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EnglishRÉSUMÉ
A mesure qu'éolien et solaire photovoltaïque augmentent dans le mix électrique, on doit s'interroger sur l'intermittence et sur un système d'appoint pour la gérer. Un appoint efficace stockerait la puissance des renouvelables quand elle est trop élevée et produirait quand elle est trop basse. L'article analyse la production électrique en France et en Allemagne et étudie des scénarios avec différentes parts de renouvelables. Il donne le comportement du mix électrique et de l'appoint ainsi que les émissions de CO2, les emprises au sol et investissements. Il montre l'insuffisance des moyens de stockage par rapport au besoin et le repli sur les centrales fossiles pour gérer les transitoires.
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Lire l’articleAuteur(s)
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Dominique GRAND : Docteur en physique - Créateur du site realisticenergy.info, retraité
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Christian LE BRUN : Docteur en physique - Directeur de recherche CNRS en retraite
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Roland VIDIL : Consultant - Président de Hydro 21
INTRODUCTION
Les énergies renouvelables éoliennes et solaires présentent des possibilités étendues de développement si bien que leur croissance mondiale n'a aujourd'hui pas d'équivalent hormis celle des centrales à charbon. Or, les énergies renouvelables semblent bien plus inoffensives pour la santé et l'environnement, tant pour l'utilisation de ressources naturelles que pour l'impact climatique ou la qualité de l'air. Aussi leur développement est fortement encouragé dans de nombreux pays et bénéficie d'une image généralement positive auprès du public. Comme l'électricité qu'elles produisent est un vecteur énergétique aux usages nombreux et en extension, le développement de l'éolien et du solaire semble devoir se poursuivre à rythme soutenu dans les prochaines décennies.
Quelle part l'éolien et le solaire peuvent-ils prendre dans le futur mix électrique ? Leur croissance ne tient-elle qu'aux capacités d'investissement et à la durée de réalisation des projets ou bien y a-t-il d'autres raisons ou causes physiques qui la limiteraient ? Une telle cause physique est à chercher dans la sécurité de l'approvisionnement électrique. Cette sécurité est un impératif de toute société développée dont les activités et les infrastructures ne peuvent être soumises sans dommage à des aléas d'approvisionnement électrique. Or, la sécurité du réseau électrique repose sur un équilibre où l'ensemble des productions doit égaler la charge c'est-à-dire la puissance appelée pour la consommation. Cet équilibre est rendu nécessaire du fait que l'électricité se stocke difficilement et en petite quantité par rapport aux quantités qui transitent dans le réseau.
Les productions éoliennes et solaires sont soumises instantanément aux variations de flux naturels imposés par la rotation de la Terre et la dynamique de l'atmosphère. Par suite ces énergies renouvelables fournissent l'électricité d'une façon intermittente. Le réseau électrique doit être équilibré en tenant compte de ces flux intermittents quand ils ont un accès prioritaire, comme aujourd'hui. L'équilibrage du réseau doit alors être réalisé en ajustant la production d'autres centrales pilotables (centrales thermiques ou hydroélectriques) qui apportent l'appoint ou complément nécessaire pour égaler la charge. Cet équilibrage aujourd'hui réalisé pourra-t-il toujours l'être quand la part d'énergies renouvelables intermittentes sera plus importante ? C'est le questionnement central de l'article traité à partir de connaissances existantes pour la France et l'Allemagne.
L'Allemagne est aux avant-postes du développement de l'éolien et du solaire et pour cette raison peut être le premier pays à voir apparaître les effets de leur développement. F. Wagner a été un précurseur en réalisant une étude circonstanciée des conséquences d'une part croissante de ces énergies dans le mix électrique, en travaillant à partir de valeurs enregistrées sur le réseau allemand . Le présent article s'appuie sur la méthode qu'il a développée et que l'on utilise pour l'appliquer à la France et traiter en parallèle des situations futures des deux pays. Il propose une analyse des sollicitations d'un réseau électrique et des autres centrales en présence d'une forte part d'énergies renouvelables intermittentes. Cette analyse s'appuie sur les lois physiques et ordres de grandeur qui gouvernent les énergies renouvelables intermittentes. Grâce au parallèle entre les deux pays, des similarités apparaissent et permettent de dégager des résultats communs propres aux mix où les énergies renouvelables intermittentes ont une contribution majoritaire.
