Présentation

Article

1 - ORGANISATION D’ENSEMBLE D’UNE FONCTION DE SURVEILLANCE

2 - DESCRIPTIF DU NIVEAU « SENSEURS »

3 - DESCRIPTIF DU NIVEAU PISTAGE

4 - LES RAISONS D’ÊTRE DE LA FUSION

5 - ASPECT COMBINATOIRE

6 - GRAPHE ASSOCIÉ AUX RELATIONS ENTRE PARTITIONS

7 - ALGORITHME D’ASSOCIATION MULTIPISTES ET RÉSULTATS

8 - CONCLUSION

9 - SIGLES ET NOTATIONS

Article de référence | Réf : RAD6720 v1

Organisation d’ensemble d’une fonction de surveillance
La fusion multipistes

Auteur(s) : Denis PILLON

Date de publication : 10 févr. 2019

Pour explorer cet article
Télécharger l'extrait gratuit

Vous êtes déjà abonné ?Connectez-vous !

Sommaire

Présentation

Version en anglais English

RÉSUMÉ

Au sein des systèmes de surveillance multisenseurs, la fusion multipistes a pour objectif d'éviter la surcharge des opérateurs par le flot important des données provenant des senseurs et d'estimer la situation tactique sur une zone donnée afin de diminuer les risques de confusions et de décisions erronées. Cet article présente, d'une part, les aspects généraux liés à l'architecture de la fonction depuis les senseurs jusqu'aux opérateurs et, d'autre part, les algorithmes permettant d'associer et de fusionner les pistes. Ces méthodes sont basées sur les techniques standards de probabilités et statistiques et leur fonctionnement ainsi que leur performance sont illustrés par des exemples.

Lire cet article issu d'une ressource documentaire complète, actualisée et validée par des comités scientifiques.

Lire l’article

Auteur(s)

  • Denis PILLON : Ingénieur retraité - Conseiller de l’équipe Signaux & Système, IM2NP, Université de Toulon, Toulon, France

INTRODUCTION

La fusion de pistes peut être considérée comme faisant partie de la fusion de senseurs, domaine lui-même inclus dans un domaine encore plus vaste, celui de la fusion d’informations ou de données : la « data fusion » combine les mesures numériques issues des capteurs mais aussi des informations symboliques comme des avis de locuteurs, des propositions, des règles, des textes dans diverses langues, etc. Quel que soit le type de fusion, l’objectif reste le même : rendre moins risquées les prises de décision grâce à une fonction suffisamment automatisée permettant de faire face au flot important et continu d’informations issues des multiples senseurs. Si rien n’était fait, ce déluge de données submergerait l’opérateur (ou même une équipe entière).

De prime abord, il paraîtrait logique de construire le présent article en commençant par la description des méthodes les plus générales, c’est-à-dire celles de fusion d’informations, puis de les appliquer au cas particulier du traitement des pistes. Mais, dans l’état actuel des connaissances de ce domaine dynamique et évolutif, il n’est pas possible d’avoir une telle approche top-down. En effet, la méthode universelle et unitaire de fusion d’informations n’existe pas et chaque domaine d’application utilise ses propres algorithmes. Ce foisonnement a plusieurs origines : la quasi-infinité de panachages possibles de senseurs chargés de la surveillance, la multiplicité des contextes d’utilisations liés à des objectifs très variés et enfin, la panoplie étendue de méthodes permettant de prendre en compte l’incertain autrement que par les probabilités classiques, ces « nouvelles » théories de l’incertain étant principalement utilisées dans la « data fusion » dite de haut niveau (intelligence artificielle, systèmes experts, etc.).

Ce sont ces raisons qui ont conduit à présenter dans cet article le premier niveau de la fusion, celui des pistes dans les systèmes de surveillance, problème dont la résolution nécessite peu de prérequis : les connaissances courantes d’un ingénieur en théorie de la détection et de l’estimation suffisent.

La première section présente l’organisation générale d’un système de surveillance au sein duquel la fusion de pistes a, entre autres, pour rôle de donner, sans délai, la meilleure perception possible de la situation de la zone surveillée. Puis, nous détaillons le rôle des senseurs (§ 2), du pistage (§ 3) et de la fusion ainsi que celui de l’opérateur (§ 4), le tout étant étayé par des exemples.

