Présentation
En anglaisAuteur(s)
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Anne-Marie POINTU : Docteur ès sciences - Professeur à l’université Paris-XI, Laboratoire de physique des gaz et des plasmas
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Jérôme PERRIN : Ingénieur de l’École polytechnique - Docteur ès sciences - Directeur de recherche au Centre national de la recherche scientifique détaché auprès de la société Balzers Process Systems
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Jacques JOLLY : Docteur ès sciences - Directeur de recherche au Centre national de la recherche scientifique
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Lire l’articleINTRODUCTION
Les plasmas ont représenté de prime abord une toute petite branche de la physique, et leur champ d’application paraissait modeste (ondes radios dans l’ionosphère, tubes à décharges, lampes, arcs). Mais les développements en vue du contrôle de la fusion thermonucléaire dans des réacteurs du type « pinch », « tokamak », ou « stellarator », de la génération de puissance par la magnétohydrodynamique, ou de la compréhension des plasmas en astrophysique ou en planétologie (fusion thermonucléaire dans les étoiles, plasma interstellaire, ionosphère et magnétosphère terrestres, foudre et aurore boréale) ont stimulé une recherche de base florissante.
Puis d’autres champs d’applications technologiques ont contribué à relancer la physique des décharges. Outre les enseignes lumineuses et les lampes à décharges, les nouvelles sources optiques, UV, X incohérentes ou cohérentes (lasers) font largement appel à la mise en œuvre de plasmas de décharge. Apparaissent maintenant des panneaux d’affichage par plasma. Les sources de faisceaux d’ions ont été développées pour leurs applications dans le domaine de la propulsion de satellites ainsi que pour le traitement ou l’analyse de matériaux. Les plasmas d’arcs électriques sont étudiés tant par leur importance dans les phénomènes de coupure en électrotechnique que comme source thermique pour la métallurgie. Les touches à plasma sont couramment utilisées pour l’analyse spectroscopique de la composition chimique d’échantillons sous forme d’aérosols. Enfin les plasmas de gaz réactifs sont maintenant abondamment exploités pour la richesse de leurs processus physico-chimiques tant en volume (chimie des plasma) qu’en interaction avec des matériaux (dépôt, pulvérisation ou gravure, oxydation ou réduction...).
A cet égard, le développement spectaculaire de la micro-électronique est exemplaire. Initialement, pour réaliser des transistors sur des plaquettes de silicium, on avait recours à des procédés de gravure en phase liquide ou à des procédés de dépôt chimique en phase liquide ou vapeur par voie thermique. Mais cela imposait une limite inférieure à la taille des motifs gravés (autour de 10 µm), de plus les procédés liquides pouvaient poser des problèmes de contamination tandis que les températures élevées empêchaient la mise en œuvre de matériaux moins stables thermiquement que le silicium. C’est là que les plasmas de décharge ont pu apporter toute leur richesse en combinant :
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un couplage direct de la puissance électrique dans le gaz, évitant ainsi un chauffage excessif des parois ;
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la possibilité d’obtenir de hauts degrés de dissociation de molécules à basse pression en créant des espèces actives (électrons, ions, atomes, radicaux) hors d’équilibre thermodynamique par rapport à la température du gaz ou des parois ;
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le contrôle sélectif des réactions de surface sur le bombardement ionique ou par des espèces à haute enthalpie (atomes et radicaux libres).
Depuis lors, la course à l’intégration de plus en plus poussée de dispositifs électroniques sur des plaquettes de silicium a poussé dans ses retranchements l’art de développer de nouvelles configurations de décharges électriques à basse ou haute fréquence (radiofréquence à 13,56 MHz, micro-onde à 2,45 GHz) et des procédés plasmas pour atteindre des précisions de l’ordre du nanomètre dans la définition des motifs gravés ou déposés. Autrement dit, l’informatique et les télécommunications reposent, souvent à notre insu, sur les performances des plasmas de décharge.