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5. Mesure de la configuration apportant 100 % de la charge
5.1 Caractéristiques communes du mix assurant 100 % de la charge
Le tableau 2 résume les productions moyennes et les puissances à installer dans les deux pays pour atteindre le mix à 100 % d'énergies renouvelables intermittentes.
Ces résultats sont illustrés sur la figure 11 par une configuration unique obtenue en normalisant les puissances par la charge annuelle.
Le schéma est conçu sur l'image d'une balance. Elle représente l'équilibre qui doit être assuré entre production et charge à tout instant, entre le mix partiel et la charge restante. Ce sont les moyennes annuelles résultantes qui sont rapportées ici. La charge est représentée par le trait vertical situé à droite de l'axe vertical et en fixe l'unité (100 %). Le plateau gauche de la balance porte des tubes qui représentent les puissances installées des quatre moyens de production du mix partiel : éolien mer et terre, solaire PV et fossiles. Les tubes sont remplis jusqu'au niveau correspondant à la puissance moyenne annuelle produite. Ils communiquent cette production au réseau, le plateau droit de la balance, par les conduits qui partent de leur base.
Par construction de la configuration, la production totale des EnRi égale la charge restante. Mais l'intermittence cause des déséquilibres entre les puissances horaires des EnRi et la charge, ce qui génère l'alternance de surplus et de manques. Le cumul annuel du surplus vaut 25 % de la charge en moyenne. Faute de stockage, ce surplus est sans emploi et rejeté. La partie utile de la production des EnRi représente alors les 75 % restants. Le manque annuel vaut également 25 % de la charge et doit être comblé par les centrales fossiles. Ainsi, la production utile qui satisfait la charge est composée à 75 % de la part utile des EnRi et à 25 % de la production fossile. Comme il a été dit, cette configuration est une valeur moyenne entre la situation française et allemande. Les fourchettes indiquent l'amplitude des écarts que présentent les pays par rapport aux valeurs de la configuration unique. Dans cette configuration où les EnRi produisent en moyenne 100 % de la charge restante, il faut un niveau de puissances installées des EnRi et centrales fossiles qui atteint 640 % de la puissance moyenne de la charge. Par conséquent, le facteur de charge moyen pour l'ensemble des installations du mix partiel est de 15,6 %.
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BIBLIOGRAPHIE
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(1) - WAGNER (F.) - Feature of an electricity supply system based on variable input. - IPP Report, 18(1) (2012).
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(2) - WAGNER (F.) - Electricity by intermittent sources : an analysis based on the German situation 2012. - Eur. Phys. J. Plus, 129, p. 20 (2014).
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(3) - RTE, Réseau de transport d'électricité - Bilan électrique 2013 - (2014) http://www.rte-france.com
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(4) - WAGNER (F.) - Bilan électrique et puissances horaires pour l'Allemagne en 2013. - Communication personnelle (2014).
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(5) - RTE, Eco2mix - Annuel définitif 2013 - (2014) http://www.rte-france.com/fr/eco2mix/eco2mix-telechargement
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(6) - WAGNER (F.) - Considerations for an EU-Wide use of renewable energies for electricity generation. - Eur. Phys. J. Plus, 129, p. 219...
DANS NOS BASES DOCUMENTAIRES
ANNEXES
GRAND Dominique, LE BRUN Christian et VIDIL Roland, Realistic Energy Notre futur énergétique à l'épreuve du réel http://realisticenergy.info (page consultée le 20 février 2015)
MACKAY David, Sustainable energy, without the hot air http://www.withouthotair.com (page consultée le 20 février 2015)
VIDIL Roland, Association Hydro 21 http://www.hydro21.org (page consultée le 20 février 2015)
MARTIN-AMOUROUX Jean-Marie, Encyclopédie de l'énergie http://encyclopedie-energie.org (page consultée le 20 février 2015)
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