Présentation
EnglishAuteur(s)
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Véronique DIAS : Docteur - Assistante de recherche au laboratoire de physico-chimie de la combustion à l’Université catholique de Louvain (Belgique)
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Jacques VANDOOREN : Professeur au département de chimie à l’Université catholique de Louvain (Belgique)
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Lire l’articleINTRODUCTION
La combustion est un phénomène important puisqu’elle est utilisée comme source d’énergie principale. Le problème majeur de ce processus est la formation de polluants (CO, composés organiques volatils (COV), oxydes d’azote (NOx ), hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), suie…). En effet, dans l’activité humaine, ces composés sont ceux qui prédominent dans l’environnement par les rejets de nombreux systèmes de combustion : moteurs automobiles, sidérurgie, entreprises chimiques, incendies, incinérateurs de déchets urbains…
Depuis de nombreuses années, les sociétés européennes mais également internationales tentent de réduire cette pollution de l’air et, notamment, celle engendrée par les processus de combustion qui peuvent produire des hydrocarbures aromatiques polycycliques menant finalement à la formation de la suie. Cet article est centré principalement sur la formation de ces composés hydrocarbonés.
De nos jours, les principaux combustibles utilisés sont fossiles tels que le charbon, le pétrole et le gaz naturel. Pour connaître le cheminement de formation des espèces chimiques obtenues à partir du combustible initial jusqu’aux produits finaux, des études cinétiques sont effectuées par différentes techniques d’analyse. L’intérêt de telles études est de déterminer la vitesse de réaction de chaque processus chimique ainsi que la nature de ces différents composés produits. Une fois ces connaissances acquises, il est plus aisé d’intervenir sur le mode de combustion des hydrocarbures pour réduire les polluants et augmenter le rendement énergétique.
Différentes techniques avec leur appareillage spécifique permettent d’analyser la combustion des espèces hydrocarbonées : les réacteurs (fermés, à écoulement tubulaire, parfaitement agités), les systèmes à compression (machine à compression rapide, tube à choc) et les brûleurs (à flamme de prémélange, à flamme de diffusion). À partir de ces dispositifs expérimentaux, des mesures de constantes cinétiques peuvent être effectuées ; elles déterminent la vitesse à laquelle se déroule une réaction. Ces résultats servent de base à l’élaboration d’un mécanisme cinétique qui regroupe toutes les voies réactionnelles ayant lieu pendant la combustion.
Ces modèles permettent de simuler la combustion d’un hydrocarbure dans un réacteur donné, avec des conditions de température et de pression définies. En comparant les résultats calculés avec ceux obtenus expérimentalement, le mécanisme est validé ou non : c’est‐à‐dire que, dans les mêmes conditions que celles du mode opératoire, il doit pouvoir représenter l’expérience au point de vue cinétique.
Un tel mécanisme pourra ensuite être utilisé dans des calculs industriels : pour optimiser la fabrication d’un système de combustion en réduisant la pollution et en augmentant le rendement, pour prévoir les concentrations de polluants ainsi que leur vitesse de réaction…
Il est important de connaître les différents processus de formation des polluants afin de les enrayer et de réduire leur production.
Depuis plusieurs années, de nombreuses recherches ont permis de progresser dans le domaine de la cinétique de la combustion des hydrocarbures. L’oxydation de ces espèces hydrocarbonées est actuellement assez bien connue, et les principales études s’effectuent sur la formation des composés plus lourds, comme le premier cycle aromatique et les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP). La préoccupation née de la présence de HAP dans l’environnement est liée à leurs propriétés cancérigènes, mutagènes et cytotoxiques. Leur formation provient d’espèces composées de deux à six carbones et ils sont définis comme « précurseurs de suie » puisqu’ils mènent directement (ou indirectement) à la formation de celle‐ci.
Une analyse de ces différentes voies réactionnelles pour la formation des composés hydrocarbonés, des HAP et de la suie est présentée dans cet article.
