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Auteur(s)
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Laurent BLOCH : Chercheur à l'Institut Français d'Analyse Stratégique (IFAS)
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L'informatique en nuage (Cloud Computing, traduit par infonuagique par les Canadiens francophones) est un service d'hébergement informatique en réseau dont la première apparition fut le lancement par Amazon de son offre Amazon Web Services (AWS) en 2006. Il s'agissait alors pour Amazon de commercialiser la puissance de calcul inutilisée des serveurs déployés de par le monde pour son propre usage. Ces serveurs n'étaient utilisés qu'à 10 % de leur capacité, afin de pouvoir faire face aux pointes saisonnières, notamment lors des fêtes de fin d'année.
L'idée d'une offre de services informatiques détachée, grâce au réseau, des caractéristiques techniques de son implémentation avait été formulée quelques années plus tôt, par exemple par des chercheurs tels que Michel Volle .
L'originalité de l'informatique en nuage, par rapport aux offres traditionnelles d'hébergement de données, de sites Web ou de serveurs de calcul, repose sur les cinq caractéristiques suivantes :
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déploiement et arrêt des services à la demande, en self-service, généralement par une interface Web, quasi instantanément ;
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accès par réseau à haut débit ;
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mutualisation de ressources non localisées : infrastructures, réseau, logiciel, stockage ;
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allocation et désallocation rapide des ressources (« élasticité ») ;
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facturation à la consommation, typiquement heure par heure.
Cette souplesse est permise par la disponibilité de quatre technologies déjà bien connues, mais dont les performances ont accompli récemment des progrès considérables : l'informatique distribuée, un réseau à haut débit omniprésent, le système de noms de domaines (DNS), et des plates-formes efficaces pour machines virtuelles. Quelques remarques sur ces technologies :
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la nécessité d'un réseau rapide et omniprésent est évidente ;
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la disponibilité de systèmes efficaces de virtualisation, dont une analyse détaillée sera donnée dans cet article, permet de déployer facilement, et même dans certains cas automatiquement, de nouveaux serveurs à la demande, alors que s'il s'agissait de machines physiques, il y faudrait toute une logistique de transport, de distribution d'énergie et d'infrastructure réseau ;
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l'usage de techniques perfectionnées de gestion du DNS confère à cette répartition dans l'espace (physique et topologique) la souplesse nécessaire ;
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une fois que l'on a déployé de nombreuses machines virtuelles, les principes de l'informatique distribuée sont indispensables pour les faire coopérer de façon cohérente. Le livre de Sir Charles Antony Richard Hoare est la référence sur les principes de l'informatique distribuée.
L'informatique en nuage peut être offerte selon trois formes :
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IaaS (Infrastructure as a Service) : le client se voit livrer une machine (virtuelle) nue, c'est-à-dire sans système d'exploitation installé, mais avec de l'espace disque et une ou plusieurs interfaces réseau (virtuelles) ; il installe sur cette machine le système et les logiciels de son choix, et fait son affaire des mises à jour, de sécurité notamment ;
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PaaS (Platform as a Service) : le client reçoit une machine virtuelle dotée du système d'exploitation qu'il aura choisi sur le catalogue du fournisseur, ainsi que de quelques programmes utilitaires (base de données, serveur Web par exemple) ; c'est le fournisseur qui assurera les mises à jour des logiciels qu'il aura installés, cependant que le client sera responsable de la gestion des données et des logiciels d'application qu'il aura installés lui-même ;
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SaaS (Software as a Service) : le client reçoit les droits d'accès à un système entièrement configuré avec les logiciels choisis sur le catalogue du fournisseur (par exemple, paie, messagerie, blog, wiki ou gestion financière), il n'a plus qu'à les utiliser avec ses propres données.
Grâce à la virtualisation des serveurs et du réseau, l'utilisateur de services en nuage ne sait où se trouvent ni ses données, ni l'ordinateur qui les exploite, et d'ailleurs leur emplacement physique peut changer à tout instant, même en cours de travail.
La plupart des services en réseau destinés au grand public ou aux entreprises, tels que les Google Apps, Facebook, Dropbox, etc., fonctionnent en nuage : on ne sait où sont ni les données, ni les ordinateurs qui les créent et qui les transforment.
