Pierre MONSAN
Professeur à l'Institut national des sciences appliquées de Toulouse - École nationale supérieure des mines de Paris - Institut universitaire de France
Les enzymes savent compenser leur manque de généricité par leur extraordinaire sélectivité, voire énantiosélectivité et régiosélectivité. Ces propriétés en font des outils de choix pour réaliser des réactions de synthèse, dans des conditions particulièrement compatibles avec la préservation de l'environnement (milieux aqueux, pH non extrêmes, températures peu élevées). L'utilisation de plus en plus grande de matières premières renouvelables, donc d'origine biologique, pour favoriser des conditions de développement durable ne pourra qu'accroître les exemples de mise en oeuvre de biocatalyseurs. De plus, les outils de la biologie moléculaire, combinés à ceux de la biologie structurale et de la modélisation in silico, permettent aujourd'hui non seulement de diversifier les sources de nouvelles enzymes et d'en améliorer extraordinairement l'efficacité et la stabilité, mais également de concevoir des biocatalyseurs totalement originaux, capables de réaliser de nouvelles réactions.
Les bioprocédés désignent, selon la définition la plus largement admise et partagée dans le domaine des biotechnologies, toutes les mises en œuvre de systèmes vivants, ou de leurs constituants, pour la production de savoir, biens ou services. Il est possible d’établir une classification des nombreux bioprocédés recensés de nos jours, selon le niveau d’acquisition d’expériences traduit. Suivant une toute autre approche plus rationnelle, on peut affecter à chaque bioprocédé une couleur, renvoyant à un secteur ou à un milieu. Ainsi, les biotechnologies jaunes se rapportent à la protection de l'environnement et au traitement ou à l'élimination des pollutions, les biotechnologies rouges concernent le secteur de la santé.