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EnglishRÉSUMÉ
Dans les pays de l’Europe de l’Est, l'énergie nucléaire représente une part importante de la production d'électricité, même si de grandes disparités existent d'un pays à l'autre, la Lituanie venant en tête avec 80% d’électricité d’origine nucléaire, la Russie en fin de liste avec 20%. Contre toute attente, le parc de centrales de ces pays affiche un âge moyen à peine supérieur à celui du parc français, et même inférieur à celui du parc américain et anglais. Suite à l’accident de Tchernobyl, les gouvernements des pays de l’Europe de l’Est ont progressivement engagé à travers de multiples programmes de coopération et d’assistance des moyens considérables pour améliorer leur sûreté nucléaire. Ainsi, les notions comme la défense en profondeur, la prise en compte des accidents de dimensionnement et la gestion des accidents graves sont de nos jours intégrées. Les améliorations technologiques apportées de façon générique aux réacteurs contribuent également à garantir la sécurité des installations nucléaires.
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Vassili BORZOV : Ingénieur de développement à l'international, Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN)
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Jean-Luc CHAMBON : Ingénieur sûreté, Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN)
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Michel CHOUHA : Ingénieur, représentant en Europe centrale et Europe de l'Est, Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN)
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Borislav DIMITROV : Expert généraliste réacteur génération III, Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN)
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Christophe HERER : Ingénieur projet développement à l'international, Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN)
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Jean-Marie MATTÉI : Directeur du développement à l'international, Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN)
INTRODUCTION
L'énergie nucléaire représente une part importante de la production d'électricité dans les pays d'Europe de l'Est, avec toutefois de grandes disparités d'un pays à l'autre. Elle a représenté en 2010 plus de 53 % en Slovaquie, plus de 48 % en Ukraine mais moins de 20 % en Russie. Pour ce dernier pays, il s'agit d'une valeur moyenne, une analyse par région montrant de grandes disparités avec une forte concentration dans la partie ouest du pays. Le cas de la Lituanie était tout à fait particulier, avec plus de 80 % d'électricité d'origine nucléaire, avant l'arrêt définitif de ses deux réacteurs RBMK de 1 500 MWe chacun, respectivement fin 2004 et fin 2009.
Plusieurs remarques s'imposent à l'examen des caractéristiques du parc nucléaire de ces pays. Tout d'abord, contrairement à ce que l'on pourrait penser, ce parc est d'un âge moyen à peine supérieur à celui du parc des réacteurs français, mais inférieur à celui du parc américain, et surtout du parc anglais. Conçu au cours des années 1960, mis en service pendant les années 1970 et 1980, il fait l'objet maintenant d'études d'extension de durée de vie tout comme les réacteurs occidentaux.
La grande majorité des réacteurs en fonctionnement ou en construction relèvent de deux filières, les RBMK (Reactor Bolshoy Moschnosti Kanalniy) et les VVER (Vodo-Vodyanoy Energetichesky Reactor). On trouve quelques réacteurs à neutrons rapides et, en Roumanie, deux réacteurs CANDU en fonctionnement et deux autres en construction. Les RBMK, dérivés d'un concept plus ancien utilisé initialement pour la production de plutonium, sont tous installés en Russie, à l'exception de ceux de Tchernobyl (Ukraine) qui ont cessé toute opération en 2000 et ceux d'Ignalina (Lituanie) arrêtés en 2004 et 2009. Mais la majorité des réacteurs des pays d'Europe de l'Est relève de la filière des VVER, c'est-à-dire d'une filière de réacteurs à eau sous pression dont les principales caractéristiques sont voisines de celles des réacteurs constituant le parc nucléaire français.
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5. Conclusion
La sûreté nucléaire dans les pays d'Europe de l'Est a été largement améliorée. Les investissements considérables des pays occidentaux ont permis d'atteindre un niveau de sûreté acceptable pour les centrales du parc actuel. La situation à Tchernobyl est particulière mais elle semble être maintenant traitée avec détermination. De grands progrès ont aussi été réalisés dans l'appropriation des concepts fondamentaux de la sûreté nucléaire : la défense en profondeur, la prise en compte des accidents de dimensionnement et la gestion des accidents graves.
Tous ces points positifs sont relatifs à la conception et aux améliorations apportées aux réacteurs de façon générique. Les VVER 440/230 dont la conception est la plus ancienne ont pour la plupart été arrêtés mais ceux qui sont encore en fonctionnement sont les plus anciens et les plus vulnérables. Par ailleurs, les améliorations apportées à certaines centrales doivent être appliquées à l'ensemble des centrales de même type. Outre la tenue de l'enceinte de confinement, des structures et plus généralement du génie civil, il ne faut pas oublier que l'appréciation des risques liés au site est un élément essentiel qui nécessite, à l'évidence, un examen au cas par cas notamment pour ce qui concerne les risques sismiques et les agressions externes (inondation, tornades...). L'environnement industriel et les risques liés aux activités qui y sont menées (explosion, effluents chimiques) sont aussi à considérer pour chaque site. Enfin, les conséquences de certaines situations extrêmes, la sûreté des piscines de combustible usé et la politique de gestion des déchets doivent aussi être davantage évaluées.
La Fédération de Russie fait preuve depuis quelques années d'un dynamisme industriel et politique pour prendre une place de plus en plus importante parmi les acteurs de l'énergie nucléaire. Il est difficile d'évaluer si les efforts réalisés du côté de l'autorité de sûreté et de ses appuis techniques sont au niveau de ces ambitions. Bien que dans divers projets, la sûreté des nouveaux modèles de VVER soit en cours d'évaluation par certains organismes de sûreté occidentaux, ces modèles n'ont pas encore été évalués avec la même profondeur d'analyse que celle appliquée aux réacteurs EPR ou AP 1000, par exemple, qui subissent les feux...
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BIBLIOGRAPHIE
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(1) - Assessment of phare and tacis nuclear safety activities. - Ref. 951556 http://ec.europa.eu/europeaid/how/evaluation/ evaluation_reports/2000/951556_docs_en.htm.
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(2) - Source Book : Soviet-designed nuclear power plants in Russia, Ukraine, Lithuania, Armenia, the Czech Republic, the Slovak Republic, Hungary and Bulgaria. - Fifth Edition Nuclear Energy Institute (1997) http://www.nei.org/resourcesandstats/documentlibrary/safetyandsecurity/reports/.
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(3) - Final report of the programme on the safety of WWER and RBMK nuclear power plants. - IAEA-EBP-WWER-15 (1999) http://www-ns.iaea.org/downloads/ni/wwer-rbmk/wwer_15.pdf.
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(4) - Ranking of safety issues for WWER-440 model 230 nuclear power plants. - IAEA-TECDOC-640, Vienna (1992).
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(5) - Safety issues and their ranking for WWER-440 Model 213 NNPs. - IAEA-EBP- WWER-03, Vienna, avr. 1996.
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(6) - RBMK NPPs generic safety...
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