VERSIONS
- Version courante de nov. 2020 par Laurent BLOCH
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4. Cyber-attaques en nuage
4.1 Plates-formes de tir en nuage
L'informatique en nuage peut également être un espace de lancement de cyber-attaques. Un article de Guillaume Arcas, Botnet as a Service , tendrait d'ailleurs à prouver que les cyber- attaquants aient été des précurseurs en cette matière, puisque les botnets ne sont rien d'autre que des services en nuage avant la lettre. Guillaume Arcas, dont l'article propose une analyse pénétrante des possibilités de cyber-attaques en nuage, parle alors de « nuages noirs » !
un botnet est un réseau d'ordinateurs (éventuellement des centaines de milliers) connectés à l'Internet et infectés par un virus (dit réticulaire ) qui se propage silencieusement parmi eux, à l'insu de leur propriétaire, sans y commettre le moindre dégât. Puis, à un signal donné, ou à une heure fixée, ces milliers de programmes vont par exemple se connecter à un même serveur Web, ce qui provoquera son effondrement. C'est ce que l'on appelle un déni de service distribué (DDOS).
Nous ne distinguerons pas ici les cyber-attaques dans le cadre de conflits inter-étatiques et celles de type criminel, parce que les techniques employées sont grosso modo les mêmes, et que d'ailleurs la frontière entre les deux est souvent poreuse.
Les cyber-attaquants utilisent, pour mener à bien leurs projets, la plupart des techniques du nuage. Il leur faut bien entendu dissimuler leurs actions, ce qui confère aux techniques utilisées quelques caractères distinctifs.
HAUT DE PAGE4.2 Pilotage, supervision et communications en nuage
ces actions que l'on nomme en anglais Command, Control, Communication (CCC), sont appelées « pilotage, supervision et communication ».
L'opérateur d'un botnet (le botmaster ) doit, certes, déployer une charge virale sur un grand nombre de machines, mais il doit ensuite pouvoir rester en communication avec celles-ci pour pouvoir en assurer le pilotage et déclencher...
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BIBLIOGRAPHIE
-
(1) - VOLLE (M.) - E-économie. - Economica, oct. 2000 http://www.volle.com/ouvrages/e-conomie/table.htm
-
(2) - VOLLE (M.) - De l'informatique : savoir vivre avec l'automate, - avr. 2006 http://www.volle.com/ouvrages/informatique/informatique1.pdf
-
(3) - HOARE (C.A.R.) - Processus séquentiels communicants. - Elsevier, Masson (1987).
-
(4) - THORAT (N.), RAGHAVENDRAN (A.), GROVES (N.) - Offline management in virtualized environments – How to run virtual machines together with physical machines, especially when sharing computational resources. - Communications of the ACM, vol. 56, no 4, p. 75-81 (2013).
-
(5) - KAHDI (S.) - Le nuage Dropbox vu de la terre ferme. - MISC, no 60, mars 2012.
-
(6) - RUFF (N.), LEDOUX (F.) - A critical analysis of Dropbox software...
DANS NOS BASES DOCUMENTAIRES
ANNEXES
Distributed Management Task Force http://www.dmtf.org/
American National Standards Institute http://www.ansi.org
Virtual Extensible LAN http://www.en.wikipedia.org/wiki/Virtual_Extensible_LAN
Git Hub https://www.github.com/kholia
Directive 95/46/CE du Parlement européen http://www.eur-lex.europa.eu/smartapi/cgi/sga_doc?smartapi!celexplus!prod!DocNumber≶=fr_doc=Directive_doc=1995ν_doc=46
Safe Harbor http://www.export.gov/safeharbor/index.asp
FRnOG – French National Operators Group http://www.frnog.org/
SCHAUER (H.). – Site d'Hervé Schauer consultants http://www.hsc.fr/index.html.fr
MISC. 2013. – Revue francophone de sécurité informatique http://www.miscmag.com
Ossir. Observatoire de la sécurité des systèmes d'information et des réseaux (2013) http://www.ossir.org
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