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EnglishRÉSUMÉ
Cet article expose la nature des matériaux, des supports et des systèmes d’attaches pour la mise en œuvre de revêtements muraux attachés en pierre mince destinés à constituer la face vue de parois verticales de bâtiments (en intérieur ou extérieur), à l’exclusion des revêtements scellés en plein, des revêtements utilisés à des fins de coffrage et de marbrerie décorative.
La pose de revêtements muraux en pierre naturelle est régie par un ensemble de normes permettant de règlementer la pose et la qualité des matériaux.
Sont évoquées les techniques de pose sous avis technique permettant la pose de revêtements sur parois inclinées ou en zone sismique.
Il est également question des pathologies et désordres associés à ce type de pose.
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Ludivine MOUATT : Chef de Projets Maçonneries Bois Monuments Historiques Ginger CEBTP
INTRODUCTION
La pierre a toujours été, pour l’homme, synonyme de solidité, de pérennité, voire de luxe et de richesse. Le coût élevé de ce matériau, principalement dû aux difficultés d’extraction, de transport et de découpe, a progressivement conduit à une diminution de son emploi sous forme de pierre massive (pierre de taille), au profit de produits plus minces (généralement de 5 à 50 mm) commercialisés sous forme de plaques dont la surface est généralement inférieure au mètre carré.
Dans ces épaisseurs (inférieures à 8 cm), elles ne peuvent pas être autoporteuses ; elles ont donc besoin d’être fixées sur un support stable. Pour cela, il a donc fallu mettre au point des systèmes particuliers d’accrochage, adaptés aux supports, c’est-à-dire les matériaux économiques qui sont les plus couramment utilisés dans la construction contemporaine, à savoir la brique, le parpaing ou le béton.
L’amélioration de la durabilité et l’esthétique apportée par l’utilisation de ce matériau naturel sont également appréciés tout en remarquant qu’il permet, en outre, d’apporter une solution économique au problème d’isolation thermique par l’extérieur.
Avec cette technique, l’emploi de la pierre en épiderme des édifices n’est pas particulier à une région ; c’est un procédé très ancien qui s’est ensuite perfectionné et généralisé dans l’ensemble des pays industrialisés.
La pierre naturelle est un matériau écologique par nature. Sa transformation exige peu d’énergie et elle entraîne peu d’impacts sur l’environnement. La localisation des carrières permet de limiter au maximum les distances de transport et donc l’empreinte écologique. La pierre naturelle est réutilisable quasiment à l’infini.
Elle présente, par ailleurs, des qualités écologiques scientifiquement mises en évidence :
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elle ne provoque pas d’émanations toxiques dans l’air et garantit un air sain. La pierre utilisée en intérieur peut faire valoir l’étiquetage A+ pour la qualité de l’air intérieur ;
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elle présente une inertie thermique qui permet une régulation thermique naturelle de plus en plus appréciée par les architectes et les concepteurs.
Des règles, concernant la mise en œuvre de ces revêtements de façades en pierres minces attachées, ont alors été édictées au début des années 1970, puis progressivement améliorées ou complétées jusqu’à ce jour. Sur le plan réglementaire, le DTU 55-2 « Revêtements muraux attachés en pierre mince » fait référence depuis décembre 1979, la norme NF P 65-202, y apportant cependant quelques améliorations.
Pour bien comprendre toutes ces techniques de pose relativement nouvelles ainsi que les pathologies qui leur sont associées, il est nécessaire de garder à l’esprit que la pierre n’y joue qu’un rôle d’habillage décoratif : elle ne constitue en aucun cas une paroi étanche, ni à l’eau, ni à l’air.
S’agissant cependant d’habillages « lourds », il est courant d’exiger, pour ces travaux, la même garantie décennale qui s’applique au gros-œuvre. Il sera intéressant de suivre les évolutions de la jurisprudence sur ce sujet.
Enfin, n’oublions pas que la pierre est un matériau naturel avec d’éventuelles hétérogénéités, ce qui la différencie des autres matériaux décoratifs tels que la céramique, la terre cuite, la pâte de verre, etc., et que les dimensions des plaques mises en œuvre (et donc leur poids) sont beaucoup plus grandes. Cette différence a longtemps exclu la fixation des pierres par simple collage, mais les progrès dans les performances de certaines colles et/ou dans les techniques de pose ont modifié les habitudes.
