Présentation
Auteur(s)
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Cédric COCQUEBERT : Professeur de Supélec - Professeur IMERIR (Institut méditerranéen d’enseignement et de recherches en informatique et robotique) - Docteur en Mathématiques appliquées
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Lire l’articleINTRODUCTION
Linux est un système d'exploitation au même titre que Microsoft Windows, mais il est bien plus que cela, par sa nature de logiciel libre, son histoire, son succès. On arrive rapidement à parler de philosophie Linux. Ce terme peut alors prêter à confusion et être interprété comme une idée de communauté élitiste qui s'évertuerait à lutter contre le monopole de Microsoft. Cet article veut montrer que Linux est une solution d'entreprise qui résout de nombreux problèmes de façon simple (sans être spécialiste). Cela peut s'avérer une véritable alternative à Microsoft et aux Unix commerciaux, indispensable dans certains cas, superflue dans d'autres.
Nous verrons que ce système a bien évolué depuis sa création, qu'il répond à bon nombre de critères industriels (32 bits, multiutilisateur, multitâche, multiplateforme, multiprocesseur, rapidité, sécurité, stabilité, convivialité) et que son installation et son utilisation sont grandement simplifiées. Cependant, il est indéniable que ce système hérite naturellement des avantages et inconvénients d’Unix et qu’il subsiste quelques phases délicates dans la mise au point (tuning) d’une machine Linux.
Nous ne pouvons aborder un système d'exploitation sans s'intéresser aux logiciels fonctionnant avec. En matière d'administration système et de développement, l'offre est excellente (la plupart sous licence GNU). Dans le domaine scientifique, véritable moteur de Linux, les logiciels se multiplient à une vitesse phénoménale et le portage d'anciens codes (sous Fortran/Unix/VMS) se met en place rapidement. Seul le domaine de la bureautique reste en retrait, avec cependant, ces derniers temps, des solutions de suites compatibles Microsoft Office.
Quant au problème de la maintenance et de la pérennité d'un logiciel libre, c'est une véritable question qu'il faut absolument se poser avant toute tentative d'un tel logiciel. Plusieurs distributions de Linux proposent un contrat de maintenance, des SSII (sociétés de service en ingénierie informatique) se spécialisent dans ce service. Mais la grande force d'un tel système réside dans Internet qui représente la plus grande hot-line du monde et une base de bêta-testeurs immense.
Linux est donc une solution de plus en plus convaincante qui nécessite non pas un esprit « bidouilleur » comme à son origine mais une réelle réflexion de stratégie informatique. Cette dernière ne peut s’appuyer que sur une démarche d’ingénieur qui consiste à cibler précisément les besoins, mettre en correspondance ces derniers avec les spécifications de Linux et valider les choix par des essais avant toute mise en production. La multiplication d'exemples d'intégration de Linux en entreprise ne fait que conforter cette idée.
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7. Conclusion
Linux reste encore un sujet d’interrogations pour l’entreprise même si le produit doit être considéré comme rapide, stable, sécurisé et convivial.
Les incertitudes juridiques de la licence GPL et le manque de responsabilité qu’elle occasionne sont des points critiques qui doivent faire réfléchir toute entreprise. La maturité des solutions Linux, impose enfin une démarche d’ingénieur qui nécessite de définir au préalable ses besoins, ses ressources et d’analyser les retours d’expériences connus. Un bon conseil cependant est de prendre des distributions de provenance certifiée et auditer les codes sources (pour une question de sécurité).
La pseudo-gratuité de Linux et des logiciels libres ne doit pas cacher le réel coût d’un tel investissement et il faut prévoir un budget pour la mise en œuvre, la formation, le support et la veille.
Les perspectives d’évolutions ne semblent plus être à l’affrontement : logiciels libres (Linux en tête de file) contre logiciels commerciaux (Microsoft en référence), mais plutôt à la cohabitation des deux modes de distribution. La tendance actuelle laisse présager que le produit « système d’exploitation » (et par extension « le logi-ciel ») ne devra plus être le seul argument commercial des sociétés le distribuant, mais que l’effort et les sources de revenus devront être centrés autour des services.
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