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RÉSUMÉ
Les matériaux composites à matrice métallique ont été développés à partir des années 1960 afin de combiner les propriétés des métaux (ductilité, conductivité, tenue au feu) à celle des renforts. Cette combinaison permet d’obtenir des propriétés supérieures à celles des métaux et alliages métalliques classiques. Aujourd’hui, ces matériaux sont utilisés dans de nombreux domaines tels que l’aéronautique, le spatial, l’automobile, le nucléaire. Cet article décrit les principaux constituants de ces matériaux composites (matrice, renfort et interface), les procédés d’élaboration associés et il présente les propriétés principales associées à des applications spécifiques.
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Salim DERMARKAR : Ingénieur des Arts et Manufactures Docteur-IngénieurCentre de Recherche de Voreppe, SA
INTRODUCTION
Les matériaux composites à matrice métallique dont il est question ici ont été développés à partir des années 1960-1965 en deux vagues successives. Des efforts importants de recherche ont été menés aux États-Unis et en France dans les années 60 autour d’une fibre monofilamentaire de bore, sans véritable développement industriel ultérieur. Ce composite métal-métal était pénalisé par le coût très élevé de la fibre. À cette date, les applications envisagées étaient exclusivement orientées vers l’aéronautique et l’espace. Dans les années 80, la disponibilité de nombreuses nouvelles fibres céramiques devait relancer les recherches dans ce domaine avec des perspectives de développement industriel plus encourageantes. Des exemples d’applications industrielles ont été développés dans l’automobile, à l’initiative de l’industrie japonaise. Pour une présentation d’ensemble des composites à matrice métallique, on consultera :
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la référence pour une description des procédés de fabrication et des lois de comportement mécanique ;
Il faut souligner qu’à ce jour ces matériaux sont encore en pleine évolution, et que les propriétés que l’on peut en attendre ne sont que partiellement connues. Ces propriétés sont très largement supérieures à celles des alliages métalliques, comme nous le montrerons pour les différents groupes de composites à matrice métallique. Elles s’accompagnent toujours, pour les composites métal-céramique, d’une réduction de ductilité par rapport aux alliages métalliques. Cette caractéristique doit être prise en compte dans les règles de dimensionnement des pièces, et bien souvent une nouvelle conception de la pièce sera nécessaire.
Nous montrerons également que, dans le cas des technologies de fabrication par moulage, le procédé de fabrication du matériau et le procédé de fabrication du composant sont confondus. Le concepteur du composant industriel pourra jouer sur la nature et la localisation des renforts pour ajuster au plus près les matériaux au cahier des charges fonctionnel de sa pièce. Ici la notion de matériau s’estompe au profit de la notion de composant fonctionnel.
L’utilisation d’une matrice métallique dans un composite présente plusieurs avantages par rapport aux matrices organiques :
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meilleure tenue en température permettant de reculer les limites d’utilisation en environnements moteurs ou structures hypersoniques ;
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meilleures propriétés mécaniques intrinsèques de la matrice, permettant le renfort localisé ou unidirectionnel ;
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meilleure tenue au vieillissement et au feu ;
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ductilité élevée de la matrice ;
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meilleure étanchéité aux gaz (herméticité).
En revanche, les technologies de fabrication des composites à matrice métallique sont en général plus complexes que pour les composites à matrice organique. Au cours de la fabrication, il faut assurer une bonne cohésion aux interfaces entre matrice et renfort, sans dégrader ce dernier. La liaison fibre-matrice doit être réalisée avec une matrice en phase liquide ou semi-liquide. Dans tous les cas, il faut que la température de fusion commençante ne soit pas trop élevée et que la matrice ne présente pas une réactivité trop importante avec le renfort. Si l’on ajoute à ces critères l’intérêt de matériaux légers et à propriétés spécifiques élevées, on comprendra que, parmi les différentes matrices métalliques disponibles, l’aluminium et ses alliages occupent une place privilégiée comme matrice de composites pour les transports et les pièces en mouvement.
Les composites à matrice aluminium (CMAI) ont donc été très largement étudiés et font l’objet d’un traitement détaillé dans cet article. Nous traitons de façon plus succincte des autres familles de composites à matrice métallique : composites à matrice magnésium (CMMg), composites à matrice titane (CMT i), et composites à matrice réfractaire.
VERSIONS
- Version courante de nov. 2018 par Jean-François SILVAIN, Jean-Marc HEINTZ, Amélie VEILLERE
DOI (Digital Object Identifier)
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2. Typologie et propriétés des renforts
Nous appellerons renforts discontinus les renforts dont toutes les dimensions sont très inférieures aux dimensions du composite à matrice métallique, renforts continus les renforts dont au moins une dimension est supérieure ou égale aux dimensions du composite et renforts hybrides toute combinaison de renforts continus et discontinus.
La fraction volumique de renfort est mesurée après dissolution sélective de la matrice (norme ASTM D 3553-76).
2.1 Renforts discontinus
La figure 1 illustre les morphologies des trois types de renfort discontinu utilisés dans les composites à matrice métallique. Les caractéristiques de ces renforts sont rassemblées au tableau 1. Nous conviendrons de désigner respectivement par les indices p, t, fc les particules, les trichites et les fibres courtes.
HAUT DE PAGE
Nous désignons par le terme de « particules » toutes les morphologies de renfort quasi isotropes [facteur I /d (longueur/diamètre) compris entre 0,2 et 1]. Ces morphologies peuvent être de type sphérique ou aciculaire. Dans les composites à matrice aluminium, les renforts particulaires les plus utilisés sont le carbure de silicium et l’alumine, de type aciculaire.
Pour les renforts de particules, les fractions volumiques généralement employées varient entre 10 et 50 %. La taille moyenne des particules peut varier entre 5 et 50 µm, suivant les fournisseurs et les types d’application envisagés. Pratiquement, il y a toujours une dispersion de taille des particules autour d’une valeur moyenne, et les comparaisons entre les propriétés obtenues sur les composites doivent tenir compte de l’histogramme de distribution des tailles.
Les particules peuvent être directement associées au métal sous forme dispersée par mélanges, ou préparées en préformes et imprégnées ultérieurement par le métal. La première approche est adaptée aux faibles fractions volumiques (10 à 30 %), la seconde est limitée aux fractions volumiques élevées (30 à 70 %).
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Typologie et propriétés des renforts
BIBLIOGRAPHIE
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(1) - NASLAIN (R.) - Introduction aux matériaux composites - . T.2, Matrices métalliques et céramiques, 491 p. Éd. CNRS (1985).
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(2) - Composites, Engineered Materials Handbook - . Vol. 1, ASM International, Met. Park, Ohio 44073, USA (1987).
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(3) - Engineers’guide to composite materials (Guide de l’ingénieur dans les composites) - . ASM, Met. Park, Ohio 44073, USA (1987).
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(4) - Fabrication of composite materials source book (Ouvrage de référence pour la fabrication des matériaux composites) - . ASM, Met. Park, Ohio 44073, USA (1985).
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(5) - Cast Reinforced Metal Composites (Composites à matrice métallique moulés) - . ASM International, Met. Park, Ohio 44073, USA (1988).
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(6) - Interfaces in Metal-Matrix Composites (Interfaces dans les composites à matrice métallique) - ....
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