Présentation
EnglishRÉSUMÉ
Le séquençage à haut débit est l’une des révolutions biotechnologiques depuis 2010. En 2019, le génome humain est séquencé pour moins de 1000 €, bouleversant ainsi le domaine de la médecine. Le décryptage des gènes devient un enjeu majeur pour l’étude de nombreuses maladies dans le but d’améliorer le diagnostic, le pronostic et le traitement. Cependant, la quantité de données générées soulève beaucoup de questions. De plus, comment la loi de la bioéthique peut-elle s’adapter à cette évolution technologique ? Dans cet article seront présentées les techniques de séquençage utilisées depuis 2014, ainsi que les enjeux qu’elles représentent dans le domaine de la santé.
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Nathalie MARSAUD : Ingénieur d’études en biologie - Plateforme GeT-Biopuces, LISBP, université de Toulouse, CNRS, INRA, INSA, Toulouse, France
INTRODUCTION
Depuis le séquençage complet du premier génome humain en 2003 par la méthode de Sanger, les technologies de séquençage à haut débit, regroupées sous l’acronyme NGS (Next Generation Sequencing) n’ont cessé d’évoluer. Les séquenceurs de deuxième génération qui permettent de générer une très grande quantité de données avec des coûts restreints, et en un temps record, sont peu à peu remplacés par les séquenceurs de troisième et quatrième génération. Ces machines innovantes favorisent le séquençage de très grands fragments d’ADN et annoncent une véritable avancée. Elles ouvrent de nouvelles perspectives aussi bien dans les domaines de la recherche que dans le milieu hospitalier. De ce fait, l’approche traditionnelle de la médecine a fortement évolué et s’oriente petit à petit vers une médecine plus personnalisée. Parmi les nombreuses applications du NGS, le reséquençage du génome humain a pour objectif le décryptage du patrimoine génétique de chaque patient pour optimiser le diagnostic et le traitement de certaines maladies. Dans cet article seront décrites les plates-formes de séquençage les plus utilisées depuis 2014. Trois applications du séquençage dans le domaine de la santé seront ensuite abordées. La première présentera le plan « France médecine génomique » dans lequel plusieurs génomes humains seront séquencés afin de déterminer une cartographie détaillée du génome. L’objectif de ce programme est d’améliorer le diagnostic et le traitement de maladies. La seconde application, appelée « métagénomique », permet d’étudier les familles bactériennes présentes dans notre organisme. Des études ont en effet montré un lien entre le type de bactéries présentes et leur proportion avec une maladie donnée (diabète, obésité, cancer...). Enfin, la dernière application porte sur le séquençage au niveau de la cellule unique. Grâce à l’avancée des technologies, il est maintenant possible d’analyser une seule cellule et ainsi identifier les types cellulaires d’une tumeur. Cependant, le séquençage de nouvelle génération possède encore des verrous tels que la quantité de données générées. Comment adapter les méthodes de stockage à ces évolutions ? Quelles sont les méthodes actuelles pour analyser et interpréter toutes ces informations ? Enfin, l’accessibilité des séquences du génome humain pose un certain nombre de questions éthiques quant à l’utilisation des données. Doit-on informer sur des pathologies pour lesquelles aucun traitement n’est disponible ? Quels sont les risques ? Comment peut-on protéger ces données ? Quel degré de confidentialité doit-on maintenir ? Autant de questions que le NGS soulève et auxquelles il est nécessaire de trouver des réponses.
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Présentation
5. Conclusion
Les techniques de séquençage de nouvelle génération se sont à présent bien démocratisées. Le catalogue de séquenceurs s’est étoffé et offre à ce jour un large panel de machines adaptées aux différentes structures (laboratoire de recherche, milieu hospitalier...) et aux applications choisies. Grâce aux séquenceurs de deuxième génération, il est aujourd’hui possible de produire un très grand nombre de séquences, en un temps record et à un coût très faible. En moins de vingt ans, le coût du séquençage d’un génome humain a pu être divisé par 100 000. Cependant, ces machines possèdent certaines limites comme la génération de séquences assez courtes (inférieures à 1 000 bases), les problèmes de séquençage des régions riches en GC ou en homopolymères, les biais liés à l’amplification de l’échantillon par PCR. Pour pallier cela, des sociétés ont développé des nouveaux séquenceurs, appartenant à la troisième et quatrième génération. La troisième génération, avec les séquenceurs de Pacific Biosciences, est définie par l’absence d’amplification de l’échantillon de départ. Ces appareils produisent des séquences très longues, allant jusqu’à 60 kb. Cependant, le taux d’erreur reste assez important (15 %) et les machines manquent de portabilité. La dernière génération de séquenceurs propose des appareils de la taille d’une clé USB (MinION, ONT) révolutionnant ainsi le séquençage. Il est maintenant possible de séquencer des échantillons directement sur le terrain et d’obtenir des résultats en temps réel.
Toutes ces avancées technologiques répondent aux nouvelles exigences d’une médecine plus personnalisée. En effet, l’utilisation des données de séquençage du génome du patient permet, dans un nombre croissant de cas, d’affiner le diagnostic médical et le pronostic, afin de choisir le traitement le plus adapté à la pathologie décelée.
Parmi les applications du séquençage dans le domaine de la santé, le microbiote intestinal, considéré comme un organe à part entière, est une thématique très étudiée. Grâce aux recherches sur la composition en bactéries de notre organisme, il est aujourd’hui possible d’établir...
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BIBLIOGRAPHIE
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(6) - HILLIER (L.W.) et...
DANS NOS BASES DOCUMENTAIRES
ANNEXES
Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) https://ansm.sante.fr/S-informer/Points-d-information-Points-d-information/La-transplantation-de-microbiote-fecal-et-son-encadrement-dans-les-essais-cliniques-Point-d-Information2
Bioinfo https://bioinfo-fr.net/metagenomique-differences-fondamentales-avec-la-genomique
Biorigami http://www.biorigami.com
Comité consultatif national d’éthique http://www.ccne-ethique.fr/
Basset C, Coulombel L, Dreifuss-Netter F, et al. Comité consultatif national d’éthique (CCNE) pour les sciences de la vie et de la santé. Avis n° 124 – Réflexion éthique sur l’évolution des tests génétiques liée au séquençage de l’ADN humain à très haut débit ; 2016 http://www. ccne-ethique.fr/fr/publications
Comité international de bioéthique (CIB) http://www.unesco.org/new/fr/social-and-human-sciences/themes/bioethics/international-bioethics-committee/
Core...
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