Présentation
EnglishRÉSUMÉ
Cet article décrit comment les travaux sous tension sont développés en France sur la base d’un concept partagé tant à l’international qu’en Europe. Conformément à la réglementation française, il est découpé en deux parties suivant que l’on pratique ces règles sur les réseaux de distribution publique (dénommés «ouvrages») ou sur les installations électriques privées (dénommées «installations»). Il existe des règles communes pour les méthodes de travail et l’utilisation des outils, dispositifs et équipements conçus pour les travaux sous tension. L’utilisation des normes internationales, européennes ou nationales permet de garantir la sécurité des travailleurs. Leur formation spécifique encadrée et une organisation normalisée du travail participent à la sécurité des travaux sous tension.
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Christian ATLANI : Ingénieur de l’École Supérieure d’Électricité - Ancien rapporteur général du Comité des Travaux Sous Tension - Membre de la commission AFNOR UF 78 – Travaux sous tension - Membre de la commission AFNOR U21 – Prévention des accidents - Membre de la commission CENELEC TC 78 – Outils et équipements pour travaux sous tension - Membre de la commission IEC TC 78 – Travaux sous tension
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Sophie CHABIN : Ingénieur de l’École des Hautes Études industrielles (HEI) - Responsable de SERECT développement, méthode et expertise - Membre de la commission AFNOR UF 78 – Travaux sous tension - Secrétaire de la commission IEC TC 78 – Travaux sous tension
INTRODUCTION
La méthode des travaux sous tension est une méthode permettant d’entretenir, de réparer ou de construire des ouvrages ou des installations électriques tout en maintenant la tension électrique et en respectant les règles de sécurité des travailleurs. Cette méthode de travail permet de maintenir la distribution d’énergie électrique lorsqu’elle s’applique aux réseaux publics. Cela suppose de respecter des procédures rigoureuses, d’utiliser des outils et des matériels particulièrement étudiés et de former, suivre et habiliter le personnel. Dans cet article, et conformément à la réglementation qui est différente pour les ouvrages de distribution et de transport d’énergie électrique et pour les installations électriques, ces principes sont explicités. On notera que, pour les réseaux publics, l’utilisation de la méthode des travaux sous tension est laissée au libre choix du chef d’établissement, alors que pour les installations électriques privées la règle est de supprimer la tension et ce n’est, qu’en cas d’impossibilité ou de danger, que la méthode des travaux sous tension est admise.
Le texte d’origine date de 1985, une première révision a eu lieu en 2013 et la révision actuelle a été rendue nécessaire, par l’évolution de la réglementation.
Qu’il nous soit cependant permis de remercier les auteurs précédents qui avaient ouvert la voie aux futurs rédacteurs. Qu’il leur soit ici rendu hommage d’avoir imaginé à l’avance les possibilités des techniques nouvelles qui voient le jour peu à peu.
Les principes fondamentaux sont toujours conservés, seules les méthodes ont évolué et les performances des nouveaux matériaux ont été augmentées.
Les travaux sous tension débutent, en France, par la création, en 1960, d’un Comité technique d’études, dont la gestion est confiée à Électricité de France (EDF), sous la responsabilité de sa direction générale. Le premier rôle de ce comité est de choisir, à partir des réalisations étrangères, une méthode s’appliquant parfaitement au réseau de distribution publique d’électricité.
Par la suite, ce comité établit et élabore la réglementation des travaux sous tension.
En 1962, EDF crée la SERECT (Section d’études, de réalisation et d’expérimentation du comité technique) ayant pour but de mettre au point les méthodes et l’outillage propres à ces travaux. Le nom de cet organisme change en 1984, devenant département SERECT (département spécialisé d’études, de réalisation et d’expérimentation du comité des travaux sous tension), mais sa fonction est conservée. Depuis 2009, SERECT est rattaché à RTE mais continue à élaborer méthodes et outils pour intervenir sur les réseaux, de la basse tension (BT) à la haute tension (HT).
En 1962, le décret 62-1454 du 14 novembre 1962, relatif à la protection des travailleurs dans les établissements qui mettent en œuvre des courants électriques, prévoit, dans son article 50, les travaux sous tension comme un cas exceptionnel et préconise les travaux hors tension. Cette philosophie passe dans les mœurs et explique les réticences rencontrées à la généralisation des travaux sous tension.
