Référence au vivant : son importance dans le concept de robot
Robots : les problématiques actuelles

Le terme « robotiser » est devenu, dans le langage courant, synonyme d'« automatiser », de même que le mot « robot » est souvent utilisé pour désigner un simple automate. Cette sorte d'abus de langage dans l'équivalence des termes est légitime si, par exemple, on appelle « automate » un robot, car de nombreux robots fonctionnent en automates d'états finis pas plus sophistiqués que ceux de Vaucanson ou de Jacquet-Droz, modernité de la technique mise à part. En revanche, appeler « robot » un automate, c'est ne prendre en considération que la seule partie « système de commande particulier » du robot et négliger toutes ses autres propriétés qui ont été évoquées précédemment. Par exemple, une question qui est souvent posée par le grand public quand on parle de robots est la suivante : un ordinateur est-il un robot ? Un ordinateur ne transformant pas son environnement ne peut être qu'une composante du robot, une partie de son système de commande.

Sur le plan conceptuel, on constate que la notion de robot est écartelée entre deux paradigmes : celui de la « machine » et celui du « vivant ». Pour le premier, la machine est une pure création qui ne s'inspirerait pas du vivant pour réaliser des tâches complexes ; c'est la machine dans toute sa vision rationaliste. Le robot-machine n'a, dans cette acception, aucune différence de fond avec, par exemple, la locomotive ou la fraiseuse automatique, au niveau de la référence qu'on pourrait vouloir imiter.

Pour le second, au contraire, le but même du robot serait d'imiter des fonctionnalités qui semblent l'apanage des êtres vivants, en passant ou non par un certain niveau de copie des moyens mis en œuvre par ces êtres vivants pour atteindre ces fonctionnalités.

Aujourd'hui, on peut certainement considérer que le dilemme « machine-machine »-« machine-vivant » est en passe d'être résolu en faveur de la seconde tendance.