| Réf : E4310 v1

Rapport signal sur bruit
Lidars atmosphériques et météorologiques - Principes fondamentaux

Auteur(s) : Pierre H. FLAMANT

Date de publication : 10 août 2008

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RÉSUMÉ

Abréviation de l’anglais « light detection and ranging », le lidar désigne une méthode de mesure optronique qui se fonde sur les caractéristiques d’une lumière laser après diffusion par le milieu à étudier (étendu et peu dense), c’est-à-dire après interaction avec les molécules et particules en suspension. La complexité de l’instrumentation, ainsi que sa mise en œuvre (compacité, fiabilité, sécurisation…), sont fonction de l’application recherchée (atmosphérique, industrielle, scientifique). L’article explique le principe et le fonctionnement des différents lidars existants sur le marché et la nécessité de rédiger un cahier des charges pour y préciser les paramètres importants : grandeur à mesure, portée, précision, échantillonnage spatial et temporel.

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Auteur(s)

  • Pierre H. FLAMANT : Directeur de recherche au CNRS, laboratoire de météorologie dynamique/ Institut Pierre-Simon-Laplace, unité mixte École normale supérieure/ École polytechnique/CNRS/université Pierre-et-Marie-Curie

INTRODUCTION

Le lidar est une méthode de mesure optronique qui utilise un laser pour sonder à distance les milieux étendus peu denses comme l'atmosphère terrestre, ou restituer la structure et la topographie des surfaces et des couverts naturels ou urbanisés. Le mot lidar est une abréviation de l'anglais « light detection and ranging ». Le lidar a pris de l'importance en recherche et dans l'industrie depuis les années 1980. Il est utilisé dans des domaines variés :

  • atmosphère, qualité de l'air et pollution (voir l'article [E 4 315]), mais aussi climat et météorologie ;

  • topographie de surfaces terrestres et de zones urbanisées ;

  • couverts végétaux, canopées ;

  • géologie ;

  • zones inondées, bathymétrie ;

  • pollution marine.

Les applications atmosphériques intéressent une large communauté scientifique qui prend en charge les développements instrumentaux et algorithmiques (voir l'International Coordination Group for laser Atmospheric Studies : ICLAS), tandis qu'une communauté d'utilisateurs et de partenaires industriels prend en charge les autres applications (voir l'International Lidar Mapping Forum). Le présent article ne traite que du lidar atmosphérique.

Comme leur nom l'indique, les lidars atmosphériques et météorologiques sont utilisés pour l'étude des phénomènes atmosphériques et des processus qui règlent leurs cycles de vie. Les observations sont conduites de manière régulière par des réseaux (comme EARLINET en Europe) ou au cours de campagnes d'études. Les applications aéroportées ont été rendues possibles par les avancées techniques dans de nombreux domaines. La généralisation des applications sol, aéroportées et spatiales, requiert des instruments compacts, fiables et sécurisés. De même, la mise en œuvre par un personnel technique non spécialiste est à prendre en compte dès la conception et pour la rédaction d'un manuel d'utilisation et de modes opératoires.

Un premier lidar spatial LITE a été expérimenté avec succès par la NASA en 1994, ce qui a conduit à de nouveaux programmes de lidar dans l'espace pour la première décennie du XXIe siècle (voir l'article suivant sur les méthodes et applications des lidars atmosphériques et météorologiques [E 4 311]).

Pour les applications scientifiques et industrielles, il est utile de chiffrer ce qu'un lidar peut apporter par comparaison avec d'autres techniques : mesures in situ (voir « Mesures en météorologie » [R 3 050]), radiométrie, radar ou sodar. Dans tous les cas, une utilisation industrielle certifiée demandent des protocoles de validation, ce qui dans un premier temps limite les applications. De même, les règles strictes de sécurité oculaire liées à l'utilisation des lasers apportent aussi leurs contraintes.

Un marché industriel innovant se développe autour de PME européennes (Léosphère, CIMEL, et Raymetrics...), qui offrent des produits commerciaux pouvant répondre à des besoins d'utilisateurs institutionnels. Cependant, il reste que les applications nouvelles sont initiées et mises en œuvre par les organismes de recherche (en France : CNRS, universités, CNES), avec à terme une possibilité de transfert vers les PME innovantes.

Le présent article et sa suite [E 4 311] ont pour objectif d'expliquer le fonctionnement des lidars conçus pour les différentes applications. Ils devraient permettre au lecteur de concevoir le lidar correspondant à son application et d'écrire un cahier des charges en vue d'une réalisation. Le premier article [E 4 310] traite des principes généraux et de ce qu'il faut savoir pour aborder efficacement le deuxième article [E 4 311] qui traite de manière plus directe des applications du lidar à l'étude de l'atmosphère.

Le mot lidar (light detection and ranging ) a été proposé dans les années 1950, bien avant l'avènement du premier laser à rubis en 1960. L'usage veut que le mot ne prenne pas le pluriel sauf lorsqu'on parle des lidars en tant qu'instruments. Les noms ladar pour laser detection and ranging et laser-radar sont aussi utilisés, même si le nom lidar tend à se généraliser. Dès la fin des années 1930, des études lidar portant sur la détection des nuages pour la météorologie opérationnelle et l'aéronautique ont été conduites par des ingénieurs français pionniers dans ce domaine. Leurs travaux, interrompus par la Seconde Guerre mondiale, ont abouti plus tard mais aux États-Unis. Cela dit, c'est bien l'avènement du laser qui va permettre l'essor du lidar en recherche atmosphérique sur le principe de ce qui a été accompli avec le radar. Les premières mesures lidar par laser sont publiées dès le début des années 1960.

