Présentation
Auteur(s)
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Régis LEVEUGLE : Ingénieur de l’École nationale supérieure d’électronique et de radioélectricité de Grenoble - (ENSERG) - Professeur à l’Institut national polytechnique de Grenoble (INPG) - Laboratoire des techniques de l’informatique et de la microélectronique pour l’architecture - d’ordinateurs (TIMA)
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Lire l’articleINTRODUCTION
Le test des circuits intégrés n’est pas un domaine nouveau, mais il est en perpétuelle mutation. Lors des premiers pas dans la production de circuits intégrés, l’ingénieur de conception et l’ingénieur chargé du test étaient généralement bien dissociés. Le premier décidait des éléments à implanter dans le circuit et du dessin de ces éléments sur le substrat physique ; le second décidait ensuite comment déterminer efficacement, en fin de production, si le circuit n’était pas entaché d’un défaut de fabrication et pouvait être livré au client. Le premier devait donc garantir une fonctionnalité exempte d’erreur de conception ; le second devait assurer la détection de tout défaut physique. Avec la croissance rapide de la complexité des circuits, cette séparation nette des responsabilités est devenue caduque. L’évolution vers la haute intégration (VLSI : Very Large Scale Integration) a eu pour conséquence l’impossibilité de tester efficacement le circuit en production si le test n’a pas été prévu pendant la conception ; la qualité et le coût du test sont devenus directement liés aux choix de conception et aux informations fournies par le concepteur pour la préparation du test.
La préparation des vecteurs de test est donc aujourd’hui de la responsabilité du concepteur et la notion de conception en vue du test (DFT : Design for Testability) est apparue (cf. § 2 à 5). En effet, dans un nombre croissant de cas, des dispositifs spécifiques doivent être ajoutés dans le circuit pour permettre d’atteindre le niveau de qualité de test requis.
L’objectif de cet article est de donner une vue d’ensemble des concepts importants du domaine, sans chercher à prétendre à l’exhaustivité. Les informations données dans la documentation permettront à chacun d’approfondir les points nécessaires dans un contexte donné. En particulier, cet article ayant été résolument rédigé dans l’optique du concepteur, les aspects liés à la mise en œuvre du test en phase de production seront très peu abordés. Les caractéristiques des équipements de test (ATE) ne seront mentionnées que dans le cas où elles ont un impact direct sur le travail du concepteur. Par ailleurs, cet article se concentrera sur le test des circuits numériques. De plus, le cas des circuits asynchrones ou en filière autre que CMOS (complementary metal oxide semiconductor) ne sera pas explicitement abordé.
En parallèle de l’accroissement de complexité des circuits intégrés, il faut noter l’évolution vers la haute densité des circuits imprimés et des technologies d’encapsulation (en particulier, l’accroissement du nombre de montages de circuits intégrés dans des modules multi-circuits ou MCM). Les problèmes de points d’accès, bien connus dans le domaine du test des circuits intégrés individuels, sont donc apparus aussi au niveau carte, avec l’impossibilité d’utiliser valablement les « planches à clous » ou autres méthodes d’accès direct aux nœuds internes. Un groupe de travail, réunissant un certain nombre d’industriels sous l’appellation JTAG (Joint Test Action Group), a cherché à définir une méthodologie permettant de tester efficacement des MCM, des cartes de haute densité et des équipements complets utilisant ces cartes. Un groupe de travail IEEE (Institute of Electrical and Electronics Engineers), se basant sur les travaux du JTAG, a édité en 1990 la norme IEEE1149.1 « Boundary Scan ». Cette norme induit des contraintes sur la conception des circuits intégrés, ce qui sera détaillé dans la seconde partie de cet article (cf. [E 2 461], § 2).
L’évolution des technologies de fabrication vers les technologies « sub-microniques profondes » (dimension minimale inférieure à 0,25 µm), s’accompagnant d’un bouleversement des approches de conception avec le développement rapide de la réutilisation de blocs fonctionnels complexes (appelés blocs « IP », pour « Intellectual Property »), conduit au développement de systèmes intégrés dans un seul circuit (SoC : « System on Chip »). Ces SoC, avec une complexité annoncée de 1 milliard de transistors à l’horizon 2010, posent naturellement des problèmes variés au niveau du test. On peut noter en particulier l’importance croissante des méthodes de test de circuits mixtes numérique/analogique, voire de circuits incluant des blocs de puissance ou des micro-systèmes. Ces derniers aspects ne seront pas explicitement traités ici ; l’impact des technologies submicroniques sera cependant discuté au paragraphe 2.3, ainsi que l’évolution des méthodologies de test pour tenir compte de l’évolution de la complexité des parties numériques (cf. [E 2 461], § 3).