Jusqu’en 1965, les travaux effectués en France sur les réseaux de distribution sont le plus souvent exécutés hors tension. Les exceptions sont admises lorsque :
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la mise hors tension peut mettre en danger la vie ou la santé des personnes, par exemple lors de la coupure d’alimentation d’un hôpital ou d’une clinique ;
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la mise hors tension altère la continuité du service public du réseau, soit parce qu’elle conduit à interrompre l’alimentation d’un grand nombre d’abonnés, soit parce qu’elle risque de porter de graves préjudices à certains d’entre eux ;
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la nature des travaux nécessite la présence de la tension, par exemple lors de la vérification des circuits ou des réglages des systèmes de protection des installations.
Ces dispositions répondent imparfaitement aux besoins du distributeur d’électricité national et la réalisation des travaux sous tension pour toutes les tensions et tous les ouvrages est alors étudiée.
En 1965, le Comité technique propose une réglementation permettant à EDF de réaliser de tels travaux : l’Instruction générale provisoire pour l’exécution des travaux sous tension est approuvée le 1er octobre par le ministre chargé de l’Énergie électrique.
Le Comité technique d’études devient en 1966 le Comité des travaux sous tension et achève, en 1970, la réglementation connue sous le titre d’Instruction générale pour l’exécution des travaux sous tension, qui est transformée en publication UTE C 18-520 et approuvée par le ministère du Développement industriel et scientifique le 26 octobre de la même année.
À partir du 1er janvier 1974, tous les travaux sous tension effectués sur les réseaux de distribution publique doivent être réalisés conformément à l’Instruction générale.
En 1982, le décret n° 82-167 du 16 février, relatif aux mesures particulières destinées à assurer la sécurité des travailleurs contre les dangers d’origine électrique lors des travaux de construction, d’exploitation et d’entretien des ouvrages de distribution d’énergie électrique, confirme le rôle du Comité pour sa mission générale et celui de la SERECT pour sa fonction d’expérimentation.
En 1988, le décret n° 88-1056 du 14 novembre, pris pour l’exécution des dispositions du livre II du Code du travail (titre III : Hygiène, sécurité et conditions de travail) en ce qui concerne la protection des travailleurs dans les établissements qui mettent en œuvre des courants électriques, remplace celui de 1962 et prévoit que « les travaux sous tension, autorisés par l’ancien décret, seulement dans les cas exceptionnels, sont désormais admis lorsque les conditions d’exploitation rendent dangereuse ou impossible la mise hors tension ou si la nature du travail requiert la présence de la tension ».
En 1989, le 17 janvier, l’approbation de la publication UTE C 18-510, par le ministre chargé de l’Énergie électrique et par le ministre chargé du Travail, consacre ainsi la révision et la fusion des publications précédentes et donne à l’ensemble des électriciens un recueil s’appliquant à toutes les activités.
En 2010, le décret n° 2010-1118 du 22 septembre 2010 relatif aux opérations sur les installations électriques ou dans leur voisinage remplace pour la sécurité des personnes le décret du 14 novembre 1988 et inscrit dans le Code du travail l’article R. 4544. Ce décret, d’une part, impose à tous les travailleurs concernés une formation et une habilitation et, d’autre part, en ce qui concerne les travaux sous tension, une organisation différente de celle des réseaux qui débouche sur des normes homologuées et sur la certification du personnel pour être habilité. La mise en application de ces dispositions était prévue pour le 1er janvier 2013.
En 2012, le 21 janvier, la norme NF C 18-510 est homologuée, elle remplace pour les installations électriques la publication UTE C 18-510 de 1988.
En 2012, le 26 avril, un arrêté relatif aux normes définissant les opérations sur les installations électriques ou dans leur voisinage ainsi que les modalités recommandées pour leur exécution désigne la norme NF C 18-510 comme référence.
En 2013, le 9 juillet, un arrêté relatif aux dimensions de la zone de voisinage autour de la pièce nue pour les véhicules ou les engins.
En 2014, le 19 juin, un arrêté modifiant l’arrêté du 17 janvier 1989 porte approbation d’un recueil d’instructions générales de sécurité d’ordre électrique.