Elles étaient effectuées de nuit à partir du sol pour sonder la région de l'atmosphère située à une trentaine de kilomètres d'altitude. Comme souvent, on n'a pas commencé par le plus facile. Ensuite, et en moins d'une dizaine d'années, les différentes techniques lidar ont été testées et mises au point. La démonstration étant faite en termes de performance : portée, sensibilité et précision, la technologie très limitée des années 1960-1970 n'a pas permis l'essor du lidar atmosphérique. Il faudra attendre les années 1990 pour cela. Il est bon de souligner que les premiers expérimentateurs se devaient de tout faire à partir des quelques composants dont ils disposaient : construire leur laser, assembler leur lidar, collecter les données géophysiques sous forme analogique au moyen d'oscilloscopes, les traiter avec de gros ordinateurs peu performants utilisant des cartes perforées, et pour finir, les analyser en termes géophysiques.

La radiométrie optique passive utilise le rayonnement solaire direct ou diffusé par les molécules et les particules, ou le rayonnement thermique de l'atmosphère. Un radiomètre utilise un télescope récepteur alors qu'un lidar utilise un laser émetteur associé à un télescope récepteur. Si le laser émet des impulsions, les mesures lidar sont résolues en distance. Les mesures passives quant à elles sont intégrées sur toute la colonne entre l'instrument et les différentes zones diffusantes ou émettrices. La mesure lidar est monochromatique alors que la mesure radiométrique s'effectue sur un domaine spectral plus ou moins large, mais que l'on peut résoudre par l'emploi d'éléments dispersifs (réseau de diffraction, interféromètre).

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VERSIONS

Il existe d'autres versions de cet article :

DOI (Digital Object Identifier)

https://doi.org/10.51257/a-v1-e4310


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8. Rapport signal sur bruit

8.1 Signal radiométrique

En même temps que le signal utile, le télescope reçoit un flux radiométrique R (en watts) dont la valeur dépend de la luminance spectrale diffuse L (W · m–2 · nm–1 · sr–1) de la scène observée. Comme pour le signal utile (§ 7), la puissance reçue est fonction du champ de vue du télescope (2 t), de la surface A du télescope, du facteur de transmission Top de l'optique et de la largeur spectrale Δλ du filtre interférentiel :

( 7 )

La largeur du filtre Δλ est choisie pour détecter tout le signal utile. En aucun cas, un lidar ne doit pouvoir observer directement la lumière solaire (ou lunaire) pour ne pas endommager le sous-système de détection. Si nécessaire, on utilise des capteurs pour prévenir tout incident fâcheux. Le signal radiométrique R, fonction du domaine spectral et des conditions météorologiques, varie au cours du cycle diurne. Dans le domaine visible et le proche IR, L varie entre 0,1 à 1 W · m–2 · nm–1 · sr–1 de jour entre un ciel clair (peu de lumière diffuse) et un ciel nuageux, alors que de nuit ; sans lune, . Dans l'IR thermique entre 9 et 11 μm, L peut se calculer comme la luminance spectrique d'un corps noir ou d'un corps gris d'émissivité ( ≥ 1 pour un corps noir). Pour le...

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BIBLIOGRAPHIE

  • (1) - BACHMAN (C.G.) -   Laser Radar Systems and Techniques.  -  Norwood (MA) : Artech House, Boston & London (1979).

  • (2) - BANKH (V.A.), MIRONOV (V.L.) -   Lidar in a turbulent atmosphere.  -  Artech House, Boston & London (1987).

  • (3) - FUJII (T.), FUKUCHI (T.) -   Laser remote sensing.  -  Taylor & Francis, Boca Raton, FL, USA, (Ed.) (2005).

  • (4) - HINKLEY (E.D.) -   Laser monitoring of the atmosphere.  -  Springer-Verlag, Berlin, (Ed.) (1976).

  • (5) - JELALIAN (A.V.) -   Laser radar systems.  -  Artech House, Boston (1992).

  • (6) - KINGSTON (R.H.) -   Detection of Optical and Infrared Radiation.  -  Springer, Berlin (1978).

  • (7)...

NORMES

  • Sécurité des appareils à laser. Partie 1 : classification des matériels et exigences. - CEI 60825-1 - 2007

  • American National Standard for safe Use of Lasers. - ANSI Z136.1 - 2007

1 Supports numériques

FASCODE http://www.jcdpublishing.com/software.html

HITRAN http://cfa-www.harvard.edu/hitran/

MODTRAN http://geosci.uchicago.edu/~archer/cgimodels/radiation.html

GEISA http://ara.lmd.polytechnique.fr/htdocs-public/products/GEISA/HTML-GEISA/GeisaAccess.html

HAUT DE PAGE

2 Événements

International Lidar Mapping Forum (annuel) http://www.lidarmap.org/

HAUT DE PAGE

3 Annuaire

International Coordination Group for Laser Atmospheric Studies (ICLAS) http://iclas.hamptonu.edu/

European Aerosol Research Lidar Network to establish an aerosol Climatology (EARLINET) http://www.earlinet.org/

Agence spatiale européenne (ASE), programme Living Planet (les projets de missions sont à rechercher dans Earth Explorers) http://www.esa.int/esaLP/

Centre national...

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