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Noëlle BERGER : Service Sécurité ATOFINA Centre de recherches Rhône-Alpes
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Lire l’articleINTRODUCTION
Les isolants électriques étaient, à l’origine, des produits naturels non imprégnés qui, en contact direct avec l’air, s’oxydaient rapidement. Il n’était guère possible, ni évident, d’utiliser des liquides, bien qu’en 1854 on eût plongé des enroulements dans l’essence de térébenthine [1] augmentant leur tenue diélectrique, leur durée de fonctionnement et montrant que l’on peut soustraire l’isolation solide à l’oxydation directe.
Les premières bobines d’induction, les transformateurs primitifs, les transformateurs industriels, réalisés dès 1884, étaient du type sec. Il fallut attendre 1891 pour que l’huile de pétrole soit utilisée à titre expérimental dans l’isolation de transformateurs triphasés ; mais, la fin du XIXe siècle verra encore des appareils dans l’air de 1 000 kVA sous 30 kV, tous ventilés à partir de 50 kVA. Devant la multiplication des réseaux de distribution d’énergie électrique et l’accroissement des puissances installées, les transformateurs dans l’air deviennent énormes. Pour réduire leur volume, l’emploi de l’huile minérale se généralise dès 1905. En 1917, on réalise le premier câble à conducteur creux et huile fluide [2] et en 1918, des condensateurs imprégnés à l’huile minérale [3]. En France, on note l’apparition, en 1921, de la première ligne de distribution d’énergie électrique à 70 kV, en 1932, du réseau à 220 kV et, en 1960, de l’échelon actuel à 400 kV [4]. Si des tensions supérieures existent à l’étranger (550 et 700 kV) ou sont en projet (1 500 kV), les tensions n’ont pas changé en France ; en revanche, les puissances unitaires ont doublé tous les six ans [5].
Cet accroissement de puissance, alors que les tensions n’ont pas varié, montre que le rôle primordial de l’huile isolante est plus d’évacuer les pertes d’énergie que d’assurer son rôle diélectrique. Valable pour les transformateurs et les réactances, cette situation ne l’est pas pour les condensateurs ou les câbles à huile. Pour ces matériels, le rôle diélectrique prédomine. La nécessité d’employer des liquides de sécurité révéla, à la fin des années 1920, avec l’apparition des askarels, liquides de synthèse, la possibilité de créer des molécules adaptées, par exemple de permittivité plus grande que celle des huiles miné-rales.
Peu à peu, les paramètres électriques se précisèrent sous l’influence de diverses contraintes d’emploi. Les askarels, suspectés dès 1966, ont été progressivement interdits dans tous les pays. On a alors assisté à une floraison de liquides nouveaux qui ont posé le problème de choix et de définition de critères de sélection [6].
Dans les condensateurs, ils ont été remplacés par une première génération de liquides de synthèse (BNC, DOP, MIPB, PXE...) qui firent progresser les connaissances. Une deuxième génération de liquides de synthèse est maintenant utilisée, basée sur des dérivés du diphénylméthane. Les évolutions technologiques progressives dans ce domaine ont permis de multiplier par trente la puissance volumique des appareils.
Dans le domaine des transformateurs, le banissement des askarels et de tous les produits chlorés n’a pas permis de conserver la propriété de résistance au feu. Les produits utilisés pour cette application particulière sont inflammables mais à des températures très élevées (> 300 ˚C).
Le directeur du Laboratoire central d’électricité écrivait en 1942 : « La nécessité de chercher des substances de remplacement pour les huiles de transformateur a provoqué, ces derniers temps, de nombreuses études sur les diélectriques liquides » [7].
Il s’agissait des années de pénurie de la Seconde Guerre mondiale. Cependant les transformateurs sont toujours imprégnés avec des huiles minérales, dont la qualité a fortement progressée.
Les références [1] à [7], citées dans cette introduction, permettent au lecteur de jeter un regard rétrospectif sur le sujet.
Les caractéristiques des différents liquides isolants utilisés en électrotechnique seront détaillées dans l’article [D 2 471].
Les fournisseurs principaux, les normes et les ouvrages généraux de documentation concernant les liquides isolants seront mentionnés en [Doc. D 2 472].
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2. Caractéristiques
Les liquides utilisés en électrotechnique le sont d’abord pour leurs propriétés isolantes. Les performances diélectriques des liquides seront caractérisées de plusieurs façons, notamment par la mesure de la conductivité et la tenue au claquage.
Le comportement des liquides au vieillissement (stabilité thermique, à l’oxydation et à l’hydrolyse) doit également être pris en compte. Lorsque le liquide est avant tout un fluide de transfert thermique, les propriétés prépondérantes seront principalement la viscosité et la capacité thermique. Dans quelques cas particuliers, on s’intéressera spécialement au comportement du produit vis-à-vis du feu, les propriétés diélectriques étant secondaires.
2.1 Propriétés isolantes
La permittivité relative εr d’un produit est définie comme le rapport entre la capacité d’un condensateur rempli de ce produit et la capacité du même condensateur vide :
Dans la pratique, εr est obtenue en comparant le condensateur plein au condensateur dans l’air. L’erreur commise sur la détermination de εr est faible, puisque la permittivité relative de l’air (à 25 ˚C et sous pression atmosphérique) vaut 1,000 5.
La permittivité absolue ε est le produit de la permittivité relative εr par la permittivité du vide ε0 (= 8,85 × 10−12 F/m) :
La permittivité est une caractéristique intrinsèque d’un produit. Elle dépend essentiellement de la structure chimique et caractérise la polarité de la molécule. Dans les chaînes hydrocarbonées, les dipôles sont de faible intensité :
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BIBLIOGRAPHIE
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(1) - ABDY (C.A.) - The early years of the power transformer - . Electronics and Power (GB) p. 335-8 (08-1968).
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(2) - ARRIGHI (R.) - Du papier imprégné aux isolants synthétiques dans les câbles d’énergie - . RGE (F) no 9 p. 550-69 (1984).
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(3) - FOURNIE (R.), NEDELEC (J.) - Les condensateurs de puissance (1745–1980) - . RGE (F) no 12 p. 779-92 (1980).
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(4) - TOURNIER (Y.), LEMAIRE (J.), HOFER (P.) - Valeurs limites des tensions de service et des puissances unitaires des grands transformateurs - . Congrès SFE Nice (sept. 1971).
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(5) - CASPER (W.) - Transformateurs de puissance. Un regard rétrospectif et les perspectives des possibilités de développement futur - . Rev. Brown Boveri (CH) 7 p. 421-31 (1976).
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(6) - FALLOU (B.), SAMAT (J.), PERRET (J.), VUARCHEIX (P.J.) - Évolution...
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