Présentation
RÉSUMÉ
Depuis plusieurs décennies, les enquêtes menées en France indiquent qu’un tiers de la population citadine française se déclare gênée par les nuisances sonores provenant des transports. Ce bruit, issu de différentes sources telles que les avions, les trains, le trafic autoroutier, les voies périphériques aux villes et le trafic urbain, se maintient et les problèmes demeurent malgré les efforts des pouvoirs publics. Cet article s'intéresse à l'exposition, la perception, les effets, les outils et méthodes d’évaluation du niveau sonore, ainsi qu'à la réglementation, conçue comme une première réponse aux problèmes du bruit des transports. Pour terminer, les coûts et les bénéfices de la réduction du bruit sont évalués.
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Lire l’articleAuteur(s)
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Jacques LAMBERT : Directeur de recherche à l'INRETS-LTE (Bron)
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Michel VALLET : Directeur AEDIFICE (Lyon)
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Bruno VINCENT : Directeur ACOUCITE (Lyon)
INTRODUCTION
Les préoccupations relatives au bruit de l'environnement ont couvert depuis 1960 les diverses sources que sont le bruit des avions, celui du trafic autoroutier et des voies périphériques aux villes ainsi que le bruit du trafic urbain. Au gré du temps, l'intérêt est allé d'une source à l'autre, montrant une permanence des problèmes, malgré les efforts des pouvoirs publics. La recherche et la réglementation ont dû se préoccuper des aspects physiques du bruit, successivement du niveau global moyen ou énergétique, des crêtes des événements identifiables, des fréquences acoustiques des ambiances sonores. Le bruit en ville est celui qui atteint le plus de population, mais il est considéré comme plus ou moins inévitable, cela depuis les temps les plus anciens. Les publications de l'IFEN (Institut français de l'environnement) soulignent la prédominance du bruit dans les villes : dans l'enquête 2001, 36 % des personnes des communes de moins de 2 000 habitants se déclarent gênées par le bruit ; 58 % dans les communes de 100 000 habitants et 69 % dans le grand Paris. L'enquête de l'INSEE de 2002 indique que le bruit de la circulation est ressenti comme une gêne par 72 % des habitants de la région parisienne, contre 57 % dans les communes rurales. Au moment de l'apparition de ces nuisances sonores (1960-70) les ingénieurs concepteurs des voies rapides périurbaines ne comprenaient pas l'opposition des riverains, qui allaient jusqu'à mettre le feu à un barrage de pneus sur la sortie sud de Paris. Dans les villes, les niveaux de bruit semblent plafonner et ne pas connaître d'augmentations, comme celles que l'on peut observer sur les voies rapides périurbaines, dues à un écoulement très rapide.
Le présent dossier s'intéresse à l'exposition, la perception, les effets du bruit et ses coûts ainsi qu'à la réglementation, conçue comme une première réponse aux problèmes du bruit des transports.
Le bruit se situe parmi les premiers soucis de civilisation des Français, des Européens et de tous les pays où les transports mécanisés sont développés (USA, Japon, Nouvelle-Zélande) : c'est ce que soulignent les sondages, les enquêtes quantitatives et qualitatives comparatives. Le bruit des transports touche depuis une décennie des pays en voie de développement, comme le Nigéria, où ce sont les acousticiens qui publient les résultats de leurs observations sur le terrain.
L'ampleur du problème est en train d'être précisé, de façon commune dans toute l'Union européenne, à travers le nombre de personnes exposées ; en effet, l'application de la directive 2002/49/CE [7] exige, pour juin 2007, une cartographie des niveaux de bruit et de la population concernée.
La présentation ci-dessous concerne la partie Indices et réglementations du dossier général Le bruit des transports dans l'environnement où la partie Acoustique physique, et notamment les émissions, sera traitée dans d'autres dossiers. Les « Techniques de l'Ingénieur » bénéficient de la publication de plusieurs documents, auxquels fera référence ce chapitre. Il s'agit notamment de :
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Effets du bruit sur l'homme, de J. Jouhaneau [G 2 720] qui traite les conséquences de toutes les catégories de bruit, référence bibliographique située en fiche documentaire [3] ;
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Bruit : synthèse des données réglementaires, de J.J. Barbara [G 2 790] qui s'attache au bruit sur les lieux de travail [31] fiche doc [BR 2 005] ;
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Perception acoustique et qualité sonore, de E. Parizet [R 6 140] consacré aux qualités acoustiques des produits manufacturés, à partir de méthodes de psycho-acoustique [4] ;
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L'aéroacoustique en aéronautique, de Serge Lewy [BR 2 020] [5].
