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RÉSUMÉ
L'article débute par des considérations sur les différents régimes d'écoulement, puis par une étude de la cinématique, de la dynamique et de la thermique des couches limites. Les écoulements laminaires sont étudiés à travers l'écoulement de Poiseuille et celui de Hagen-Poiseuille. L'analyse des écoulements turbulents commence par la considération des échelles de turbulence et le point de vue statistique avec les équations de Reynolds appliquées aux bilans de la masse, de la quantité de mouvement et de l'énergie. Différents modèles de fermeture sont proposés, l'accent étant mis sur le modèle k, ?. Enfin, la prise en compte de modifications dans la composition du fluide au cours de l'écoulement termine cet article.
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André LALLEMAND : Ingénieur, Docteur ès sciences - Professeur des universités à l’Institut national des sciences appliquées de Lyon
INTRODUCTION
La dynamique des fluides réels est dominée par les forces de viscosité moléculaire, d’une part, par leur importance vis-à-vis des forces d’inertie de l’écoulement, d’autre part. Lorsque les forces de viscosité sont importantes par rapport aux forces d’inertie, l’écoulement est régulier, le champ des vitesses, ou plus généralement des paramètres du fluide, varie de façon monotone aussi bien dans l’espace que, éventuellement, dans le temps. Dans ce type d’écoulement, dit laminaire, toute instabilité est dissipée par la viscosité du fluide. Ceci n’est pas le cas dès que les forces d’inertie deviennent importantes par rapport aux forces de viscosité. Les instabilités, inévitables en pratique, se développent sous forme de tourbillons de tailles variées : l’écoulement devient turbulent. Dans ce mode d’écoulement, tous les transferts sont améliorés, ce qui est un avantage, mais les irréversibilités sont plus importantes, ce qui est évidemment un inconvénient.
Du fait de la viscosité, toute présence de paroi matérielle implique une évolution relativement forte dans le champ des vitesses. Si l’écoulement est du type « externe », c’est-à-dire lorsque les parois n’occupent qu’une petite partie de l’écoulement, les variations ne se font sentir que dans une zone proche des parois appelée couche limite. En dehors de cette couche limite, l’écoulement se comporte comme un écoulement de gaz parfait. Dans les écoulements « internes », pour lesquels les parois délimitent une zone d’écoulement relativement faible, tout le champ des vitesses est soumis à des gradients.
Quel que soit le type d’écoulement, les équations générales de bilans (masse, quantité de mouvement et énergie) sont applicables. La résolution analytique de ces équations aux dérivées partielles, généralement couplées, est cependant impossible dans la très grande majorité des cas pratiques. Des résolutions numériques s’imposent alors. Ceci est vrai pour les écoulements laminaires ; cela devient une règle générale pour les écoulements turbulents. En effet, les fluctuations des paramètres thermocinématiques du fluide introduisent des inconnues supplémentaires qui compliquent de façon très importante la résolution. La méthode la plus employée actuellement dans les problèmes industriels est la méthode statistique dans laquelle on ne s’intéresse plus qu’aux valeurs moyennes des paramètres de l’écoulement. Du fait de la non-linéarité des équations de base, cette méthode impose de modéliser les fluctuations et d’introduire un certain nombre d’équations supplémentaires, dites équations de fermeture, et de coefficients qui nécessitent un calage sur l’expérience. Parmi les différents modèles étudiés et proposés par les spécialistes, le plus courant est celui qui utilise la notion de viscosité turbulente et des équations de fermeture basées sur les transferts de l’énergie cinétique turbulente k et de son taux de dissipation ε. Pour faciliter la résolution de problèmes industriels, divers logiciels sont proposés par des sociétés spécialisées dans ce domaine.
Pour les notations et symboles, se reporter en fin d’article.
VERSIONS
- Version courante de oct. 2015 par André LALLEMAND
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3. Écoulements laminaires
Dans la pratique, les équations de bilans Écoulement des fluides- Équations de bilans, qui sont toutes des équations différentielles aux dérivées partielles, très souvent couplées entre elles, ne permettent d’obtenir des solutions analytiques des écoulements que dans très peu de cas simples. Dans la très grande majorité des cas, les résolutions doivent être entièrement numériques. Cependant, l’écoulement laminaire peut être résolu de façon analytique, dans le cas des fluides incompressibles newtoniens par les équations de Navier-Stokes pour certaines configurations d’écoulements conservatifs en régime permanent. Selon les conditions aux limites, les résultats diffèrent. Parmi ces solutions analytiques, on peut citer celles qui sont relatives aux écoulements suivants :
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l’écoulement de Poiseuille ou laminaire en conduite cylindrique à base circulaire ;
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l’écoulement de Hagen-Poiseuille ou écoulement laminaire entre deux plans, ou deux cylindres coaxiaux de grands diamètres par rapport à l’entrefer, dont l’un est mobile (écoulement de Couette) ;
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les écoulements "rampants" ou écoulement type du graissage hydrodynamique.
Des méthodes pseudo-analytiques sont aussi utilisées, par exemple, pour la résolution des couches limites laminaires.
A titre d’exemple, nous développons ici, d’une part, la résolution des écoulements de Poiseuille et de Hagen-Poiseuille, d’autre part, la résolution de la couche limite selon la méthode de Blasius.
3.1 Écoulement de Poiseuille
3.1.1 Expressions de la pression et de la vitesse
Supposons que l’écoulement laminaire et permanent, d’un fluide newtonien pesant...
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BIBLIOGRAPHIE
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(1) - CANDEL (S.) - Mécanique des fluides. - Dunod Université (1990).
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(2) - PADET (J.) - Fluides en écoulement. - Masson (1990).
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(4) - GOUYON (E.), HULIN (J.-P.), PETIT (L.) - Hydrodynamique Physique. - CNRS Éditions (1991).
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(6) - SCHISTEL (R.) - Les écoulements turbulents. Modélisation et simulation. - Hermès (1998).
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(7) - COUSTEIX (J.) - Turbulence...
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