Dominique PRADEAU
Docteur ès Sciences Pharmaceutiques - Pharmacien des Hôpitaux - Laboratoire de Développement Analytique – Établissement Pharmaceutique des Hôpitaux de Paris
Cet article a pour objectif principal la chromatographie en couche mince dite planaire. Véritable alternative économique, cette méthode fiable trouve ses applications dans des domaines aussi variés que la médecine légale, la pharmaceutique ou encore l’alimentaire. Le processus chromatographique ainsi que sa mise en oeuvre sont tout d’abord exposés : comparaisons, domaines d’application, etc. Par la suite, les grandeurs fontamentales en chromatographie planaire sont présentées pour une meilleure compréhension du phénomène. Pour terminer, une analyse détaillée des combinaisons phase stationnaire/phase mobile (et mécanismes de rétention) conclut cet article.
La chromatographie planaire se distingue nettement de la chromatographie classique, et plusieurs types de détection sont possibles : en discontinu, en continu. Les méthodes d'analyse qui en découlent sont soit qualitatives (détection visuelle) soit quantitatives (densitométrie). Dans cette dernière configuration, la plaque chromatographique peut être alors considérée comme une colonne plate à usage unique. Après grattage de la zone où la substance a été localisée, la phase stationnaire est séparée du soluté et soumis à une technique de spectrométrie (infrarouge, de masse...).
Cet article se focalise sur la présentation des systèmes de détection couplés aux séparations des ions inorganiques en chromatographie ionique. Le plus rencontré d’entre eux reste le conductimètre, de par sa simplicité de mise en œuvre et le caractère universel de sa détection pour les substances ioniques. Les autres techniques, plus spécifiques, qu’elles soient électrochimiques, spectrophotométriques ou spectrales de couplage, sont souvent associées à un réacteur post-colonne. Même si certaines atteignent des niveaux élevés de sensibilité et de spécificité, elles restent cependant complémentaires.
La chromatographie ionique minérale (CI) désignait à ses débuts une chromatographie d’échange d’ions couplée à une détection conductimétrique. Son évolution l’a conduite ensuite à recouvrir l’ensemble des techniques séparatrices d’analyse d’espèces ioniques par chromatographie liquide associées à des méthodes de détection variées. Dans le dosage des éléments inorganiques, notamment en analyse des eaux, la CI s’avère performante pour la détermination des anions (fluorures, chlorures, sulfates). Elle intervient également dans des secteurs comme l’énergie, la microélectronique ou dans les industries chimiques et pharmaceutiques.