Afin de défier les limites dimensionnelles, gravitationnelles et sismiques (surface, épaisseur, pose inclinée, zone sismique) dans la pose de plaques de pierre en façade, des avis techniques permettent la pose de pierre sur nid d’abeille ou sur VCLIP® avec une ossature métallique intermédiaire.
MOTS-CLÉS
VERSIONS
- Version archivée 1 de févr. 2001 par Gabriel BAJEUX, Bernard CHAGNEAUD
DOI (Digital Object Identifier)
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3. Pathologies spécifiques
Certains sinistres, survenus sur des revêtements de façades en pierres attachées de constructions célèbres, ont défrayé la chronique en semant le doute sur la fiabilité et la sécurité de ce type de technique de pose.
Citons par exemple les pierres de façade de la Grande Arche de la Défense qui étaient du marbre de Carrare. Ces plaques ont subi les désordres de décohésion granulaire pendant de nombreuses années avant d’être remplacées par un granit.
L’exemple de l’Opéra Bastille nous renvoie à un revêtement de pierre, comportant des stylolithes dans ce cas fragilisant pour la pierre, associé à des défauts de mise en œuvre. Cette pierre a été remplacée par un autre revêtement (voir 3.2)
Il convient cependant de relativiser les risques car, plutôt que des plaques de pierres attachées, il est plus fréquent, dans nos villes, de voir chuter, sur la voie publique, des corniches de pierres massives ou des éclats de béton sous la poussée d’armatures corrodées.
3.1 Pathologies liées à la mise en œuvre
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Joints insuffisants – Mise en compression (cales non retirées, etc.)
Ce désordre peut affecter les 2 systèmes de pose (avec et sans polochons). Nous allons les examiner successivement.
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Pose avec polochons
On distingue les joints courants entre plaques et les joints de dilatation et de fractionnement.
Les joints courants entre plaques engendrent peu de désordres hors utilisation de mortiers trop dosés en ciment. Rappelons néanmoins l’interdiction de réaliser des joints « marbriers » (pierres en contact).
Les joints de dilatation doivent être respectés et la pose d’une même plaque sur deux supports différents est interdite. Mais ce sont les joints de fractionnement qui posent les problèmes les plus fréquents (figure 19). Destinés à ménager une certaine liberté entre le support et le revêtement, ils permettent d’accepter des mouvements différentiels de différentes natures (thermique, retrait et fluage des bétons, légers mouvements de structures...).
Le coefficient de...
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Pathologies spécifiques
BIBLIOGRAPHIE
-
(1) - Ginger CATED - Façades en pierre. - Collection Focus (2015).
-
(2) - CTMNC - Evolution DTU 55.2 - (2014).
-
(3) - CTMNC - ROC DIMAPIERRE Attachée - v. 2.1 (12_09_2016).
-
(4) - CTMNC - Guide sismique pierre attachée - (2015).
-
(5) - CTMNC UNTEC - Guide pratique de la pierre naturelle - (janv_2016).
-
(6) - CEFRACOR - Pierre et Patrimoine ACTES SUD - (2009).
-
(7) - « Roches de France » - Pierres,...
DANS NOS BASES DOCUMENTAIRES
NORMES
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Spécification pour éléments de maçonnerie – Partie 6 : Éléments de maçonnerie en pierre naturelle (indice de classement : P 12-026) - NF EN 771-6 -
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Méthodes d’essai pour éléments de maçonnerie – Partie 1 : Détermination de la résistance à la compression (indice de classement : P 12-101) - NF EN 772-1 -
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Méthodes d’essai des éléments de maçonnerie – Partie 11 : Détermination de l’absorption de l’eau par capillarité des éléments de maçonnerie en béton de granulats, en pierre reconstituée et naturelle et du taux initial d’absorption d’eau des éléments de maçonnerie en terre cuite (indice de classement : P 12-111) - NF EN 772-11 -
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Méthodes d’essai des éléments de maçonnerie – Partie 16 : Détermination des dimensions (indice de classement : P 12-116) - NF EN 772-16 -
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Méthodes d’essai des éléments de maçonnerie – Partie 20 : Détermination de la planéité des éléments de maçonnerie en béton de granulats, en pierre naturelle et en pierre reconstituée - NF EN 772-20 -
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