Bernard QUÉNÉE
Directeur général du LERM, laboratoire d'études et de recherches sur les matériaux
La pierre d’œuvre s’altère, et le développement de la construction avec ce matériau, mais aussi la préservation d’un large patrimoine déjà bâti, rendent nécessaires, voire indispensables, des outils et des méthodes d’études et de diagnostics. Après avoir présenté l’aspect normatif relatif à l’utilisation des pierres de carrières, cet article expose en s’appuyant sur des résultats scientifiques les travaux d’intervention, qu’ils soient de conservation ou de restauration, adaptées aux problématiques et pathologies rencontrées. Des exemples de diagnostics sont rapportés, allant de l’examen à l’échelle des structures, à celui d’essais, normalisés ou non, destructifs ou non, conduits directement sur le matériau.
La pierre possède encore maintenant une réputation de matériau durable. Pour autant, la pierre d’œuvre subit avant sa mise en place des contraintes et des changements dus à son extraction, à son façonnage, qui contribue grandement à accélérer sa dégradation, et pour finir à sa mise en œuvre qui la soumet à de nouvelles contraintes mécaniques et à des expositions à des agents d’érosion atmosphériques. Cet article recense tout d’abord les diverses roches utilisées dans la construction, avec leurs domaines d’utilisation. Ensuite, sont présentées les réactions physico-chimiques qui altèrent son aspect, sa surface, puis sa structure, ainsi que les pathologies qui en découlent et qui peuvent aller jusqu’à mettre en danger l'ensemble de l'édifice.