Il faut encore noter que les circuits intégrés complexes sont utilisés dans un nombre croissant d’applications critiques, au niveau des vies humaines (comme par exemple l’avionique ou le transport terrestre) ou au niveau financier (comme dans le domaine bancaire ou pour certaines conditions de vol spatial non habité). Leur utilisation est aussi croissante dans des applications comme le contrôle de processus industriel ou dans la vie de tous les jours (pour ne citer que la téléphonie mobile). En parallèle, la probabilité de défaillances transitoires augmente avec l’évolution des technologies. Un aspect du test jusque-là méconnu dans la plupart des domaines d’application commence donc à se démocratiser : l’utilité de réaliser un test du circuit pendant l’exécution normale de l’application, et non pas seulement en fin de fabrication ou en maintenance. Un tel test « en-ligne » met en œuvre des techniques très différentes des tests plus classiques ; quelques techniques de base seront résumées dans la seconde partie de l’article (cf. [E 2 461], § 4).
Enfin, malgré l’augmentation considérable de la complexité des circuits, la pression ne cesse de s’accroître pour diminuer les temps de conception. Ceci passe par l’utilisation de méthodologies efficaces et d’outils de conception assistée par ordinateur (CAO) performants. Le domaine du test n’échappe pas à cette contrainte et il est fondamental de pouvoir disposer d’outils CAO spécifiques. Les types d’outils disponibles en 2002 dans le domaine du test de circuits intégrés numériques, puis quelques exemples concrets d’utilisation des méthodes seront présentés dans la seconde partie de l’article (cf. [E 2 461], § 5 et § 6).
Cet article constitue la première partie d’un ensemble consacré aux tests des circuits intégrés numériques :
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Test des circuits intégrés numériques – Notions de base. Génération de vecteurs [E 2 460] ;
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Test des circuits intégrés numériques – Conception orientée testabilité [E 2 461] ;
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Test des circuits intégrés numériques – Pour en savoir plus [Doc. E 2 462].
VERSIONS
- Version courante de sept. 2021 par Mounir BENABDENBI, Régis LEVEUGLE
DOI (Digital Object Identifier)
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4. De la validation fonctionnelle au programme de test
Il a été indiqué que des vecteurs de test fonctionnels peuvent être utilisés lors du test de fin de fabrication (pour l’ensemble du test, en conjonction avec des vecteurs de test structurels, ou pour compléter le test par un tri en fonction de la fréquence maximale de fonctionnement). Afin de gagner en efficacité et de réduire le temps total de développement, il est alors important de prévoir le test dès la détermination des vecteurs fonctionnels utilisés pour valider la conception architecturale et logique du circuit. L’objectif de cette section est d’indiquer les points majeurs à prendre en compte pour permettre une réutilisation aisée des séquences de validation fonctionnelle dans le cadre du test.
4.1 Passage d’une simulation à un programme de test
La figure 6 résume les principales étapes liant la validation fonctionnelle et le test.
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Les vecteurs de test fonctionnels sont tout d’abord développés par les concepteurs pour valider par simulation les différents blocs du circuit. Une fois les descriptions au niveau portes obtenues pour les blocs, il est possible d’effectuer des simulations de fautes, pour le modèle de fautes choisi, afin d’obtenir un taux de couverture pour chaque bloc individuel. Ceci peut donner une indication générale sur l’efficacité pour le test des séquences fonctionnelles choisies. Cela ne donne cependant pas directement un taux de couverture pour le circuit total. En effet, le taux de couverture du circuit dépend de la facilité avec laquelle les vecteurs déterminés pour les blocs vont pouvoir être amenés depuis les entrées/sorties primaires du circuit.
La simulation de fautes donne donc en général des indications plus représentatives lorsqu’elle est effectuée sur le circuit complet, après assemblage des blocs et détermination des séquences de test au niveau du circuit complet. Ces dernières séquences peuvent bien sûr être dérivées des séquences utilisées pour les blocs individuels.
Dans le cas d’un circuit très facilement testable (naturellement, ou parce que des techniques de conception pour la testabilité ont été employées), les séquences au niveau du circuit peuvent correspondre à un simple assemblage des séquences déterminées pour les blocs. Ceci a deux avantages :
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un gain de temps notable pour l’obtention des...
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