Daniel POINEAU
Ingénieur divisionnaire des Travaux Publics de l’État – Ex-Directeur technique à la Division des Grands Ouvrages du Sétra - Professeur à l’École nationale des travaux publics de l’état, à l’École spéciale des travaux publics et à l’École supérieure des ingénieurs des travaux de la construction - Consultant
Les ponts peuvent perdre progressivement de leur valeur. En effet, l'accroissement régulier de la charge portée entraîne des dégâts irréversibles sur la structure, qu'ils soient visibles comme les fissures, ou non apparents comme la fatigue. Pour éviter d'atteindre les états limites ultimes, il est nécessaire d'évaluer l'état de l'ouvrage, aussi bien physique que mécanique. La méthode existante se révèle être relativement complexe, se reposant à la fois sur la connaissance de certaines données et sur leur fiabilité. Ce dossier propose ainsi de faire le point sur cette méthodologie, détaillant les principales étapes : le diagnostic préliminaire (évaluation sommaire du pont) et le recalcul (estimation précise de l'état de contrainte et des marges de sécurité).
Pour garantir la fiabilité et la durabilité des ponts, il est nécessaire d'étudier régulièrement la structure afin d'évaluer l'état de l'ouvrage. Cette étude permet aux gestionnaires des ponts de prendre si nécessaire les mesures de sécurité et d'entamer éventuellement les démarches pour les réhabiliter. Pour diagnostiquer efficacement un pont, différents méthodes d'auscultation sont possibles. Mesures topographiques, géométriques (évolution du nivellement, mesure de déformation générale ou de déplacement sous chargement), mesures directes de forces ou encore mesures locales de fonctionnement : cet article détaille ainsi les principales techniques pour évaluer la qualité et l'état des matériaux et du fonctionnement des structures.
Comment renforcer un pont par des armatures additionnelles.
Les spécificités du renforcement des ponts métalliques.
La fiabilité et la durabilité des ponts dépend de trois intervenants : les ingénieurs en conception dont le rôle est de prévoir des ouvrages conformes (qui ne comportent pas les erreurs « classiques »), les ingénieurs chargés du contrôle des projets dont le rôle est de superviser et d'optimiser le travail des ingénieurs en conception, les gestionnaires de ponts dont le rôle est d'identifier les ouvrages « malades » et de prendre les mesures de sécurité qui s'imposent. Ce dossier s'adresse en particulier à ces trois intervenants en décrivant tout d'abord les principaux désordres des ponts en béton (béton armé et béton précontraint) et des ponts métalliques, ainsi que leurs appareils d'appui, les éléments de protection et les équipements qui s'imposent. Sont ensuite énumérés les limites d'emploi de ces équipements et les différentes techniques d'essai et de mesure utilisées dans le domaine des ponts mais aussi dans le domaine du génie civil et du bâtiment (essais et mesures réalisés en laboratoire et in situ). En fin de dossier, est exposée une méthodologie pratique et classique d'évaluation d'un pont.
Dans un pont, on peut considérer d'un côté la structure de l’ouvrage, et de l’autre les équipements, appareils d'appui et éléments de protection. Pour assurer le service de transport et la sécurité des usagers, l'évaluation des différents constituants est indispensable et obligatoire. Ces équipements nécessitent une attention particulière, leur durée de vie étant généralement bien plus courte que celle du pont en général. Ils vieillissent, s'usent ou se détériorent : il faut donc les restaurer ou les remplacer périodiquement. Cet article présente ainsi les principaux désordres affectant ces éléments, tels que la corrosion, les ruptures ou les arrachements, ainsi que les conséquences sur la performance et la sécurité de la structure.