Présentation
EnglishRÉSUMÉ
Depuis son développement au début des années 1990, la croissance des nanocristaux colloïdaux a atteint un très haut niveau de maturité. Le premier intérêt pour ces matériaux résulte de leurs propriétés optiques accordables avec leur taille et leur composition. L’utilisation optoélectronique reste plus complexe que leur adressage optique car il faut en plus être capable de maîtriser le transport de charge dans un réseau de nanocristaux. Dans cet article, les applications optoélectroniques des nanocristaux pour l’émission de lumières (fluorescence, LED et laser) et d’absorption, principalement pour le photovoltaïque et la détection infrarouge, sont discutées.
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Emmanuel LHUILLIER : Chargé de recherche, CNRS, UMR 7588, Institut des NanoSciences de Paris (INSP), 4 place Jussieu, 75005 Paris, France ; [email protected]
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Benoît DUBERTRET : Directeur de recherche, CNRS, LPEM/ESPCI, 10, rue Vauquelin, 75005 Paris, France ; [email protected]
INTRODUCTION
Les nanocristaux colloïdaux sont des nanoparticules de semi-conducteurs synthétisées par voie chimique. Leur taille nanométrique leur confère des propriétés optiques modifiées par rapport au matériau massif. Cette modification est le résultat du confinement quantique. Ce dernier a constitué un véritable changement de paradigme dans le domaine des matériaux pour l’optique. Pour la première fois, il devenait possible de moduler le spectre via des propriétés géométriques plutôt que par des procédés de métallurgie consistant à faire des alliages.
En modulant à la fois la taille et la composition, il est possible d'obtenir des propriétés optiques accordables de l'ultraviolet jusqu'au THz. En particulier, la luminescence de ces nanocristaux a suscité un grand intérêt, pour la bio-imagerie ou encore pour l'optique quantique en tant que source de photon unique. À partir de 2013, c'est l'utilisation des nanocristaux comme fluorophores pour les écrans qui a généré l'intérêt pour ces nanomatériaux. Les nanocristaux sont en passe de devenir le standard des émetteurs dans les écrans LCD car ils permettent d'obtenir d'aussi bonnes propriétés optiques que les OLED à moindre coût. Ce marché représente pour les nanocristaux plus de 100 millions de dollars avec une très forte perspective de croissance.
Ce premier marché a permis de valider l'entrée dans le monde industriel des nanocristaux. À présent, le prochain enjeu pour ces matériaux est leur intégration dans des dispositifs optoélectroniques où ils seront actifs à la fois optiquement et électriquement. De ce point de vue, les nanocristaux sont très prometteurs pour obtenir des composants à bas coûts. En effet, les nanocristaux combinent la performance et la stabilité des matériaux inorganiques avec la facilité de processabilité des matériaux polymères.
Afin d'atteindre cet objectif, il est nécessaire que les propriétés de conduction des nanocristaux atteignent le même niveau de maturité que celui atteint pour les propriétés optiques. L'obtention de films conducteurs à partir de nanocristaux est critique pour obtenir des dispositifs optoélectroniques compétitifs vis-à-vis des semi-conducteurs historiques. Cela implique de contrôler le couplage inter-boîte qui est principalement lié à la chimie de surface des nanocristaux. Depuis 2009, des efforts de recherche importants ont permis de faire passer la mobilité des porteurs de charge de 10 −6 cm2V −1s −1 en fin de synthèse à plus de 100 cm2V −1s −1, ce qui permet d'envisager de façon réaliste la fabrication de composants optoélectroniques compétitifs.
Cet article s'organise de la façon suivante. Dans une première section, la synthèse chimique des nanocristaux est présentée. Cette discussion est suivie par une présentation des propriétés optiques et de transport des films de nanocristaux. La dernière section aborde l'intégration des nanocristaux dans les composants dédiés à l'émission et à la détection de lumière.
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4. Applications optoélectroniques
Nous avons précédemment défini les propriétés structurales, optiques et de conduction des nanocristaux. À présent que ces briques élémentaires ont été posées, il convient de les assembler pour en faire des dispositifs complets permettant l'absorption et l'émission efficaces de lumière.
4.1 Émission de lumière
4.1.1 Les nanocristaux comme fluorophores pour les écrans
La propriété la plus remarquable des nanocristaux de semi-conducteur reste leur luminescence. Ils entrent donc naturellement en concurrence avec les fluorophores classiques notamment ceux à base de terres rares. Les ions cérium encapsulés dans une matrice de YAG (Yttrium Aluminium Garnet, c'est-à-dire un oxyde d'aluminium et d'yttrium) constituent la technologie commerciale la plus répandue de fluorophore pour produire de la lumière blanche une fois pompée par une LED bleue.
Néanmoins, le Ce :YAG souffre d'un défaut majeur, à savoir la grande largeur spectrale de son signal de photoluminescence (80-100 nm) (figure 13 a ). Or, plus les sources utilisées sont larges, plus la gamme de couleurs reproductibles en utilisant une combinaison donnée de fluorophore est réduite (figure 13 b ). Les nanocristaux avec leur plus faible largeur à mi-hauteur du signal de luminescence (10-40 nm, figure 13 a ) sont donc une technologie alternative émergente ...
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BIBLIOGRAPHIE
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(6) - BRUS (L.E.) - A...
DANS NOS BASES DOCUMENTAIRES
ANNEXES
http://www.30-years-qds.com : site d’une conférence retraçant les 30 ans de recherche sur les nanocristaux. Le site contient des vidéos des exposés donnés par les principaux acteurs du domaine
HAUT DE PAGE
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Gordon research conference : Colloidal Semiconductor Nanocrystals. Une fois tous les deux ans aux États-Unis.
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Material Research Society meeting, conference deux fois par an aux États-Unis. L’équivalent européen (E-MRS) a également lieu deux fois par an.
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QD conference : tous les deux ans, sur la thématique boîte quantique épitaxiée et colloidale.
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Nanax : conférence europeénne sur les nanocristaux sous forme de workshop tous les deux ans.
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