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Jean DANSAC : Ingénieur de l’École Supérieure d’Optique - Ancien Directeur Scientifique de la Division Optronique de Thomson-TRT-Défense
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Lire l’articleINTRODUCTION
Dans le terme optronique se trouvent curieusement rassemblées deux dénominations scientifiques historiquement fort différentes :
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l’une se réfère à l’optique, science dont les origines remontent à plusieurs siècles – voire à plusieurs millénaires – puisque déjà chez les Babyloniens et les Égyptiens, puis chez les Grecs et les Romains, les premières lois sur la réflexion ont été énoncées et les premières démonstrations de focalisation ont été effectuées ;
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l’autre se réfère à l’électronique qui est, sans conteste, une création de notre 20 e siècle.
Comme nous le verrons par la suite, l’association récente de ces deux domaines techniques a été et restera encore longtemps génératrice de nouveaux concepts et équipements, tant sur le plan militaire que sur le plan civil.
Souvent, en pareils cas, il faut des événements spectaculaires pour révéler au public les capacités et l’existence même de telles nouveautés techniques ou scientifiques.
Ainsi, la guerre du Golfe, au début de l’année 1991, fut-il particulièrement révélateur pour les non-spécialistes et les non-initiés. Pour la première fois, la presse non spécialisée a utilisé largement la terminologie optronique.
Bien que ce vocable – optronique – ait été introduit au début des années 70, il demeure parfois encore (même dans les milieux spécialisés) certaines confusions d’interprétation entre les termes :
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optique ;
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optique électronique ;
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optoélectronique ;
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électro-optique (acousto-optique, magnéto-optique) ;
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optronique.
Afin de clarifier les choses, il convient de respecter certaines règles.
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Le terme optique est réservé, bien sûr, aux composants, sous-ensembles et ensembles comportant des lentilles, miroirs, prismes, etc. et concourant d’une façon générale à la déflexion et /ou à la focalisation des photons.
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Le terme optique électronique est réservé aux dispositifs à vide, défléchissant et /ou focalisant des électrons, technique présentant des analogies avec la déviation des photons.
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L’optoélectronique désigne principalement des composants transformant :
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soit des photons incidents en électrons, c’est le cas des détecteurs de lumière visible, de rayonnements ultraviolet ou infrarouge ;
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soit des électrons en photons comme c’est le cas dans bien des sources de lumière et en particulier dans les diodes émettrices de lumière et dans les diodes laser.
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L’électro-optique s’applique à des composants dont les caractéristiques optiques peuvent être modifiées par application d’une tension ou d’un courant électrique (les cristaux liquides en sont un exemple).
Des termes plus spécifiques sont également utilisés lorsqu’il y a interaction entre :
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un signal acoustique et un matériau optique : il s’agit alors d’un phénomène ou d’un composant acousto‐optique ;
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un champ magnétique et un matériau optique : il s’agit alors d’un phénomène ou d’un composant dit magnéto-optique.
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La terminologie optronique doit être réservée à la notion d’équipement ou de système faisant appel aux diverses technologies qui viennent d’être énoncées et à d’autres techniques et technologies qui permettent de réaliser un ensemble de fonctions.
Ainsi l’optronique conduit à des équipements ou systèmes susceptibles d’associer :
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des composants laser, télévision, infrarouge ;
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des dispositifs optiques, optoélectroniques, électro-optiques ;
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des mécanismes et servomécanismes ;
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des organes gyroscopiques ;
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des circuits de traitement analogique ;
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des dispositifs de traitement numérique (traitement du signal, traitement d’image) ;
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des visualisations ;
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des dispositifs d’enregistrement ;
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des circuits de transmission.
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VERSIONS
- Version courante de janv. 2015 par Jean-Louis MEYZONNETTE
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2. Historique
2.1 Principales raisons du développement de l’optronique militaire
En évoquant les applications de l’optronique militaire, on peut se poser la question :
« Pourquoi faire appel à l’optronique alors qu’il existe des techniques radar dont les performances n’ont cessé de s’améliorer depuis la Seconde Guerre mondiale et pour lesquelles des sommes considérables ont été investies ? ». En réponse à cette question, deux arguments prévalent :
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bien que, pour des raisons de transmission atmosphérique, l’optronique ne puisse pas remplacer le radar en toutes circonstances, optronique et radar présentent souvent des qualités complémentaires indispensables au niveau d’un système cohérent ;
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les performances que l’on peut attendre de l’optronique répondent vraiment aux besoins exprimés pour les systèmes d’armes modernes ainsi que pour les nouveaux moyens de fabrication et de contrôle industriels. Ces performances sont atteintes grâce à :
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la haute résolution : de par les longueurs d’onde très courtes du spectre optronique, il est possible d’obtenir des résolutions spatiales très élevées avec des diamètres d’optiques peu encombrants, d’où des possibilités de détection/ identification d’objectifs à grandes distances et de hautes performances de guidage (précision chirurgicale) ou de grandes précisions d’usinage,
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l’imagerie : conséquence de la haute résolution, l’imagerie optronique permet de disposer dans un champ donné, d’un nombre de points (pixels) considérable (un million, voire davantage). Les traitements d’images associés sont de plus en plus performants et conduisent à des systèmes de « plus en plus intelligents »,
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la furtivité : un système d’arme optronique peut être entièrement passif et répond ainsi aux exigences de plus en plus sévères concernant la furtivité. L’emploi du laser lui-même (utilisé en télémétrie ou illumination) nuit peu à la furtivité car le laser est, en général, très directif, et n’est utilisé que pendant un très court laps de temps,
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l’adaptabilité : si les conditions atmosphériques peuvent limiter les performances des systèmes optroniques, l’utilisation...
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