En 2016, le 10 février, une décision n° 383756 du 10 février 2016 du Conseil d’État statue au contentieux venant annuler l’arrêté du 19 juin 2014.
En 2016, le 3 août, un décret relatif à la procédure de dérogation permettant aux jeunes âgés d’au moins quinze ans et de moins de dix-huit ans en situation de formation professionnelle dans la fonction publique territoriale d’effectuer des travaux dits « réglementés rentre en vigueur.
En 2016, le 5 octobre, un décret relatif aux opérations sur les installations électriques ou dans leur voisinage modifie l’article R. 4544-11 du Code du travail
En 2016, le 24 octobre, une lettre de la DGT précise que le guide UTE C 18-510-1 garde une forte valeur de recommandation pour les travaux électriques sur les réseaux de distribution publique
En 2016, le 21 novembre, un arrêté relatif à la procédure et aux modalités de l’agrément des organismes de formation aux travaux sous tension sur les installations électriques visés à l’article R. 4544-11 du code du travail fixe les conditions de formation.
Cette évolution pas à pas est la conséquence de la réglementation française en matière de travaux électriques. Pendant la même période, l’évolution dans les autres pays a été plus ou moins rapide, sous la pression des utilisateurs de ces méthodes de travail. Les règles des travaux sous tension commune aux pays européens sont inscrites à l’article 6.3, de la norme EN 50110-1 : Exploitation des installations électriques.
VERSIONS
- Version archivée 1 de juin 1985 par Pierre FEINTUCH
- Version archivée 2 de mars 1990 par Pierre FEINTUCH, Christian ATLANI
- Version archivée 3 de mai 2013 par Christian ATLANI, Sophie CHABIN
DOI (Digital Object Identifier)
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5. Techniques pour intervenir sur les installations basse tension
5.1 Travail au contact
La méthode de travail au contact (figure 1 mais avec les pieds du personnel au potentiel de la terre) est utilisée sur les installations électriques basse tension et permet de répondre aux besoins d’entretien et de réparation de ces installations lorsque les travaux hors tension sont impossibles ou peuvent avoir des conséquences dangereuses sur les personnes.
Cette méthode est enseignée par des organismes agréés et compétents car elle a une finalité pédagogique importante qu’il est nécessaire de développer. Dans l’état actuel des développements des travaux sous tension en basse tension, c’est par cette méthode que sont abordés les travaux sous tension dans l’ensemble des pays décidés à utiliser ces travaux.
Les travaux actuels se sont concentrés sur trois domaines : les véhicules et engins électriques, les installations industrielles et tertiaires, les batteries d’accumulateurs stationnaires.
HAUT DE PAGE5.1.1 Véhicules et engins électriques
Ils connaissent actuellement un développement particulier en vue de répondre aux critères de conservation de l’environnement. Pour satisfaire à la réglementation, la profession a mis sur pied une norme AFNOR, spécifique à cette activité : la norme NF C 18-550 Opérations d’ordre électrique sur véhicules et engins à motorisation thermique, électrique ou hybride ayant une source d’énergie électrique embarquée – Prévention du risque électrique.
Cette norme reprend les principes de la norme NF C 18-510 Opérations sur les ouvrages et installations électriques et dans un environnement électrique – Prévention du risque électrique. Elle exprime les règles de sécurité à prendre pour les véhicules et engins lorsque le risque électrique est présent.
Pour les travaux sous tension à exécuter sur les véhicules et engins, seuls les travaux sur les batteries de traction ont été normalisés...
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Techniques pour intervenir sur les installations basse tension
Site du Comité des travaux sous tension
HAUT DE PAGE
ICOLIM : Conférence européenne des travaux sous tension, elle a lieu tous les trois ans.
HAUT DE PAGEPrincipales normes françaises utilisées pour les travaux sous tension
NF C 18-510 (2012), Opérations sur les ouvrages et installations électriques et dans un environnement électrique – Prévention du risque électrique
NF C 18-505-1 (2013), Travaux Sous Tension sur les installations électriques basse tension – Mesures de prévention mises en œuvre – Partie 1 : Prescriptions générales
NF C 18-505-2-1 (2013), Travaux Sous Tension sur les installations électriques basse tension...
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