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- Version courante de nov. 2024 par Pascal DIÉVART
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2. Formation des précurseurs des suies dans les flammes d’hydrocarbures
2.1 Oxydation des hydrocarbures
Pour alléger l’écriture des mécanismes réactionnels proposés dans les paragraphes qui suivent, les points indiquant la formation et la présence d’espèces radicalaires ont été volontairement omis. Cependant, le lecteur doit toujours avoir à l’esprit que ce sont bien des radicaux libres qui interviennent dans les réactions chimiques proposées tout au long du texte et dans les figures.
Depuis de nombreuses années, les flammes composées d’un et de deux carbones sont analysées afin de comprendre la cinétique de celles-ci. Dès 1959, Fristrom et al. [3] ont étudié les flammes plates prémélangées des composés à deux carbones : C2H2 , C2H4 et C2H6 , en milieu pauvre. De même, Peeters et Mahnen [4] [5] ont analysé les radicaux formés dans les flammes pauvres et stœchiométriques de méthane et d’éthylène. Ces résultats expérimentaux permettent de mettre en évidence la présence d’espèces supplémentaires autres que les produits de combustion, et suscitent l’intérêt pour l’étude de la cinétique de ces flammes.
Grâce aux analyses expérimentales des espèces en C1 et C2 , Warnatz [6] a pu établir un mécanisme cinétique de 130 réactions basé principalement sur l’oxydation des alcanes et des alcènes composés de deux carbones. Cependant, la combustion de l’acétylène n’étant pas très bien représentée, ce modèle a ensuite été amélioré pour cette espèce qui contribue à la formation des composés de trois et quatre carbones, et il a été élargi jusqu’à la simulation complète des voies réactionnelles de ces dernières (espèces en C4 ). En effet, le nouveau mécanisme comporte 200 réactions et permet de simuler la combustion des alcanes et des alcènes dans des conditions de mélanges pauvres et modérément riches [7]. Notons que la validation du modèle a été effectuée sur les flammes de CH4 , C2H6 , C3H8 et C4H10 .
À l’aide de ce mécanisme, Warnatz [7] a pu proposer un schéma général de la décomposition des alcanes comportant au moins...
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Formation des précurseurs des suies dans les flammes d’hydrocarbures
BIBLIOGRAPHIE
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(1) - KEE (R.), RUPLEY (F.M.) et al - * - Chemkin Collection, Release 3.6. Reaction Design. Inc. San Diego, CA (2000).
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(2) - DIAS (V.) - Étude de la formation des précurseurs des suies dans les flammes riches prémélangées d’éthylène. - Thèse. Université catholique de Louvain, Belgique (2003).
-
(3) - FRISTROM (R.M.), AVERY (W.H.), GRUNFELDER (C.) - Reactions of simple hydrocarbons in flame fronts-microstructure of C2 hydrocarbon-oxygen flames. - Proc. Combust. Instit., vol. 7, p. 304-310 (1959).
-
(4) - PEETERS (J.), MAHNEN (G.) - Reaction mechanisms and rate constants of elementary steps in methane-oxygen flames. - Proc. Combust. Instit., vol. 14, p. 133-146 (1972).
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(5) - PEETERS (J.), MAHNEN (G.) - Structure of ethylene-oxygen flames. Reaction mechanism and rate constants of elementary reactions. - Combust. Instit. European Symposium, p. 53‐58 (1973).
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...
DIAZ (V.) - Étude de la formation des précurseurs des suies dans les flammes riches prémélangées d’éthylène. - Université catholique de Louvain, Belgique (2003) (référence déjà citée dans le texte .
HEYBERGER (B.) - Mécanismes de combustion d’alcanes, d’alcènes et de cyclanes : contribution au développement du système EXGAS. - Institut national polytechnique de Lorraine (2002).
DOUCE (F.) - Étude de la formation des particules de suie à partir de constituants représentatifs du gazole. - Université d’Orléans (2001).
VAN-HULLE (P.) - Caractérisation des aérosols émis par la combustion des hydrocarbures : application à la mesure de l’indice de réfraction des suies. - Université de Rouen (2002).
VAN DER LOOS (A.) - Étude du mécanisme cinétique de l’oxydation du méthyltertiobutyléther (MTBE) dans les flammes. - Université catholique de Louvain, Belgique (2000).
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