aménagements appelés « barres tufeuses » qui constituent des petits seuils se formant naturellement à partir du tuf calcaire. Ces aménagements ont pour objectifs d’inverser la tendance à l’enfoncement du lit induit par une auto-incision active depuis les lourds travaux de curages réalisés par le passé et de diversifier la fonctionnalité du milieu en créant des habitats piscicoles dans les secteurs les plus perturbés servant de zones refuges en période estivale.

La nécessité d’intervenir activement en matière de restauration écologique dans ce contexte donné est issue de plusieurs facteurs : un assèchement estival du cours d’eau qui semble aller en s’aggravant lors des années les plus sèches, une mortalité importante de la faune aquatique (nécessité de pêches de sauvegarde annuelles), une différence entre l’abondance des populations piscicoles réellement observées et celles potentiellement attendues au regard des capacités du milieu et des données historiques. Afin de disposer d’éléments de caractérisation par aménagement, un suivi a été réalisé en 2014 et 2015. Les objectifs sont d’évaluer la capacité des barres tufeuses restaurées à répondre aux problématiques identifiées : limiter l’incision et restaurer certaines fonctionnalités écologiques. Un protocole a été mis en place, il permet d’évaluer les effets des aménagements sur le cours d’eau en utilisant plusieurs indicateurs qui seront décrits.

Dans cet article, nous présenterons rapidement les processus impliqués dans la formation des barres tufeuses à partir des données bibliographiques sélectionnées. Nous déroulerons ensuite les différentes étapes clés de leur restauration : de la conception du projet à la mise en place des aménagements. Nous présenterons les difficultés rencontrées, qu’elles soient techniques, économiques ou encore sociales et nous terminerons enfin par la présentation des effets mesurés dans le cadre du suivi et nous discuterons de leur possible transposition sur d’autres ruisseaux karstiques.

Cet article est réservé aux abonnés.
Il vous reste 95% à découvrir.

Pour explorer cet article
Téléchargez l'extrait gratuit

Vous êtes déjà abonné ?Connectez-vous !


L'expertise technique et scientifique de référence

La plus importante ressource documentaire technique et scientifique en langue française, avec + de 1 200 auteurs et 100 conseillers scientifiques.
+ de 10 000 articles et 1 000 fiches pratiques opérationnelles, + de 800 articles nouveaux ou mis à jours chaque année.
De la conception au prototypage, jusqu'à l'industrialisation, la référence pour sécuriser le développement de vos projets industriels.

KEYWORDS

Ecological restoration   |   shelter area   |   fish habitat   |   base flow sustaining   |   Tufa ridges

DOI (Digital Object Identifier)

https://doi.org/10.51257/a-v1-ge1018


Cet article fait partie de l’offre

Génie écologique

(51 articles en ce moment)

Cette offre vous donne accès à :

Une base complète d’articles

Actualisée et enrichie d’articles validés par nos comités scientifiques

Des services

Un ensemble d'outils exclusifs en complément des ressources

Un Parcours Pratique

Opérationnel et didactique, pour garantir l'acquisition des compétences transverses

Doc & Quiz

Des articles interactifs avec des quiz, pour une lecture constructive

ABONNEZ-VOUS

Lecture en cours
Présentation
Version en anglais En anglais

4. Perception des acteurs de l’eau face au projet de restauration

Comme dans tout projet de restauration écologique, le résultat des mesures et leur rapport coût-efficacité sont difficiles à valoriser de par leur caractère « naturel » (pas d’effet « baguette magique » sur les stocks de poissons par exemple). En effet, le manque de connaissance se rapportant à ces mesures peut parfois amener les responsables et le public à douter de leur efficacité. Les processus biophysiques sont plus longs à se mettre en place que les désirs politiques.

Nous proposons dans ce chapitre plusieurs retours et craintes issus des échanges effectués lors de la mise en place des aménagements.

Les retours des riverains et des élus concernés par les projets sont généralement centrés sur le risque d’inondation, au moins ponctuel, provoqué par la pose de l’aménagement. Le seuil est vu comme un barrage aux écoulements qu’il faudrait plutôt supprimer que restaurer. D’autres critiques ont également été posées sur la technique de mise en place des blocs faisant intervenir une mini-pelle directement dans le lit du ruisseau, entraînant une destruction locale des abords du ruisseau et du lit. La question posée se porte alors sur la réelle nécessité d’utilisation de l’argent public pour un gain faible voire nul à court terme.

On retrouve enfin, sur ce type de cours d’eau incrustant, le souhait récurrent de supprimer certaines barres tufeuses naturelles, voire de curer certains linéaires de ruisseau encroûtés.