Le génie des procédés à plasmas est aussi très répandu dans de nombreux autres secteurs technologiques où il gagne de plus en plus de terrain. De la microélectronique on est passé à la macroélectronique (écrans plats, photopiles solaires ou détecteurs) où l’on dépose en grande surface sur du verre des couches minces de semiconducteurs, d’isolants ou de conducteurs métalliques. En mécanique, on s’efforce de durcir ou d’améliorer les propriétés tribologiques des aciers par nitruration ou cémentation, ou par un revêtement tel que le TiN, le carbone adamantin ou le diamant. De même, on traite par plasma des polymères ou des fibres organiques pour permettre l’adhérence de peintures, de revêtements métalliques ou de couches protectrices, ou bien améliorer leur mouillabilité, voire leur biocompatibilité. Plus simplement les plasmas sont devenus particulièrement attractifs pour le nettoyage de pièces diverses dans l’industrie depuis le bannissement des CFC. Enfin, la chimie en volume des gaz par plasma, déjà exploitée pour la synthèse d’ozone (purification de l’eau), est en passe d’être exploitée pour la dépollution d’effluents.
Cet article passe en revue les principales configurations de sources et de systèmes ou réacteurs à plasmas de décharge en mentionnant leurs applications technologiques pour le traitement des matériaux et des gaz. Enfin on présente les principales méthodes de diagnostic in situ permettant de caractériser le comportement d’un plasma de décharge et éventuellement de contrôler en temps réel un procédé plasma.
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2. Méthodes de diagnostic
2.1 Introduction
Il est fondamental pour l’utilisateur d’un appareil à décharge de connaître les paramètres qui en régissent les propriétés : nature, densité et température des différentes espèces composant le plasma, éventuellement fonction de distribution électronique des vitesses (f.d.e.), état spectroscopique, etc. Si l’on excepte la méthode des sondes électrostatiques (cf. § 2.2) pour caractériser les électrons, les méthodes de diagnostic sont le plus souvent non locales, mettant en jeu une moyenne d’espace que l’on ne peut déconvoluer que grâce à une hypothèse a priori sur la répartition spatiale. La nécessité d’une description préalable du plasma pour en effectuer les diagnostics est d’ailleurs une caractéristique très générale de ceux-ci. Du caractère plus ou moins simplifié de la description dépendra la marge d’incertitude irréductible de la mesure, souvent très grande, comme on le verra.
Toute propriété du plasma qui dépend d’un paramètre peut conduire à une méthode de diagnostic de ce paramètre. Cela implique que l’on ait, au préalable, modélisé le plasma de façon suffisamment simple pour pouvoir relier le paramètre à la propriété correspondante. Nous nous contenterons de passer en revue quelques-unes des méthodes les plus courantes fondées sur les propriétés électriques (sondes électrostatiques), diélectriques (diagnostic micro-onde) et spectroscopiques (diagnostics optiques). Nous omettons les techniques de spectrométrie de masse décrites dans un autre article [47].
HAUT DE PAGE2.2 Sondes électrostatiques
2.2.1 Classification des théories de sondes
Une sonde électrostatique est un conducteur de petite dimension plongé dans un plasma et que l’on polarise afin de recueillir un courant, courant qui dépend,...
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BIBLIOGRAPHIE
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(1) - POINTU (A.-M.) , RICARD (A.) - Réactivité dans les plasmas : applications aux lasers et aux traitements de surfaces. - École d’été du CNRS. 594 p. (1984).
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(2) - LEJEUNE (C.) - Interactions plasmas froids-matériaux. - Journées d’Études « Oléron 1987 », GRECO 57 du CNRS (1988). Les Éditions de Physique.
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(3) - LEJEUNE (C.), PERRIN (J.) - Dépôt et gravure chimique par plasma. - Journées de formation « CIP 91 », GRECO 57 du CNRS. 498 p. (1991). Société Française du Vide.
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(4) - DELCROIX (J. L.) , BERS (A.) - Physique des plasmas. - Vol. 1, 375 p. et vol. 2, 499 p. (1994). Collection Savoirs Actuels. Interéditions & CNRS Éditions.
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(5) - HELD (B.) - Physique des plasmas froids. - 212 p. (1994). Masson.
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