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Jacques PEPING : Stratégie et architecture des solutions de stockage Groupe Bull
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Le stockage a pris sa distance vis-à-vis des serveurs : distance non seulement au sens de l’éloignement physique, rendu possible grâce aux nouvelles technologies à fibre optique, mais aussi distance au sens de l’indépendance fonctionnelle. C’est ainsi que les ressources de stockage ne sont plus de simples boîtes noires, propriété exclusive d’un serveur mais tendent de plus en plus à former un espace de stockage intelligent, à la disposition des différents serveurs d’application de l’entreprise. Ce fait est confirmé par les entreprises qui procèdent maintenant à des appels d’offre du stockage, indépendamment des appels d’offre des serveurs.
L’indépendance du stockage de données est simultanément encouragée par la croissance exponentielle de la masse d’information qui demande à être partagée par les différents acteurs de l’entreprise et par le développement rapide des architectures de stockage en réseau.
Selon une étude de IDC (mai 1999) visualisée figure 1, plus de 1 300 000 To (1 To = 1012 octets) seront livrés dans le monde en 2002, alors qu’il y a cinq ans la livraison annuelle ne dépassait pas 10 000 To. Unix et NT se partageront l’essentiel de cette masse d’information.
Heureusement, l’évolution des technologies va permettre de contenir cette explosion continue des données. Les appareils de stockage sont de plus en plus capacitifs. Les disques de 100 Go (1 Go = 10 9 octets) à des prix attractifs sont pour demain. Les technologies Super DLT et LTO nous promettent bientôt des capacités proches du téra-octet. Les technologies de communication s’accélèrent. Fibre Channel permet aujourd’hui des vitesses de 100 Mo/s, demain 400 Mo/s. Les logiciels d’administration et de sauvegarde/restauration des données deviennent de plus en plus performants. Toutes ces avancées technologiques vont favorablement se déployer dans le contexte du stockage en réseau. Le stockage en réseau renforce chaque année sa pénétration du marché du stockage externe. Selon la figure 2, il devrait s’accaparer près de la moitié des revenus en 2002.
En créant un nouvel espace pour échanger les données, le SAN (Storage Area Network) va permettre à l’entreprise de résoudre ses problèmes de maîtrise de l’information et contribuer ainsi à sa réussite. L’entreprise pourra mieux optimiser l’ensemble de ses ressources de stockage au profit de ses applications. La sécurité de l’information sera mieux garantie par des opérations de sauvegarde plus rapides et des opérations de recopie des données dans des endroits protégés. Grâce au SAN, l’entreprise pourra améliorer la robustesse de son commerce électronique et sa réactivité aux demandes de ses clients. Finalement, c’est le modèle économique du stockage d’entreprise qui se trouvera amélioré.
Le SAN est une nouvelle façon de penser le stockage de données. C’est réellement une révolution qu’il faut traiter comme une évolution. Pour l’entreprise, migrer vers le SAN est une décision difficile sur les plans techniques et économiques. C’est pourquoi des services et une méthodologie de déploiement doivent nécessairement accompagner la mise en place d’une solution SAN.
Cet article commence par une analyse des limites des architectures de stockage actuelles ; il se poursuit par une comparaison des concepts de NAS (Network Attached Storage) et SAN puis par le développement des avantages que le SAN apporte à l’entreprise. Sont aussi évoqués, l’état actuel et les projets de standardisation, indispensables au développement industriel du stockage en réseau. Une large place est consacrée à l’infrastructure du SAN, véritable système nerveux du SAN reposant sur la technologie Fibre Channel et les équipements de communication. Dans l’article sont présentées des solutions de stockage qui trouvent toute leur efficacité aujourd’hui dans le contexte du SAN. De futures applications du SAN sont mises en évidence. Une méthodologie de déploiement d’une solution SAN est proposée. Une analyse d’un futur modèle du SAN est donnée en guise de conclusion.
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5. Stockage en réseau en perspective
Le concept de SAN apporte à l’entreprise un nouvel espace où elle pourra plus efficacement partager et échanger son information. Le futur du SAN réside dans le développement de fonctions qui vont favoriser l’épanouissement de ce nouvel espace. Ce sont notamment la participation active des mainframes au réseau de stockage, la généralisation des mouvements de données à travers le SAN, l’émergence d’un système de fichiers en réseau tirant avantage du NAS et du SAN et une administration dynamique à l’écoute des besoins économiques de l’entreprise. Ces tendances sont confirmées par les travaux que mènent actuellement l’industrie et les laboratoires de recherche.
5.1 L’intégration des mainframes
Il est vrai que le stockage en réseau a pris naissance et grandi dans le monde ouvert. Cependant, en tant que dépositaires des données de production de l’entreprise, les mainframes se doivent de participer au stockage en réseau. Pour cela, il faut qu’ils disposent de l’interface Fibre Channel et d’applications d’émulation qui puissent rendre le format de leurs données compréhensible par le monde ouvert.
Les mainframes MVS (Multiple Virtual Storage ) d’IBM se sont dotés d’un réseau propriétaire FICON (Fibre Connection ) qui reprend le protocole ESCON (Enterprise Systems Connection Architecture ) sur Fibre Channel. La technologie de disques développée par IBM repose également sur une architecture propriétaire SSA (Storage Serial Architecture ), différente de Fibre Channel. Pour se connecter au SAN du monde ouvert, IBM travaille sur des passerelles chargées d’assurer la transition entre les deux mondes. Il ne s’agit pas vraiment d’une intégration mais plutôt d’un couplage lâche.
Bull a introduit la notion de « twin machine » sur ses mainframes GCOS8. Les deux mondes GCOS et Unix y sont étroitement couplés et le mainframe GCOS bénéficie ainsi des capacités naturelles de son visage UNIX à se connecter sur un réseau SAN du monde ouvert.
D’une façon ou d’une autre, il faudra bien connecter les mainframes au SAN. C’est un moyen idéal pour que le monde de production et le monde décisionnel aient accès au même espace de données accélérant ainsi considérablement la durée de mise à jour des données de décision à partir des données de production. Dans ce cas, le...
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