Présentation
En anglaisRÉSUMÉ
L’objectif de cet article est de contribuer à faire progresser la prise de conscience pour améliorer l’efficacité énergétique dans l’industrie en dressant un panorama des différents enjeux économiques, techniques, réglementaires et managériaux . La similitude avec la prise de conscience plus générale, dans la vie quotidienne, des questions de consommation d’énergie permet d'illustrer ce concept. Des ordres de grandeurs, des principes et des orientations générales sont fournis ainsi que la méthodologie des audits énergétiques obligatoires dans l’industrie et les bénéfices pour l’entreprise de s’engager dans une démarche de management de l’énergie.
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This article seeks to raise awareness for improving energy efficiency in industry through an overview of various economic, technical, regulatory and managerial issues. The similarity with the more general awareness in everyday life of the issues of energy consumption illustrates this concept. Order of magnitude, principles and general guidelines are provided, along with the methodology of mandatory energy audits in the industry and the benefits for companies of engaging in an energy management approach.
Auteur(s)
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Didier KECHEMAIR : Président fondateur de Didier Kechemair Consultant - Stratégie énergétique, innovation, partenariats internationaux, Paris - Ingénieur de l’École Polytechnique et de l’ENSTA - Docteur de l’Université de Paris Orsay - Expert efficacité énergétique dans l’industrie - Certifié AFNOR n° 15062999
INTRODUCTION
Le premier objectif de l’amélioration de l’efficacité énergétique en France et dans les pays industrialisés, dans l’industrie aussi bien que pour les particuliers, est d’ordre économique : il s’agit de réduire le montant des factures énergétiques. Ce n’est pas forcément le cas partout : dans les pays en développement où l’accès à l’énergie peut être de moins bonne qualité dans certaines zones, le premier objectif peut être d’améliorer la garantie de stabilité et de sécurité de l’alimentation (on parle souvent de résilience) pour des systèmes « critiques » (santé, télécommunications...).
Pour atteindre cet objectif dans le cas d’un site industriel, il est nécessaire de comprendre les étapes des procédés, de cartographier et quantifier les consommations et leurs évolutions dans le temps, pour optimiser in fine le rapport, corrigé de facteurs non maîtrisable (conditions météorologiques...) entre l’énergie consommée et la production réalisée. Pour chaque environnement métier, des indicateurs pertinents doivent être définis, caractérisant de façon détaillée cet objectif global.
Il en va de même pour le cas résidentiel. C’est l’objectif d’offres commerciales de plus en plus nombreuses de dispositifs, matériels ou logiciels, d’aide au suivi des consommations, depuis les dispositifs de pilotage actif des consommations jusqu’aux batteries pour le stockage d’électricité dans l’habitat résidentiel. Les « compteurs intelligents », quoique « l’intelligence » des modèles en cours de déploiement soit encore très limitée, s’inscrivent dans ce mouvement : des consommations plus prévisibles et pilotables en temps réel permettront à terme de mieux adapter les moyens de production.
À l’interface entre l’habitat et l’usine, le tertiaire est en première ligne pour l’émergence du « smart-building ». Avec des capacités de production d’énergie renouvelable, de stockage d’électricité, de gestion des données énergétiques, il peut mutualiser ses ressources avec le quartier. Il est à la fois plus robuste, face aux aléas de fourniture de service par les réseaux auxquels il est connecté, et plus coopératif, capable de « s’effacer » pour les soulager en période de pic de demande.
L’amélioration de l’efficacité énergétique apparaît ainsi, comme un des moteurs d’une évolution profonde des usages de l’énergie, mais aussi des modèles économiques des acteurs du secteur et des innovations radicales qui l’accompagnent.
Le potentiel correspondant est encore largement à exploiter dans beaucoup de sites industriels, ce qui suppose d’abord une prise de conscience des enjeux économiques et techniques. Une « analyse système » de chaque procédé, type d’énergie mis en œuvre, ou poste de consommation, est en effet un préalable nécessaire pour identifier et hiérarchiser les potentiels d’amélioration de l’efficacité énergétique. La démarche peut conduire à remettre en cause les habitudes, à revisiter certains procédés : au lieu de laisser refroidir une brame d’acier à l’air libre, on peut, en la refroidissant de manière active, récupérer son énergie disponible. La démarche de management de l’énergie peut aussi conduire à introduire de nouvelles sources d’énergie pour réduire l’impact environnemental de la production. Elle conduit à renforcer la maintenance préventive des machines existantes et à revoir le plan d’investissement pour les renouveler avec des technologies moins gourmandes en énergie. Elle incite à prendre en considération le contenu énergétique des produits en revoyant leur conception et à reconsidérer le statut des « déchets » dans une approche d’économie circulaire permettant de valoriser l’énergie qu’ils peuvent contenir. Études, investissements, audits, sont des coûts... et des opérations dont le temps de retour sur investissement peut être jugé trop long dans le contexte économique actuel difficile pour les entreprises.
