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1 - MODÈLES PHYSIQUES

2 - MODÈLES MATHÉMATIQUES

3 - CONCLUSION

| Réf : C184 v2

Modèles mathématiques
Modèles hydrauliques fluviaux

Auteur(s) : Gérard NICOLLET, Gérard LABADIE

Date de publication : 10 mai 1991

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Auteur(s)

  • Gérard NICOLLET : Ingénieur Civil des Mines - Docteur‐Ingénieur - Chef adjoint du Laboratoire National d’Hydraulique

  • Gérard LABADIE : Ingénieur Civil des Ponts et Chaussées - Chef du Groupe Hydraulique fluviale au Laboratoire National d’Hydraulique

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INTRODUCTION

Les modèles hydrauliques sont de puissants outils d’étude pour la construction et l’exploitation des aménagements fluviaux. Sans prétendre à l’exhaustivité, citons un certain nombre de telles études :

  • évolution morphologique d’un cours d’eau, correction de rivière, implantation et stabilité de seuils, protection de berges ;

  • impact d’ouvrages divers implantés dans le lit mineur ou le lit majeur (ponts, remblais de voie routière ou de chemin de fer, plate‐forme d’équipement industriel) : cet impact concerne l’exhaussement des niveaux de crue qu’il faut minimiser par des travaux compensatoires, mais aussi la modification du transport solide contre laquelle il importe également de se prémunir (protections en enrochements pour éviter les érosions, par exemple) ;

  • définition d’ouvrages de protection contre les crues (endiguements, barrages écrêteurs, etc.) ;

  • barrages : les études concernent les phases de chantier (dérivation provisoire et coupure de la rivière) et la mise au point des ouvrages définitifs ; outre le dessin de la forme des évacuateurs de crue qui, pour les aménagements de haute et moyenne chute, présentent une grande variété (seuils déversants, puits, pertuis), il faut dimensionner la vidange de fond, des cuillères ou bassins pour assurer une bonne dissipation de l’énergie, et calibrer les vannes qui équipent ces ouvrages ; pour un aménagement hydroélectrique, il faut ajouter l’étude de la prise d’eau de l’usine et de sa restitution, ainsi que d’éventuels dessableurs, cheminées d’équilibre, etc. ; enfin, l’établissement de plans d’alerte nécessite la détermination des zones submergées en cas de rupture du barrage ;

  • mise au point de consignes de crue et de régulation des plans d’eau de retenue de barrages ;

  • canaux : étude des régimes de fonctionnement et notamment des transitoires dus au déclenchement d’usines ou stations de pompage qui provoquent la propagation d’intumescences ;

  • navigation : étude des conditions de navigation, de dispositifs tels que panneaux de fonds permettant le creusement et l’entretien des chenaux, conception d’ouvrages (portes, organes de remplissage d’écluses, etc.) ;

  • prises et rejets de diverses installations industrielles, notamment les centrales thermiques ou nucléaires ;

  • pollution ou transport d’effluent.

On voit que les problèmes posés sont très variés. Ils sont, de plus, complexes puisque mettant en jeu des écoulements à surface libre, tridimensionnels et turbulents. Leur résolution se fait donc au prix d’une schématisation de la réalité appelée modèle. Ce terme s’applique, en fait, à deux outils distincts et reçoit donc deux qualificatifs : modèles physiques et modèles mathématiques. Dans les premiers, on reproduit le lit des cours d’eau et les écoulements naturels à échelle réduite en s’appuyant sur la théorie de la similitude ; dans les seconds, c’est un système d’équations qui traduit les phénomènes physiques.

Soulignons que, dans les deux cas, l’emploi d’un modèle implique des approximations :

  • sur la représentation de la géométrie de l’écoulement, qui est discrétisée par des feuillards métalliques représentant des profils ou des lignes de niveaux pour les modèles physiques et par des maillages formant une partition des domaines de calcul pour les modèles mathématiques ;

  • sur les phénomènes physiques pris en compte : certaines simplifications sont consenties dans les équations (ainsi, la pression est supposée hydrostatique), tandis que l’on introduit dans les modèles physiques des erreurs, par exemple sur les courants secondaires, lorsque l’on distord les échelles verticale et horizontale ;

  • sur la restitution des résultats, par les erreurs dues aux appareils de mesure comme par celles dues aux schémas de résolution numériques et à la précision des ordinateurs.

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VERSIONS

Il existe d'autres versions de cet article :

DOI (Digital Object Identifier)

https://doi.org/10.51257/a-v2-c184


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2. Modèles mathématiques

2.1 Ce qu’est un modèle mathématique

Ainsi qu’on l’a dit précédemment, un modèle mathématique est une schématisation de la réalité permettant le calcul des grandeurs intéressant l’ingénieur. La notion de modèle, au sens large, inclut donc les formules globales, souvent empiriques, de l’hydraulique classique. À ce titre, la modélisation mathématique a sûrement précédé l’emploi des modèles physiques. Ainsi trouve‐t‐on, dans le traité d’hydrodynamique de l’Abbé Bossut, datant du XVIIIe siècle, que pour évaluer la «dépense » d’un canal (c’est‐à‐dire le débit), on peut considérer que « la résistance du frottement est la dixième partie de la gravité absolue » ! Il s’agit là d’un modèle. Cependant, un sens plus précis est donné habituellement au terme de modèle mathématique, impliquant l’intervention d’équations aux dérivées partielles, résolues grâce à l’utilisation d’un ordinateur. Dans cette acception, les premiers modèles fluviaux ont commencé à se développer au début des années soixante.

Les divers éléments constitutifs d’un modèle mathématique sont les suivants :

  • un domaine de l’espace où l’on va calculer les caractéristiques des écoulements et une représentation de la topographie des fonds (qui variera au cours des calculs pour un modèle d’évolution des fonds) ;

  • un système d’équations à résoudre dans ce domaine, accompagné de conditions aux limites qui représentent l’interaction entre domaine modélisé et extérieur de ce domaine (amont, aval) ;

  • pour un écoulement transitoire, il faut préciser l’intervalle de temps du calcul et ajouter des conditions initiales, c’est‐à‐dire la valeur des inconnues au début de l’intervalle de temps ;

  • une discrétisation et une méthode de résolution.

La discrétisation consiste d’abord à diviser le domaine en éléments jointifs ou mailles. En dimension 1, les mailles sont des segments ; en dimension 2, des triangles ou quadrilatères pouvant être disposés ou non régulièrement ; en dimension 3, des prismes, tétraèdres ou parallélépipèdes....

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BIBLIOGRAPHIE

  • (1) - COMOLET (R.) -   Mécanique expérimentale des fluides,  -  2 tomes : 242 p., 452 p., Masson Paris (1985).

  • (2) - NOVAK (P.), CABELKA (J.) -   Models in hydraulic engineering  -  (Modèles pour les aménagements hydrauliques) 459 p., Pitman (1981).

  • (3) - SHARP (J.J.) -   Hydraulic modelling  -  (Modèles hydrauliques) 242 p., Butterworths (1981).

  • (4) - YALIN (M.S.) -   Mechanics of sediment transport  -  (Mécanique du transport solide) 298 p., Pergamon Press (1977).

  • (5) - LEBRETON (J.C.) -   Dynamique fluviale,  -  210 p., Eyrolles Paris (1974).

  • (6) - JENSEN (L.), LENCIONI (P.), LEBRETON (J.C.) -   Dimension et résistance hydraulique des dunes en écoulement uniforme bidimensionnel,  -  Communication A 16, Congrès AIRH, Istanbul (1973).

  • ...

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