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Auteur(s)
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Jacques QUIBEL : Ingénieur de l’École nationale supérieure des arts et métiers - Diplômé du Centre de perfectionnement dans l’administration des affaires de la Chambre de commerce de Paris - Ancien Directeur prospective et stratégie chimie pour le groupe Air Liquide - Conseil en management et stratégie d’entreprise
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Lire l’articleINTRODUCTION
Le management de l’entreprise, anglicisme adopté par l’Académie française, s’applique à l’ensemble des techniques de gestion et d’organisation, lesquelles évoluent et s’acquièrent par la formation et l’expérience.
La responsabilité du manager vis-à-vis de ceux qui l’ont nommé (conseil d’administration, supérieur hiérarchique, etc.) ou qui contrôlent son action (les mêmes que précédemment et des organismes extérieurs comme l’État) s’exerce en orientant l’activité d’entités diverses, en dirigeant des collaborateurs, en résolvant des problèmes, en maîtrisant des évolutions et en s’attachant à atteindre des objectifs.
L’examen d’entreprises sélectionnées au hasard n’informe guère sur les évolutions en cours et leurs tendances. En effet, beaucoup de firmes comprennent mal l’importance des problèmes, des défis et des enjeux auxquels elles sont soumises. Elles ont des dirigeants qui manquent de vision à long terme à cause de leur formation, de leur passé et des habitudes prises.
En revanche, si l’on étudie soigneusement un échantillon d’entreprises performantes comme l’a fait le cabinet A. T. Kearney (type d’analyse qui se développe surtout dans l’univers anglo-saxon du management) c’est-à-dire celles qui, sur une longue période, sécrètent un bénéfice net supérieur au coût des capitaux engagés, on détecte des concepts qui, soigneusement appliqués, ont permis la réussite. Mais sont-ils permanents, conduisant avec certitude ces entreprises au progrès continu ?
La prudence incite à définir le management à la fois comme un art et une science, qui ne peut pas se résumer à quelques concepts et expériences vécues. Il faut essayer de décrypter ce qui apparaît fondamental pour le futur dans les observations, l’étude des échecs et des succès, les interrogations des dirigeants, des cadres, du personnel en général, les résultats des expérimentations faites ici et là.
Observons que cette attitude est nécessaire pour construire un plan stratégique (à long ou moyen terme). On s’appliquera donc à examiner de façon critique, les faits actuels, les tendances observées, les expériences et les prévisions le plus souvent formulées.
Des mots nouveaux sont apparus dans les années 1980/1990 s’appliquant à des connaissances et à des méthodes que certains employaient déjà, parfois sans les formaliser.
Downsizing : diminuer le personnel, réduire la taille d’une entité.
Externalisation : sous-traiter une partie de l’activité, s’associer pour réaliser avec d’autres ce qu’on ne peut plus ou ne veut plus faire seul.
Qualité totale : rechercher la qualité non seulement pour les produits, mais aussi dans tous les actes du personnel.
Analyse de la valeur économique : déterminer ce qui ôte de la valeur à un produit (pour celui qui le commercialise) à tous les stades de l’étude, de la fabrication, de la vente, qu’il s’agisse de réduire le nombre de composants, de les simplifier, de les fabriquer autrement, de réaliser des économies en recherche, dans les études, l’organisation, les tâches, etc.
Benchmarking : comparer les performances de la firme avec celles des meilleures du secteur ou les meilleures pour l’ensemble des entreprises.
Re-engineering : réorganiser l’entreprise à partir des flux d’information.
Ces vocables éclairent des évolutions, la plupart inévitables provoquées par les changements des contraintes externes et internes aux entreprises.
Le changement est permanent. La mentalité, les besoins et les exigences des clients évoluent. Les produits, les services, les technologies, le comportement du personnel, les compétences nécessaires, la stratégie, l’organisation se modifient. Ce sont peut-être moins les mutations en elles-mêmes qui traumatisent, provoquant de vives réactions du personnel ou son apathie, que les conditions dans lesquelles elles sont opérées, parfois très brutalement.
La direction générale devrait jouer un rôle clé en recherchant les faits nouveaux, en animant la réflexion du plus grand nombre (groupes de re-engineering, cercles de qualité, etc.) en étudiant très tôt les transformations à provoquer et en décidant de les appliquer avec constance et courage.
L’échec résulte souvent d’un manque d’analyse et d’esprit de décision. Air France ou la SNCF aurait pu se préparer il y a longtemps aux exigences futures du transport, à l’évolution de la concurrence et des besoins de la clientèle avant de subir des pertes abyssales. A contrario, des groupes comme l’Oréal ou Air Liquide ont su, depuis leur création, modifier progressivement politique, stratégie, organisation, méthodes de travail, évitant les situations graves et profitant des opportunités dans un univers en développement économique.
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8. Conclusion
Y a-t-il évolution ou rupture dans la pratique du management ?
Différents phénomènes sont observés.
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On progresse vers plus de rigueur, d’exigence et de complexité. Des méthodes et des concepts semblent nouveaux, adaptés à ces contraintes : le re-engineering, le downsizing, l’organisation par projets, la qualité totale, etc. En fait, ils sont appliqués depuis plusieurs décennies. Il est vrai néanmoins que les recherches faites dans les business schools et les expériences publiées permettent de décrypter des tendances, d’éclairer des évolutions pour celui qui sait ne pas se laisser entraîner par des effets de mode.
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Certaines firmes subissent des phénomènes de rupture parfois graves. Air France doit se remettre totalement en cause car ses pratiques de management sont depuis longtemps inadaptées. La SNCF ne s’accommode pas des contraintes dues à la concurrence et à sa clientèle. L’industrie américaine de l’automobile s’est laissée surprendre par l’arrivée des Japonais et a dû revoir ses modes de production. Dans la plupart des cas, il s’agit d’une absence de vision de la part de dirigeants incapables de se projeter dans le futur.
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Lorsque les produits se vendent bien et que l’entreprise sécrète du profit, il n’est pas forcément illogique de penser que cela va durer, attitude n’incitant guère à prendre des risques liés au lancement d’un nouveau produit, par exemple. Malheureusement, des firmes performantes cessent de l’être à un moment donné, n’ayant pas mis en marche suffisamment tôt les changements opportuns. Cela s’est produit dans un passé déjà ancien pour Rhône Poulenc et Saint Gobain et plus récemment pour IBM et Philips.
Le poids du présent tend à occulter l’analyse et la réflexion concernant l’avenir. Il est de même des consultants préconisant de résoudre les problèmes actuels (ce qui bien sûr est nécessaire) en évitant de se focaliser sur le futur, par définition inconnu, rétrécissant ainsi la vision à quelques jours alors qu’il faudrait aussi scruter l’horizon à moyen et à long terme.
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Il y a aussi les entités ne disposant pas des moyens pratiques et des indicateurs permettant de détecter les problèmes. C’est souvent le cas des PME qui ne recueillent pas...
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