Comment rendre économiquement attractif pour l’entreprise l’engagement dans des actions visant un management de l’énergie plus efficace ? Au-delà de l’estimation chiffrée, toujours nécessaire, des temps de retour sur investissements, la motivation des équipes et le comportement individuel de chacun jouent un rôle déterminant. L’individu devient en effet de plus en plus citoyen « consommateur responsable » d’énergie aussi bien à son domicile que sur son lieu de travail.
Il n’entre pas dans le champ de cet article de détailler les méthodes scientifiques et problématiques spécifiques de chacun des domaines techniques abordés, ni de couvrir la grande diversité des secteurs industriels concernés par l’obligation réglementaire. Pour plus de détails, se reporter aux articles du Pack Thermique industrielle, ou aux publications spécialisées relevant de chaque domaine technique, de chaque métier ou secteur industriel.
On ne fait pas ici de distinction entre les installations nouvelles et les installations existantes : les exploitants des sites industriels peuvent être incités à progresser dans un cas comme dans l’autre.
MOTS-CLÉS
Système de management Certificat d'économie d'énergie industrie Energie Performance énergétique Audit énergétique
KEYWORDS
management system | energy efficiency certificate | industry | energy | energy performance | energy audit
DOI (Digital Object Identifier)
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3. Audit énergétique dans l’industrie selon les normes NF EN 16247
Une entreprise soumise à l’obligation réglementaire de réaliser un audit énergétique de ses activités et qui souhaite faire appel à un prestataire externe doit, selon le décret et l’arrêté du 24/11/2014, faire appel à un prestataire (personne morale) titulaire d’une qualification attribuée par un organisme de qualification accrédité par le COFRAC sur la base de la norme NF X 50-091. Il est possible, après une formation (par exemple « Expert référent efficacité énergétique dans l’industrie » délivrée par l’AFNOR) d’obtenir une « certification » à titre d’expert individuel, mais c’est bien le prestataire en tant que personne morale qui doit être « qualifié ». Trois organismes attribuent ce type de qualification : l’OPQIBI, le LNE et AFNOR. Dans le cas où l’audit énergétique est réalisé par une équipe, un de ses membres doit être désigné comme auditeur principal.
3.1 Méthodologie : étapes clé de l’audit
Le déroulement de l’audit se décompose en sept étapes (normes NF EN 16247 et ) dont les objectifs sont décrits ci-après.
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Il faut d’abord se mettre d’accord sur les objectifs de l’audit énergétique, définir son périmètre d’application (totalité du site ou pas, systèmes consommateurs d’énergie à prendre en compte : chauffage, flotte de véhicules, bâtiments, etc.) et son calendrier de réalisation, son degré d’approfondissement en l’adaptant au besoin, au contexte et aux contraintes de l’organisme audité. En particulier, les normes et règlements applicables sont précisés. Dès cette étape, les interlocuteurs au sein de l’organisme sont identifiés et leur collaboration tout au long de l’audit validée.
Cette étape assure que l’audit est...
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BIBLIOGRAPHIE
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(6) - NGÔ (C.), NGÔ (H.) - Physique statistique, introduction. - Dunod (2008).
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Décret du 31 mars 2010
Décret 2013-1121 du 4 décembre 2013
Décret 2014-1393
Décret et arrêté du 24 novembre 2014
Loi Transition énergétique et croissance verte du 17 août 2015
Loi DDADUE du 16 juillet 2013
Loi Pape
Loi NRE 2001
Loi du 12 juillet 2010
Directive 2012/27/UE
Directive 2010/30/CE
Directive IPPC européenne
Directive 2006/32/CE
Directive européenne ErP
Directive 2009/91/CE
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EN NF 16247
NF X 50-091
EN 50160
EN 61000
ISO 50001
EN 16001
ISO 9001
ISO 14001
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ADEME http://www.ademe.fr
CENELEC https://www.cenelec.eu
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