La section suivante est consacrée aux problèmes combinatoires dont l’origine est la non-transitivité de l’association : s’il a été décidé, avec une certaine probabilité d’erreur, que deux pistes A et B proviennent d’un même objet car elles sont proches (au sens d’un certain critère) et idem pour les pistes B et C, qu’en est-t-il de A et de C ? Il se peut qu’elles se trouvent trop éloignées pour être associables (i.e. avoir une origine commune). Les tests de décision binaire bien connus du traitement du signal (l’hypothèse H0 contre son alternative H1) ne suffisent donc plus : pour passer au cas multihypothèses, nous utiliserons la notion de partition d’un ensemble et du graphe particulier les reliant, le treillis. Celui-ci permet, d’une part, de pallier les problèmes d’explosion combinatoire en parcourant ce graphe de façon judicieuse et, d’autre part, de définir un critère de performance (§ 6).

Pour que la mécanique de la fusion de pistes puisse fonctionner, les caractéristiques relatives uniquement aux graphes ne suffisent pas : il est nécessaire de les compléter par des critères statistiques permettant de prendre des décisions et d’effectuer des fusions. C’est l’objet de la section 7 où sont présentés les tests de détermination du nombre de groupes de pistes et de la meilleure composition de chacun de ces groupes en utilisant une distance statistique entre les éléments. Suit l’étape de fusion proprement dite consistant, pour chacune des classes de pistes associées, à estimer son représentant « moyen » disponible en sortie de la fonction fusion. Plusieurs exemples permettent d’analyser le fonctionnement et d’évaluer les performances de ces algorithmes combinant donc les notions relatives aux graphes et à la statistique mathématique. Une liste de problèmes pouvant être traités par l’approche ici présentée est fournie en fin de section.

En conclusion, l’utilisation des théories non additives des probabilités est évoquée.

Cet article est réservé aux abonnés.
Il vous reste 93% à découvrir.

Pour explorer cet article
Téléchargez l'extrait gratuit

Vous êtes déjà abonné ?Connectez-vous !


L'expertise technique et scientifique de référence

La plus importante ressource documentaire technique et scientifique en langue française, avec + de 1 200 auteurs et 100 conseillers scientifiques.
+ de 10 000 articles et 1 000 fiches pratiques opérationnelles, + de 800 articles nouveaux ou mis à jours chaque année.
De la conception au prototypage, jusqu'à l'industrialisation, la référence pour sécuriser le développement de vos projets industriels.

DOI (Digital Object Identifier)

https://doi.org/10.51257/a-v1-rad6720


Cet article fait partie de l’offre

Technologies radars et applications

(69 articles en ce moment)

Cette offre vous donne accès à :

Une base complète d’articles

Actualisée et enrichie d’articles validés par nos comités scientifiques

Des services

Un ensemble d'outils exclusifs en complément des ressources

Un Parcours Pratique

Opérationnel et didactique, pour garantir l'acquisition des compétences transverses

Doc & Quiz

Des articles interactifs avec des quiz, pour une lecture constructive

ABONNEZ-VOUS

Version en anglais English

1. Organisation d’ensemble d’une fonction de surveillance

La figure 1 présente l’organisation type d’une fonction de surveillance hiérarchisée, cette découpe ne reflétant pas nécessairement l’implantation dans les machines de traitement.

Au niveau le plus amont, se trouvent des capteurs sensibles à diverses grandeurs physiques : en surveillance, ce sont principalement les senseurs électromagnétiques, optiques et acoustiques qui sont employés. Suivent les chaînes de traitements des signaux qu’ils génèrent. Ces capteurs peuvent être groupés pour former des antennes et être traités de façon cohérente (radar, sonar). En optronique, ils peuvent constituer des matrices bidimensionnelles de cellules mesurant des intensités lumineuses dans diverses bandes spectrales.

Un capteur peut éventuellement être suivi de plusieurs chaînes de traitement fonctionnant en parallèle, chacune étant dédiée à un type particulier de signal à détecter (fréquence pure, écho, transitoire, etc.). En sortie, les traitements du signal (TS) ou de l’image (TI), spécifiques à chaque type de capteur, fournissent un flot plus ou moins important de détections élémentaires correspondant soit à la présence d’un objet d’intérêt dans la zone à surveiller, soit à une fausse alarme. Dans cet article, le terme de senseur représente l’ensemble constitué du (ou des) capteur(s) et de leurs traitements.

Importance du vocabulaire en fusion

Dans son livre Science et Méthode (1908), Henri Poincaré écrit : « La mathématique est l’art de donner les mêmes noms à des choses différentes ». Si l’on se permet de remplacer le mot mathématique par fusion, la maxime de l’illustre mathématicien reste tout à fait fondée.

