Présentation
Auteur(s)
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Jean-Louis FAVRE : Professeur à l’École Centrale Paris (§ 1 à 4) avec la collaboration de Pierre MOUROUX, Directeur du Service Géologique Régional (§ 3) et Éric LEROI, Directeur du Centre Thématique Risques (§ 4), Bureau de Recherches Géologiques et Minières
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Gérard BRUGNOT : Conseiller Scientifique au Centre d’Étude du Machinisme Agricole, du Génie Rural, des Eaux et des Forêts (§ 5)
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Jean-Michel GRESILLON : Directeur de l’École Nationale Supérieure d’Hydraulique et de Mécanique de Grenoble (§ 6)
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Marielle JAPPIOT : Ingénieur de Recherche au Centre d’Étude du Machinisme Agricole, du Génie Rural, des Eaux et des Forêts (§ 7)
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Lire l’articleINTRODUCTION
La protection contre les risques anthropiques et naturels est un problème mondial. En France, il est du ressort de l’aménagement du territoire, et fait l’objet de différentes lois et décrets qui seront rappelés avant d’examiner les parades prévues par la société. Mais pour bien des risques, les scénarios de dommages aux personnes, aux biens, aux activités et à l’environnement sont encore mal établis, en particulier parce que les mécanismes d’occurrence des phénomènes anthropiques et naturels dommageables le sont également. Aussi, tout en faisant le point sur les différentes méthodes actuelles de protection, nous examinerons comment la société évalue les risques et quel est le niveau actuel d’une mise en œuvre probabiliste explicite à travers 5 risques naturels : les séismes, les mouvements de terrains, les avalanches, les inondations et les incendies de forêt.
Pourquoi ces 5 risques ? Ils ne sont pas négligeables en France métropolitaine et font l’objet d’une cartographie et de développements encore récents de la législation. On ne parlera des risques volcaniques et d’ouragans, plus spécifiques à la France d’outre-mer, que dans la présentation générale.
Nous avons affaire à des événements naturels incertains, délimités dans le temps et dans l’espace, qui induisent des risques ; l’évaluation de ceux-ci se présente sous divers aspects :
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les événements ont des lois mal ou très mal connues ; ils se sont manifestés « peu » de fois. Seuls quelques experts arrivent à se faire une idée sur leur occurrence dans tel ou tel cas concret afin de décider du type de mesures. C’est l’approche experte qui s’exprime en terme de jugement, au cas par cas ;
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les événements ont des lois mal connues mais ils se sont manifestés « assez » de fois pour que leur fréquence relative ait un sens. Alors les événements sont étudiés en fonction du temps, et en fonction de leurs conditions de manifestation. C’est l’approche statistique qui peut déboucher sur une modélisation probabiliste ;
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enfin, les événements ont des lois « bien » connues et les agents de ces lois sont observables dans toutes leurs manifestations possibles. On peut donc probabiliser ces agents et ces lois. C’est l’approche déductive analytique, purement probabiliste.
Des situations mixtes peuvent exister et conduire à des méthodes mixtes prenant une forme purement déterministe avec, par exemple, des coefficients pondérateurs ou de sécurité.
Qu’apporte une formulation probabiliste ?
Elle donne des critères quantitatifs et objectifs de décision dans l’aménagement du territoire : jusqu’où la société va-t-elle se protéger des événements naturels sachant qu’elle ne dépense en principe que l’espérance de son gain, c’est-à-dire le coût des dégâts évités (y compris humains, politiques, etc.), multiplié par leur probabilité d’occurrence ? L’on n’aura jamais la réponse complète mais l’évaluation probabiliste est l’un des moyens de s’en approcher ; encore faut-il qu’elle ait un sens !
La société essaiera toujours d’aller plus loin vers la compréhension et la modélisation des événements, mais sans jamais se couper du jugement de l’expert et de l’observation statistique.
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5. Avalanches
5.1 Aléa avalanche
5.1.1 Définition du phénomène avalanche
Une avalanche est un mouvement rapide qui affecte une masse de neige plus ou moins importante, variant de quelques mètres cubes à des millions de mètres cubes, qui atteint des vitesses locales dépassant le mètre/seconde. On ne doit pas confondre avec la reptation, mouvement lent, semblable à la solifluxion des sols, qui peut créer des dégâts matériels importants à des structures enfouies dans la neige ni avec un autre phénomène bien identifié, le transport de neige par le vent, créateur de pertes de visibilité et de congères, n’a pas de nom universellement admis en France, aussi propose-t-on de le nommer poudrerie, comme au Québec.
HAUT DE PAGE
La classification des avalanches illustre bien la difficulté de séparer aléa et vulnérabilité. Il existe en effet deux classifications distinctes, chacune se réclamant d’une même rigueur scientifique, tout en étant fortement marquées par une vision de l’aléa très contaminée par la vulnérabilité. D’une part, on trouve une classification, qui est plus une classification des types de manteau neigeux, mais qui a une logique de vulnérabilité du skieur en neige non damée (ski hors piste), auquel une simple instabilité locale du manteau neigeux peut être fatale ; d’autre part, on est en présence d’une classification du phénomène sous sa forme vraiment étymologique, la vulnérabilité étant dans ce cas plutôt concernée par les routes, les remontées mécaniques, les lignes électriques et téléphoniques et surtout les habitations, qui ne seront atteintes que par des phénomènes pleinement développés. On préférera présenter une classification des avalanches « du deuxième type », prenant en compte la dynamique du phénomène sous sa forme développée, la première étant abordée à travers l’analyse de la formation du phénomène [53]...
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