Une étude menée par la DIREN en 1993 avait montré que le dragage des fonds cimentés par les tufs n’est pas une solution rentable pour se débarrasser de ce problème. En effet, après la destruction des tufs, l’abondance d’invertébrés est augmentée rapidement (augmentation de 12 % pour les espèces inféodées aux galets en 1995). Dès 1998, le lit de la rivière est à nouveau cimenté, action qui s’accompagne d’une chute de 50 % de l’abondance d’invertébrés. Ainsi, le traitement du problème de ce type de colmatage par des moyens mécaniques n’est pas viable. Il est donc indispensable de comprendre les mécanismes responsables de leur formation pour employer des moyens d’action à long terme ...

Cet article est réservé aux abonnés.
Il vous reste 94% à découvrir.

Pour explorer cet article
Téléchargez l'extrait gratuit

Vous êtes déjà abonné ?Connectez-vous !


L'expertise technique et scientifique de référence

La plus importante ressource documentaire technique et scientifique en langue française, avec + de 1 200 auteurs et 100 conseillers scientifiques.
+ de 10 000 articles et 1 000 fiches pratiques opérationnelles, + de 800 articles nouveaux ou mis à jours chaque année.
De la conception au prototypage, jusqu'à l'industrialisation, la référence pour sécuriser le développement de vos projets industriels.

Cet article fait partie de l’offre

Génie écologique

(51 articles en ce moment)

Cette offre vous donne accès à :

Une base complète d’articles

Actualisée et enrichie d’articles validés par nos comités scientifiques

Des services

Un ensemble d'outils exclusifs en complément des ressources

Un Parcours Pratique

Opérationnel et didactique, pour garantir l'acquisition des compétences transverses

Doc & Quiz

Des articles interactifs avec des quiz, pour une lecture constructive

ABONNEZ-VOUS

Lecture en cours
Perception des acteurs de l’eau face au projet de restauration
Sommaire
Sommaire

BIBLIOGRAPHIE

  • (1) - TELEOS : DEGIORGI (F.), GRANDMOTTET (J.P.) -   Potentialités piscicoles et degré d’altération physique du Céou ainsi que des principaux affluents et émissaires karstiques.  -  Étude réalisée pour EPIDOR dans le cadre de la mise en place du contrat de rivière Céou (2000).

  • (2) - FDPPMA 46 -   Plan départemental pour la protection du milieu aquatique et la gestion des ressources piscicoles du Lot  -  (2006).

  • (3) - FDPPMA 46 -   Avant-Projet Définitif : Aménagements piscicoles sur le Céou : Reconstitution d’habitats piscicoles et restauration de barres tufeuses  -  (2007).

  • (4) - NICOD (J.) -   Barrages de tufs calcaires et cascades dans le centre Var : rapport avec les eaux des sources karstiques, historique et déclin actuel.  -  Physio-Géo, Volume 4 (2010).

  • (5) - VAREILLE-MOREL (C.) -   Les milieux biotiques du Céou (Affluent de la Dordogne) : Étude spéciale des dépôts calcaires et de leur rôle.  -  ...

ANNEXES

  1. 1 Annuaire

    1 Annuaire

    Organismes – Fédérations – Associations (liste non exhaustive)

    Société coopérative d’intérêt collectif Initiatives Environnement

    http://initiatives-environnement.org

    Fédération du Lot pour la pêche et la protection du milieu aquatique

    http://www.pechelot.com

    Établissement public territorial du Bassin de la Dordogne (EPIDOR)

    http://www.eptb-dordogne.fr

    Laboratoires – Bureaux d’études – Écoles – Centres de recherche (liste non exhaustive)

    Laboratoire de biologie écologie environnement, université Paul Valéry

    http://bio-eco-env.upv.univ-montp3.fr

    Bureau d’étude TELEOS

    http://teleos.info/

    HAUT DE PAGE

    Cet article est réservé aux abonnés.
    Il vous reste 93% à découvrir.

    Pour explorer cet article
    Téléchargez l'extrait gratuit

    Vous êtes déjà abonné ?Connectez-vous !


    L'expertise technique et scientifique de référence

    La plus importante ressource documentaire technique et scientifique en langue française, avec + de 1 200 auteurs et 100 conseillers scientifiques.
    + de 10 000 articles et 1 000 fiches pratiques opérationnelles, + de 800 articles nouveaux ou mis à jours chaque année.
    De la conception au prototypage, jusqu'à l'industrialisation, la référence pour sécuriser le développement de vos projets industriels.

    Cet article fait partie de l’offre

    Génie écologique

    (51 articles en ce moment)

    Cette offre vous donne accès à :

    Une base complète d’articles

    Actualisée et enrichie d’articles validés par nos comités scientifiques

    Des services

    Un ensemble d'outils exclusifs en complément des ressources

    Un Parcours Pratique

    Opérationnel et didactique, pour garantir l'acquisition des compétences transverses

    Doc & Quiz

    Des articles interactifs avec des quiz, pour une lecture constructive

    ABONNEZ-VOUS