Par exemple, ce que nous avons nommé précédemment les détections élémentaires sont pour les radaristes les plots, pour les sonaristes les événements détectés, pour certains des mesures primaires, des données seuillées, des observations, des contacts et il existe sans doute d’autres terminologies propres à chaque domaine.

En général, ce sont des problèmes techniques qui sont à l’origine de difficultés au cours des développements d’équipements. Mais, dans le cas des systèmes impliquant des équipes d’ingénieurs...

Cet article est réservé aux abonnés.
Il vous reste 92% à découvrir.

Pour explorer cet article
Téléchargez l'extrait gratuit

Vous êtes déjà abonné ?Connectez-vous !


L'expertise technique et scientifique de référence

La plus importante ressource documentaire technique et scientifique en langue française, avec + de 1 200 auteurs et 100 conseillers scientifiques.
+ de 10 000 articles et 1 000 fiches pratiques opérationnelles, + de 800 articles nouveaux ou mis à jours chaque année.
De la conception au prototypage, jusqu'à l'industrialisation, la référence pour sécuriser le développement de vos projets industriels.

Cet article fait partie de l’offre

Technologies radars et applications

(69 articles en ce moment)

Cette offre vous donne accès à :

Une base complète d’articles

Actualisée et enrichie d’articles validés par nos comités scientifiques

Des services

Un ensemble d'outils exclusifs en complément des ressources

Un Parcours Pratique

Opérationnel et didactique, pour garantir l'acquisition des compétences transverses

Doc & Quiz

Des articles interactifs avec des quiz, pour une lecture constructive

ABONNEZ-VOUS

Lecture en cours
Organisation d’ensemble d’une fonction de surveillance
Sommaire
Sommaire

BIBLIOGRAPHIE

  • (1) - WIENER (H.L.) -   Correlation algorithm in naval ocean surveillance,  -  Naval Research Laboratory Report 3949, May 1979.

  • (2) - D’AFFLISIO (E.) et al -   Maritime anomaly detection based on men-reverting stochastic processes applied to a real-word scenario,  -  21th International Conference on Information Fusion pp 1191-1197 (2018).

  • (3) - WALTZ (E.), BUEDE (D.) -   Data fusion and decision support for command and control,  -  IEEE SMC, Vol 16, N°6, pp 865-875, Nov 86.

  • (4) - HALL (D.), LLINAS (J.) -   Handbook of multisensory data fusion,  -  CRC Press (2001).

  • (5) - BAR-SHALOM (Y.) -   Multitarget-Multisensor tracking : Advanced Applications,  -  Artech, House (1990).

  • (6) - BOITHIAS (L.) -   Angle de site ou angle d’élévation,  -  Annales...

1 Congrès

International Conference on Information Fusion (la plus importante dans le domaine, très éclectique, organisée par l’International Society of Information Fusion, ISIF)

IEEE Aerospace Conference (toujours en hiver et au même endroit, la station de ski Big Sky dans le Montana, quelques sessions sur la fusion)

SPIE : Signal Processing, Sensor/Information Fusion, and Target Recognition Conference (orientée image).

HAUT DE PAGE

2 Revues

Information Fusion An International Journal on Multi-Sensor, Multi-Source Information Fusion (Elsevier)

Journal of Advances in Information Fusion (publié par l’ISIF)

HAUT DE PAGE

Cet article est réservé aux abonnés.
Il vous reste 93% à découvrir.

Pour explorer cet article
Téléchargez l'extrait gratuit

Vous êtes déjà abonné ?Connectez-vous !


L'expertise technique et scientifique de référence

La plus importante ressource documentaire technique et scientifique en langue française, avec + de 1 200 auteurs et 100 conseillers scientifiques.
+ de 10 000 articles et 1 000 fiches pratiques opérationnelles, + de 800 articles nouveaux ou mis à jours chaque année.
De la conception au prototypage, jusqu'à l'industrialisation, la référence pour sécuriser le développement de vos projets industriels.

Cet article fait partie de l’offre

Technologies radars et applications

(69 articles en ce moment)

Cette offre vous donne accès à :

Une base complète d’articles

Actualisée et enrichie d’articles validés par nos comités scientifiques

Des services

Un ensemble d'outils exclusifs en complément des ressources

Un Parcours Pratique

Opérationnel et didactique, pour garantir l'acquisition des compétences transverses

Doc & Quiz

Des articles interactifs avec des quiz, pour une lecture constructive

ABONNEZ-VOUS