Laboratoires souterrains dans le cadre de la loi de 1991
Laboratoires souterrains pour l'étude du stockage géologique des déchets à vie longue

2.1 Projets

Conformément à la loi du 30 décembre 1991 (encadré 2) sur la gestion des déchets radioactifs HAVL (haute activité vie longue), le Gouvernement français a autorisé l'Andra, en janvier 1994, à conduire des reconnaissances sur trois sites dans le Gard, la Vienne et en Meuse/Haute-Marne (figure 2). Les objectifs de ces reconnaissances étaient de confirmer que les formations géologiques proposées étaient adéquates pour l"installation d"un laboratoire de recherche souterrain et de proposer une architecture pour ces laboratoires.

Sur le site du Gard, les opérations ont été concentrées sur un triangle formé par les vallées de la Cèze au sud-ouest et du Rhône à l"est et limitées au nord-ouest par une ligne allant de Bagnols-sur-Cèze à Pont-Saint-Esprit. Les reconnaissances ont découvert que la formation crétacée cible (Vraconien datant de 100 millions d"années) avait 200 à 400 m d"épaisseur dans le secteur. Au vu de la géométrie de la formation, le choix du site de laboratoire de recherche souterrain s'est porté sur le Belvédère de Marcoule. Le projet de laboratoire comportait deux niveaux (à 560 et 690 m de profondeur), pour pouvoir investiguer la couche entière.

En Vienne, la zone concernée était limitée aux cantons de Civray et Charroux, situés sur le seuil du Poitou. En 1995, après une campagne de mesures aéro-magnétiques, la reconnaissance s"est concentrée sur un secteur à l"est de Charroux, correspondant à un batholite grano-dioritique bien enraciné. Le projet de laboratoire visait à reconnaître vers 450 m de profondeur l'importance des volumes de roche peu perméable (10^–13 à 10^–10 m/s) entre les fractures et les petites fractures bouchées par différents dépôts tels que la calcite.

En Meuse/Haute-Marne, après étude des données existantes, le choix de l'Andra s'est porté sur les argilites du Callovo-Oxfordien, sur un secteur situé au nord de la Haute-Marne et au sud de la Meuse. Ce secteur constitue un domaine géologiquement simple du bassin de Paris, avec une succession de couches horizontales calcaires et argileuses. Les argilites, qui datent de 155 millions d'années, y sont à une profondeur de 300 à plus de 600 m d'est en ouest, pour une épaisseur d'au moins 130 mètres. Au vu des résultats des reconnaissances, il a été proposé un site de laboratoire...