MOTS-CLÉS
VERSIONS
- Version courante de sept. 2018 par Jacques LAMBERT, Michel VALLET, Bruno VINCENT
DOI (Digital Object Identifier)
CET ARTICLE SE TROUVE ÉGALEMENT DANS :
Accueil > Ressources documentaires > Archives > [Archives] Environnement > Bruit des transports, effets sur l'homme, indices et réglementations > Coûts et bénéfices de la réduction du bruit des transports
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3. Coûts et bénéfices de la réduction du bruit des transports
Le bruit, et plus particulièrement celui des transports, représente un coût pour la collectivité. Coût pour le réduire, voire le supprimer, par exemple 1,5 milliard d'euros pour la réalisation du programme de résorption des points noirs relatifs au bruit des transports terrestres [14], mais aussi coût pour ceux qui le subissent.
Comment évaluer les coûts des dommages causés par le bruit des transports ? Tout d'abord de quels dommages parle-t-on ?
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des atteintes à la santé et plus généralement au bien-être des individus (perturbations des activités, du sommeil, effets sur la communication, stress et effets cardiovasculaires...) dont les effets perçus peuvent être appréhendés au travers de la notion de gêne ;
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des atteintes au patrimoine immobilier, car le bruit peut aussi être à l'origine d'une perte de valeur des logements.
Ces pertes de bien-être pour les riverains d'infrastructures de transport s'évaluent de plusieurs façons [27]. L'évaluation économique de la gêne due au bruit s'effectue à partir d'enquêtes auprès de la population (méthode d'évaluation contingente, par exemple). Ces enquêtes visent à estimer le prix que les riverains accordent à un environnement sonore acceptable (diminution, voire suppression de la gêne). L'évaluation de l'impact du bruit sur le marché immobilier s'effectue à partir de l'analyse des prix immobiliers. L'objectif est alors d'estimer la dépréciation de la valeur des logements qu'occasionne une situation sonore particulièrement dégradée.
C'est sur la base d'études de ce type que le Commissariat général du plan a proposé en 2001 [28] de retenir le coût des nuisances sonores suivants (tableau 8).
Compte tenu du risque de non-prise en compte par le marché immobilier des effets à long terme du bruit sur la santé, et en l'absence d'études sur le sujet,...
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BIBLIOGRAPHIE
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(1) - LARNAUDIE (M.) - Évaluation de l'exposition des Parisiens au bruit. - DESS QCBA. Mairie de Paris (sept. 2002).
-
(2) - KONO (S.), SONE (T.), NIMURA (T.) - Personal exposure and reaction to noise in daily life. - JASA, vol. 64, Issue S1, p. S126 (nov. 1978).
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(3) - JOUHANEAU (J.) - Effet du bruit sur l'homme. - [G 2 720] Techniques de l'Ingénieur, base documentaire Bruits et vibrations (2001).
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(4) - PARIZET (E.) - Perception acoustique et qualité sonore. - [R 6 140] Techniques de l'Ingénieur, base documentaire Bruits et vibrations (2006).
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(5) - LEWY (S.) - L'aéroacoustique en aéronautique. - [BR 2 020] Techniques de l'Ingénieur, base documentaire Bruits et vibrations (2007).
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(6) - LIÉNARD (P.) - Décibels et indices de bruit. Diverses méthodes...
DANS NOS BASES DOCUMENTAIRES
Au milieu des années 1980, près de la moitié de la population française est exposée à un niveau de bruit diurne extérieur de plus de 55 dB(A).
D'après le tableau , il semble qu'à cette même époque l'exposition à un niveau supérieur au seuil recommandé par la loi sur le bruit de 1992 concerne 28 % de la population.
Par ailleurs, il existe de fortes disparités géographiques (tableau ).
HAUT DE PAGE
Arrêté du 4 avril 2006 relatif à l'établissement des cartes de bruit et des plans de prévention du bruit dans l'environnement.
Directive 2002/49/CE du Parlement européen et du Conseil du 25 juin 2002 relative à l'évaluation et à la gestion du bruit dans l'environnement (JOCE du 18 juillet 2002).
Loi no 92-1444 du 31 décembre 1992 relative à la lutte contre le bruit (JO du 1er janvier 1993).
Directive...
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